20 juillet 2025
Je me dois de répéter comme tout bon professeur ou enseignant ou parent : le métier de professeur ou d’enseignant ou de parent n’est pas le plus beau métier au monde : c’est le plus important. J’ajouterais qu’il est pour l’humain le plus nécessaire : l’humain est un arbre dont le besoin d’un tuteur doit lui être soumis durant de nombreuses années avant de penser qu’il pourra poursuivre seul sa croissance jusqu’à mort s’en suive. C’est ma mère qui m’a enseigné cela : «On est parent toute notre vie», m’avait-elle dit quand j’ai eu mon premier enfant; être parent, n’est-ce pas être enseignant? Et être enseignant, n’est-ce pas être un parent de nos élèves? Le rôle premier d’un professeur, d’un enseignant est celui de prendre la relève officielle des parents de la formation générale des enfants à «élever» au-dessus de l’ignorance.
Et quoi de mieux qu’enseigner pour apprendre? J’ai souvent réalisé cet aphorisme : enseigner nous permet d’affiner nos connaissances et même de corriger nos erreurs. C’est un éternel défi.
Apprendre doit se faire toute sa vie; s’enseigner à soi-même, c’est s’aimer; c’est là la découverte essentielle que j’ai réalisé et que tout adulte, une fois qu’il l’a reçu et conscientisé doit donner comme adulte aux générations qui suivent. Être tuteur, être parent, être apprenant et enseignant, en un mot... aimer : aimer sans arrêt jusqu’à notre disparition.
L’actuel désarroi de l’Éducation un peu partout dans le monde crie sa refonte; le Québec est parmi les nations où ce désarroi est majeur, au bord de l’éclatement, de son effondrement. Il est même à se demander si notre ministère n’est pas déjà effondré…
L’actuel ministre nous démontre son échec et très probablement le déclin certain de son ministère et celui du Québec qui est en train de se faire. La récession sociologique dont nous sommes témoins nous montre la nécessaire refonte qui est demandée avec insistance depuis des années sinon des décennies.
C’est en 2000 que j’ai entendu pour la première fois la nécessité de l’enseignement de la philosophie aux enfants; la Révolution tranquille était, à ce moment-là, déjà en marche depuis plus de 40 ans! Qu’en est-il aujourd’hui de toute cette volonté de réinventer l’enseignement aux enfants? De rendre le tout plus attrayant pour tous : enseignants et enfants? D’avoir un vrai État laïc en route vers une société qui avance vers plus d’humanité?
Il faut reconnaître que c’est le néant, sinon un constat d’échec autant pour le corps professoral que pour les enfants que nous n’avons pas réussi à élever au-dessus de la bêtise, vers une vraie société de respect, d’égalité, de fraternité, d’humanité. Nous sommes de plus en plus dans cette société du capitalisme sauvage où le coopératisme et le syndicalisme ont eux-mêmes échoué et perdu leur voie d’antan.
Aimons-nous nos enfants? Le Québec est-il vraiment «fou de ses enfants» comme j’ai lu dans le rapport du groupe de travail pour les jeunes en 1991, signé par son président, M. Camil Bouchard, et 17 autres personnes, sommités de la société du Québec?
Modestement, je pense qu’un changement est urgent; l’Éducation partout dans le monde nous démontre encore que l’humain préfère faire la guerre plutôt que faire l’amour.
«En politique, une idée juste fait le bonheur des hommes, une idée fausse fait leur malheur.
Dans l’histoire, ce ne sont pas nécessairement les idées justes qui l’emportent.Mais ce n’est pas une raison suffisante pour renoncer à les défendre.»
Isaiah Berlin
dans «Les vrais penseurs de notre temps»
par Guy Sorman
Fayard, 1989,
page 346 de 410
Oui, modestement, je pense que le mouvement des Lumières (Voltaire, Kant, Rousseau, Hume…) remonte jusqu’à Socrate qui nous a enseigné qu’on ne sait jamais.
François Champoux, Trois-Rivières
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