Initiative pédagogique gagnante
13 mai 2025
13 mai 2025
L’Éducation
Bonjour M. Marineau,
Désolé encore une fois; je ne peux partager votre encensement de la réussite à l’examen de français après sept échecs. Échouer 7 fois avant de réussir est certes un exemple de persévérance de la part d’un jeune étudiant, mais ça dénote aussi un sérieux échec du système d’Éducation dans sa globalité.
Ils sont plutôt rares celles et ceux qui arrivent avec la matière et la discipline innées en leur personne : ça prend toujours un effort à l’apprentissage pour réussir et la pratique quasi quotidienne pour maîtriser un art quelconque.
L’Éducation française publique au Québec présente des statistiques lamentables comparativement à l’Éducation anglaise publique et l’éducation au privé. Comment se fait-il que nous ne réagissions pas encore depuis toutes ces alarmes qui nous sonnent aux oreilles depuis quelques décennies? Non, ce n’est plus juste le «C’était mieux avant…» qui doit nous guider; ça prend un coup de barre sérieux et vrai pour faire croître notre réel désir de bien éduquer cette jeunesse abandonnée à elle-même. Elle sera certes encore déçue de ses «maîtres» ou ses «tuteurs» dans dix ans d’ici, si nous persistons à croire qu’il faut échouer 7 fois avant de réussir. La persévérance ne doit pas se voir dans la multitude des échecs pour finalement réussir : elle doit se voir dans la volonté de réussir maintenant et bien au lieu d’attendre un sauveur qui risque de ne plus être là ni vrai.
«Qui aime bien Éduque bien.» Voilà le mot d’ordre qui devrait animer nos éducateurs d’aujourd’hui et d’hier.
J’ai connu de très bons professeurs comme j’en ai connu de très mauvais, des pitoyables, des personnes qui n’avaient tout simplement pas la vocation. Si l’état actuel de l’Éducation au Québec doit produire des humains qui échouent 7 fois avant de réussir, nous ne sommes pas loin d’avoir un état rempli d’incompétents, d’incapables, d’immatures, de non tuteurs qui savent tuteurer.
François Champoux, Trois-Rivières