Québec 2007 - Analyse

Gouverner avec 35 %



Où se trouve la barre de la légitimité démocratique d'un gouvernement? À 50 % d'appui populaire? 40 %? 30 %? Beaucoup, au Québec, sont révoltés par les injustices du système uninominal à un tour - hérité de la Grande-Bretagne - qui écrase les tiers partis et peut donner tout le pouvoir législatif à une formation qui a recueilli 40 % du vote, et parfois moins. Dans une terre traditionnellement bipartisane, «acca...

Médias - Le choix électoral des médias



Depuis jeudi, vous avez lu les pages éditoriales des principaux quotidiens du Québec qui vous suggèrent pour qui voter aujourd'hui. En campagne électorale, que la direction d'un journal engage sa réputation derrière un parti est une tradition fortement établie. Est-ce souhaitable? Pour le grand public, il est souvent difficile de comprendre que la salle de rédaction d'un journal puisse faire ses choix rédactionne...

Le problème électile



La campagne est terminée. Rien ne va plus. Le 27 mars, ce sera comme s'il ne s'était rien passé. Les rêves n'ont plus leur parti dans la politique. Aujourd'hui, on applique des règles de mise en marché à nos produits aux allures démocratiques. L'avenir de notre monde se joue sur les tables mêmes où sévissent les lois du commerce. Les pancartes des candidats ressemblent à celles des vendeurs de maison. On co...

L'éclatement du nationalisme



En décembre 2005, selon les sondages de la maison CROP, le Parti québécois avait l'appui de 50 % des répondants, 62 % chez les francophones. André Boisclair, le nouveau chef, était alors au sommet de sa gloire. Quant à la souveraineté, elle semblait plus probable que jamais. Quinze mois plus tard, rien ne va plus : le dernier sondage indique que cet appui a fondu de presque la moitié puisque seulement 32 %...

Le soir du 26: un Québec morcelé et mendiant

Derrière ce morcellement, des fissures de tout genre ressortiront, témoins autant de l'absence d'une vision émanant du peuple québécois que de l'omniprésence d'une vue du Québec à l'intérieur des paramètres définis par le Canada. Oui, ces élections seront historiques. Elles annoncent la fin d'une approche, celle de la génération de la Révolution tranquille. Pour l'après, elle fera voir un grand vide, ce qui permet de penser que ce vide pourrait être l'amorce de quelque chose d'autre.


Les élections seront historiques. Le 26 au soir, le Québec sera morcelé à un point tel qu'il deviendra difficile, à court terme, de le penser à partir de points communs et d'idées partagées. Les pourcentages d'appui que reçoivent les cinq partis en lice annoncent un morcellement sans précédent. Trois partis (Parti libéral du Québec, Parti québécois et Action démocratique du Québec) obtiennent chacun environ 30 % des fu...

Le réveil du RDQ



À la veille du déclenchement des élections, Jean Charest avait confié dans les couloirs de l'Assemblée nationale: «En tout cas, ça ne sera pas une campagne classique.» Il avait parfaitement raison. Pourtant, le premier ministre l'a entreprise comme s'il s'agissait d'une campagne classique. D'entrée de jeu, il a prétendu s'élever au-dessus de la mêlée alors que son bilan ne justifiait pas cette prétention. Les mo...

Une campagne de chefs



Lors d'une discussion sur le déroulement de la campagne électorale, une de mes soeurs, une désabusée du Parti québécois, me lance à brûle-pourpoint: «On dirait qu'il n'y a plus de parti; elle est où, Louise Harel? On ne l'a pas vue une seule fois.» Effectivement, on ne l'a ni vue ni entendue. J'aurais pu lui répondre qu'on n'avait pas vu beaucoup François Legault ou Diane Lemieux, pas plus qu'on a beaucoup entendu Raym...

Une campagne débilitante



Rien ne s'est passé comme prévu. Jean Charest devait s'avérer le fougueux «campaigner» que l'on connaissait lorsqu'il était dans l'opposition, il a fait une campagne terne et médiocre. André Boisclair devait multiplier les gaffes, perdre son sang-froid, bref planter les derniers clous de son cercueil, il a fait une campagne finalement très correcte. Mario Dumont devait être l'éternel laissé-pour-compte, le gard...

Trois Québec en un

Les Québécois entrent dans une ère de réalignement politique


Peu importe les résultats des élections lundi, que seul un devin pourrait prédire, une chose est certaine: le Québec entre dans une ère de réalignement des forces politiques. Il reste à savoir si c'est le fait d'une conjoncture ponctuelle ou un retour du balancier par rapport aux 40 dernières années. Lorsqu'on invite des intellectuels à deviser sur la nouvelle donne politique, qui sera consacrée lundi prochain,...

Photo finish

Seule la photo du fil d'arrivée permettra de déterminer le gagnant, tellement la course aura été serrée.


