Nous avions un doute : un sérieux doute. Déjà en 2011, lorsque je me suis présenté devant l’ombudsman du Mouvement Desjardins, il était accompagné d’une avocate de service! J’étais seul, penaud, sociétaire d’une Caisse Desjardins, plaignard d’un abus d’autorité injustifié (pensais-je), en face de deux employés «supérieurs» du Mouvement «coopératif» Desjardins.
J’avais quand même la foi que cet «ombudsman du Mouvement Desjardins» (protecteur croyais-je des infortunés sociétaires abusés) allait m’accorder une juste écoute. Ce fut plutôt moi qui ai dû écouter et me plier à leur diktat : je devais respecter l’autorité de la Caisse, point à la ligne. Je ne pouvais qu’implorer la clémence de la direction de la Caisse et abdiquer devant leurs décisions.
Plaignez-vous tant que vous voudrez, VOTRE COOPÉRATIVE financière aura toujours le dernier mot.
C’était là, dans la forme, le message implicite reçu de ma rencontre avec ce faux personnage.
On définit le mot «ombudsman» comme suit :
Personne indépendante chargée de défendre les droits des particuliers,
dans les pays scandinaves.
Au Québec, on emploie l’expression «protecteur du citoyen»,
En France, médiateur.
Multidictionnaire de la langue française
Marie-Éva de Villers
Ce 3 janvier 2025, on m’informa que l’ombudsman du Mouvement Desjardins était disparu depuis le 31 décembre 2022! Deux ans déjà, et rien dans les nouvelles économiques du Québec!
Devant la disparition sournoise de ce «protecteur» des sociétaires des Caisses, j’ai demandé l’heure juste à l’Autorité des marchés financiers du Québec (AMF). Voici la réponse reçue le 8 janvier 2025 après avoir insisté pour l’obtenir par écrit :
I —)
«La notion d’ombudsman est visée à disparaître (!) (?), car elle laisse faussement sous-entendre (!) une notion d’indépendance (!) (?) entre ce poste et le reste de l’institution (!) (?), ce qui n’est pas tout à fait le cas (!) (?).
Tiens! Tiens! Tiens! Nous nous serions fait passer un « Québec » par Desjardins durant de nombreuses années : l’ombudsman de Desjardins, c’était de la pure frime pour faussement nous protéger, le tout à nos frais! Dans le passé, j’ai utilisé avec confiance cette personne « ombudsman » de Desjardins croyant que je serais défendu, reçu avec intérêt.
II—)
« En guise d’exemple, la Loi sur les Banques (fédérale) interdit l’utilisation du terme « ombudsman » depuis 2022 (!) (?) (!), ce qui explique probablement (!) le fait que Desjardins n’utilise plus ce terme depuis la même date (!) (?).
« Probablement », dites-vous Autorité du Québec! Mais n’avez-vous eu rien à dire sur ce moyen de tromper les sociétaires des Caisses avant cette date du 31 décembre 2022? Étiez-vous complice de cette hypocrisie depuis toutes ces années?
III—)
« Cela dit, cette interdiction ne fait pas en sorte d’éliminer toute discussion entre l’institution financière Desjardins et un consommateur (!) (?). Bien au contraire. (!) (?). Les institutions (y compris évidemment Desjardins) (!) (?) ont l’obligation légale (!) (?) d’adopter une politique sur le traitement des plaintes et le règlement des différends (!) (?), dont le résumé doit se trouver sur le site Internet de l’institution. »
Quel beau paragraphe de la part de l’instance même (AMF du Québec) qui nous invite à recourir aux tribunaux lorsque Desjardins nous fait des misères avec son « rigoureux service de traitement des plaintes »! L’ombudsman du Mouvement Desjardins : de la fausseté incarnée!