Jean Charest a défié le destin en lançant une campagne électorale alors que le taux d'insatisfaction à l'endroit de son gouvernement dépassait 50%. Le bilan désastreux des trois premières années de son gouvernement l'a rattrapé ces dernières semaines. Le prix à payer pour le parti et pour M. Charest personnellement sera élevé. Les libéraux pourraient au mieux former un gouvernement minoritaire et la grogne à l'endr...

Le Canada s’énerve !

Autrement dit, tout est bon, dans le contexte d’un gouvernement minoritaire, pour empêcher le Parti Québécois d’accéder au pouvoir.


À l’approche de l’élection québécoise, les commentateurs politiques du Canada anglais commencent à s’énerver. [John Ibbitson du Globe and Mail->5482] trouve des vertus à une course à trois et à la perspective d’un gouvernement minoritaire. Il spécule dans l’édition du 23 mars sur les possibilités de tenir le Parti Québécois à l’écart du pouvoir même s’il est le parti qui remporte le plus de sièges lundi prochain. Ap...

La fin du bipartisme



Les Québécois qui exerceront leur droit de vote le 26 mars sont à ce point partagés qu'il est possible que sorte des urnes ce jour-là un gouvernement minoritaire. Impossible, à quelques jours du vote, de prédire quelle en sera la couleur. Une telle perspective devrait inciter les électeurs à bien soupeser le choix qu'ils feront et à se rendre nombreux pour l'exprimer lundi. Afin de contribuer à cette réflexion, Le Devo...

Your vote is important even if your party loses



In this space yesterday, we argued that Jean Charest and the Liberal Party deserve voters' support next Monday. Today, we urge everyone who agrees with that view to be sure to actually vote, and to encourage others to do the same. In this election, more than in most, each and every vote will really matter. In the last Quebec election, in 2003, all the public-opinion polls and plenty of anecdotal evidence sug...

Anything can happen

Charest was dead, Boisclair came alive, and Dumont ran a brilliant campaign


This one will go down in history as the Forrest Gump election. On Monday night, final results will be like a box of chocolates: We just don't know what we're gonna get. The campaign has been that way from Day 1: completely unpredictable with Jean Charest's best laid plans going astray. The three most striking phenomena in this campaign were the tactical brilliance of Mario Dumont, the awakening of Andre Bo...

Some good news on the Quebec election front



There is great consternation over the increasing likelihood that Monday's Quebec election could result in a minority government. Why? Minority governments are common in Canada. At the federal level, they could be a fact of life for years to come. Ontario experienced minorities throughout much of the 1970s and '80s. Nova Scotia has a minority government now. Only jurisdictions suffering from ideological c...

Charest deuxième… et toujours premier ministre!



Le chroniqueur politique du Globe and Mail, John Ibbitson, soutient ce matin une thèse fascinante ([son texte est ici->5482]). Ibbitson nous rappelle les règles constitutionnelles pertinentes dans l’éventualité où un gouvernement sortant termine au second rang lors d’élections générales. «Si aucun parti n’a obtenu une majorité de sièges, écrit Ibbitson, le premier ministre en poste a le droit de continuer à gouverner...

De 1968... à 2007?



1968: la société est en pleine transformation; les jeunes veulent changer le monde, on sort d'une énorme grève étudiante, les artistes du Québec voient leur art s'épanouir, l'armée américaine s'enlise dans une guerre de plus en plus contestée par les citoyens des États-Unis et un nouveau parti, le Parti québécois, voit le jour. Ce parti est né sous l'impulsion de jeunes et de moins jeunes idéalistes qui...

Je me souviens trop bien...

Par Serge Lemire


Octobre 1973: un parti utopiste pour le temps, le Parti québécois, recueille 30,2 % des votes mais ne fait élire que six députés. L'Union nationale, tel un Big Brother trônant et obscurcissant depuis trop longtemps les cons-ciences inconscientes d'un petit peuple soumis, est définitivement rayée de la carte. Novembre 1998: le Parti québécois, avec 43 % des voix et 76 députés, forme le gouvernement. Le Parti lib...

Le retour du bâton



Je me souviendrai toujours de mon été dernier à Montréal. Le Québec était plongé en pleins jeux gais. J'avais l'impression d'arriver dans un Club Med en délire. Le village gai semblait être devenu la capitale politique du Québec. Les députés du Parti québécois et du Bloc n'avaient rien de plus urgent à faire pour aider leurs contribuables que de participer à des compétitions sportives qui n'en étaient pas vraiment. La ...

<i>La Presse</i> et le 26 mars (2)

Pour un gouvernement libéral majoritaire



Jean Charest nous semble donc mieux placé que quiconque pour faire profiter le Québec du «fédéralisme d’ouverture» de Stephen Harper et pour apporter une contribution québécoise substantielle à l’évolution de la fédération. L’élection d’un gouvernement souverainiste, au contraire, entraînerait nécessairement un raidissement au Canada anglais. Une réaction qui serait parfaitement compréhensible, compte tenu de toutes les avancées faites par le Québec depuis quelque temps, jusqu’à la reconnaissance de la nation québécoise par la Chambre des communes.