Je vous signale AMF que dans une coopérative Caisse Desjardins, il y a des coopératrices et des coopérateurs, des sociétaires, des membres qui utilisent les services de LEUR coopérative pour leur bon usage, à des fins de saine gestion de leur finance personnelle, et ce, en toute confiance et sans abus du sociétaire. Les membres sont avant tout des COOPÉRATRICES, des COOPÉRATEURS dans l’esprit du coopératisme du XIXe siècle, et de la modération dans la consommation des produits de crédits financiers capitalistes. Ils ne sont justement pas que de simples consommateurs : ce sont des gens responsables qui connaissent la valeur de l’argent difficilement gagné et épargné. Ils ont appris ça de Dorimène et Alphonse Desjardins : la vertu de l’épargne et la saine gestion du crédit. S’il y a des tricheurs, je crois comprendre qu’ils sont plutôt du côté des autorités, n’est-ce pas?
IV—)
« Je porte d’autre part à votre attention que l’Autorité des marchés financiers a adopté récemment Le Règlement sur le traitement des plaintes et le règlement des différends dans le secteur financier, règlement qui entrera en vigueur le 1er juillet 2025. (!) (?)
Ce règlement vise à renforcer le traitement équitable des consommateurs (!) (?) ainsi qu’à encadrer le traitement d’une plainte déposée par un consommateur auprès d’une institution financière. La protection des consommateurs s’en trouvera ainsi renforcée. (!) (?)
Tiens donc! L’AMF nous annonce que nous, sociétaires des Caisses, nous sommes des consommateurs des produits financiers Desjardins, et que le 1er juillet 2025, ça fera 2 ans et demi, qu’il existait un vide quant à notre protection contre ce Goliath de la finance et qu’elle ne s’en est absolument pas formalisée depuis le 31 décembre 2022. Bravo AMF!
Tout ça, est pour le moins bizarre; je dirais plutôt inquiétant : est-ce l’AMF qui est l’Autorité ou est-ce Desjardins? Qui donc a autorité?
En 2018, j’ai personnellement avisé l’AMF de la décision unilatérale du Mouvement Desjardins de faire disparaître les Conseils de surveillance de toutes les Caisses, instance pourtant toujours inscrite en 2025 dans la loi sur les coopératives de services financiers du Québec!
Ce Conseil avait antérieurement le devoir de recevoir les plaintes des membres. C’est aux articles 257 à 270 et plus précisément aux articles 260 et 260.1 qu’il est mentionné que ce Conseil de surveillance doit être formé de 3 membres élus! (https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/C-67.3?langCont=fr#ga:l_v_1-h1)
Comment Desjardins peut-il contourner la loi? Est-ce Desjardins qui fait la loi au Québec?
Précision:
Depuis bientôt 3 semaines, j’ai communiqué avec Gérald Filion (RDI économie) et Pierre-Yves McSween (L’indice McSween) afin de savoir d’eux si la disparition de l’ombudsman du Mouvement Desjardins était passée sous leur radar économique et financier. Ils ne m’ont pas répondu ni l’un ni l’autre.
Que devons-nous en conclure? S’ils savaient, ils l’ont tu; s’ils ne savaient pas, ils le savent maintenant et restent cois devant la nouvelle!
Pour moi, l’un et l’autre sont près du Mouvement Desjardins… Ils demeurent douteux: leur silence parle fort! Desjardins achète beaucoup de personnes de pouvoir, dont celles et ceux du 4e pouvoir (publicités en masse ou encore interviews orchestrés par Desjardins lui-même qui répond à ses propres questions), afin de taire des nouvelles qui briseraient leur réputation et leur image de coopérative.
Conclusion
La disparition il y a deux ans de l’ombudsman du Mouvement Desjardins (poste maintenant confirmé fantoche depuis toujours par l’AMF), et celle du Conseil de surveillance il y a 7 ans (alors que la loi le spécifie toujours en 2025), viennent confirmer que Desjardins n’est plus une coopérative, que Desjardins se moque de sa loi du Québec et de l’Autorité, et qu’il agit comme une banque à charte fédérale au-dessus des lois du Québec.
Quant à l’AMF, il faudra s’inquiéter de sa nouvelle réglementation de juillet 2025. Apprendrons-nous insidieusement que Desjardins est maintenant une banque qui relève du Fédéral ou d’autres nouvelles illégalités à la Desjardins?
Desjardins; un fleuron coopératif québécois complètement desséché et dénaturé (dirait René Croteau, ex-directeur général de la Fédération des caisses populaires Desjardins de Lévis qui dénonça le virage capitaliste du président Béland) où le capitalisme est plus triomphant que jamais.
Desjardins devrait avoir honte plus que les dirigeants des banques fédérales; le sait-il seulement? J’en doute! Et pour l’AMF, c’est tout le Québec qui doit rougir de ses élus.
Je porterai plainte à Desjardins, à l’AMF du Québec, au gouvernement du Québec par l’entremise du ministre des Finances, M. Éric Girard, ainsi qu’à l’Office de protection du consommateur pour avoir floué volontairement tous les sociétaires, membres de bonne foi de Desjardins, devenu une fausse coopérative financière, supposément protégés par un ombudsman qui n’en était pas un vrai. Des excuses officielles seront demandées en faveur de tous les sociétaires des Caisses Desjardins.
Par cette découverte de cette manipulation éhontée de Desjardins contre ses sociétaires, ce dernier atteint aujourd’hui les bas-fonds de l’outrage à ses membres.
Un poste d’ombudsman qui n’en était pas un : un mensonge, une fausseté organisationnelle pour faire croire qu’on prend soin de nous, une hypocrisie maintenant officiellement reconnue par l’Autorité! Un attrape-nigaud chromé, un faire-valoir pour faire croire et faire taire, une… J’arrête : j’ai un haut-le-cœur! Relisons André Laurendeau cité en exergue.
Je pense que cet aveu de manipulation de la crédulité des exploités de Desjardins est pire que la vente frauduleuse des renseignements personnels de tous les sociétaires des Caisses en 2018 par un employé Desjardins, et reconnue seulement en 2019 par le président Cormier.
Plusieurs têtes devraient tomber autant chez Desjardins qu’au gouvernement, mais comme d’habitude, les ténors nous chanteront fleurette afin de sauver la face. Moi, j’ai un autre haut-le-cœur.
Une organisation qui triche pour être la première mérite-t-elle la confiance des gens? Ce n’est pas comme ça que Dorimène et Alphonse Desjardins ont construit leur oeuvre coopérative. Surtout dans le domaine financier, là où tout se bâtit justement sur la confiance? Là où tout se bâtit sur la confiance mutuelle!
Desjardins, coopérative financière dont nous étions si fiers Québécoises et Québécois : maintenant un échec institutionnel et provincial lamentable. « Une banque comme les autres » disaient déjà les membres floués il y a plus de 25 ans!
L’ombudsman des banques et du Mouvement Desjardins, un bel exemple d’hommerie de l’homme moderne et des autorités financières et gouvernementales.
Morale de cette histoire :
1-) Ayez toujours la foi, la foi en vous : c’est la plus importante, la seule qui vaille vraiment.
2-) Ne mettez jamais tous vos oeufs dans le même panier : c’est encore la maxime la plus fondamentale en gestion financière!
3-) Rappelez-vous toujours cette maxime en ce qui a trait à l’argent gagné péniblement à la sueur de votre front et économisé difficilement tout au long de votre vie.
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1 commentaire
François Champoux Répondre
28 février 2025En ce 28 février 2025, je n'ai reçu aucune nouvelle ou accusé de réception ni de Desjardins ni de l'AMF ni du ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard.
Après le scandale de la SAAQ et la démission de M. Éric Caire, ça va plutôt très mal au Québec en ce qui a trait à cette vertu primaire de l'honnêteté perçue et attendu de nos élu(E)s.
François Champoux, Trois-Rivières; auteur de l'article