Lacklustre Liberals are our best choice



Quebec's three-way election race, with patchwork regional support for each party, has made this campaign the least predictable - and, many say, the most interesting - in recent history. And yet the short campaign has been hollow, dominated by static about non-issues, marked by a confused and inconclusive leaders' debate, and interrupted by a federal budget. What seems clear, four days before the vote, is ...

Politique spectacle ou politique réalité?



Le budget fédéral ayant été rendu public, on peut maintenant dire que la campagne électorale est entrée dans sa phase finale. Nous avons demandé à trois observateurs privilégiés de la scène politique de faire le point à quelque 100 heures de l'ouverture des bureaux de vote. Politique spectacle ou politique réalité? Frulla, Liza Nous sommes au dernier acte de la campagne. Avec com...

Tax cut? 'Yeah, right,' Quebecers say

Charest's pledge is being met with skepticism by some voters who remember his promises from the last election


"Hey, friend. Do you like to eat potatoes? Mashed potatoes, French fried potatoes, potatoes with Cheez Whiz?" So begins Willi Waller, one of the humourous animated videos on Quebec's Tetes a claques website, which is so wildly popular that anglophone schoolkids can recite lines from it. (If you understand French, check it out at www.tetesaclaques.tv.) Jean Charest refers often to Willi Waller, a parody o...

Voix publique

Le révélateur



Que le prochain gouvernement soit minoritaire ou majoritaire, qu'il soit libéral ou péquiste, nos problèmes resteront entiers. Et ce n'est pas l'argent du budget Harper qui va régler quoi que ce soit. La campagne électorale aura eu cela de bon qu'elle aura été un puissant révélateur de certains de nos problèmes les plus importants, dont celui de la fragmentation de la société québécoise et de la multiplication des p...

Peter Pan

Privilégier les baisses d'impôt vient donner raison à tous ceux qui prétendaient que le déséquilibre fiscal était un mythe.


En qualifiant Mario Dumont de «Peter Pan de la politique», André Boisclair a mis le doigt sans le vouloir sur ce qui explique en bonne partie la progression fulgurante de l'ADQ au cours des dernières semaines. Cliquez ici! Le chef du PQ voulait évidemment souligner le caractère un peu enfantin du cadre financier que M. Dumont venait de dévoiler, mais Peter Pan est aussi ce héros qui fait la barbe aux vieux pirates ...

Les jeux sont faits



Il vient un moment, dans une campagne électorale, où les partis n’ont plus de projets à présenter, ne prononcent plus que des discours vaguement recyclés et se contentent d’attaquer les adversaires en marquant le temps. C’est un signe que, pour les électeurs, les jeux sont faits et il ne reste plus qu’à aller voter. Mais si les électeurs sont prêts, les partis politiques et les organisations, eux, ne peuvent rie...

Une fin de campagne inédite : où est passé le trou noir?

La différence réside ailleurs. En ces derniers jours de campagne, la question nationale est pratiquement absente des échanges quotidiens entre les trois chefs.


La campagne électorale qui s'achève diffère des précédentes. Mais ce n'est pas parce qu'elle se serait égarée, plus que d'habitude, sur des chemins de traverse. Ces égarements sont fréquents. Qu'on se rappelle! En 1998, Lucien Bouchard a dû s'excuser pour avoir dit que Jean Charest n'aimait pas le Québec. Puis pour avoir dit que les femmes blanches ne faisaient pas assez d'enfants. Jean Charest a dû aussi passer sou...

Encore une fois, la volonté populaire ne sera pas respectée



Les signataires de cette lettre réclament de tous les partis politiques, advenant leur élection le 26 mars, qu'ils s'engagent à ce que les prochaines élections se déroulent avec un nouveau mode de scrutin produisant un résultat proportionnel et corrigeant les défauts de sous-représentation du système actuel.

<i>La Presse</i> et le 26 mars (1)

Une place à l’ADQ

Nous souhaitons donc l’élection d’un nombre suffisant de députés de l’ADQ pour que Mario Dumont puisse, sur cette fondation, bâtir une alternative de gouvernement crédible.


À la fin de chaque campagne électorale, comme le veut la tradition dans la presse nord-américaine, La Presse fait connaître ses préférences. Nous ne le faisons évidemment pas dans l’idée d’imposer un point de vue à nos lecteurs mais dans l’espoir d’apporter une contribution utile au débat public. Comme toutes les opinions exprimées quotidiennement dans cette colonne éditoriale, nos prises de position électorales n’e...

ANALYSE

Le «traumatisme de Varennes» donne le goût de voter



Les urgences engorgées, les baisses d'impôts absentes, les hausses de tarifs; quatre ans de mécontentent ne s'effacent pas avec quelques mois d'annonces gouvernementales, et la promesse subite de réductions d'impôts, à moins d'une semaine du vote.