La Fête nationale du Québec
25 juin 2023
Nous sommes les Canadiens, les premiers Canadiens, les Canadiens de souche. À juste droit, nous pouvons continuer d'utiliser le gentilé canadien tout court, mais il y a un os. Nous appeler Canadiens alors que les Anglais persistent dans l'utilisation du même nom, ce qui est une usurpation, nous plongerait dans la confusion identitaire la plus totale. Comme le français est une langue de précision et de clarté, il a fallu nous distinguer des usurpateurs par l’ajout d’une caractéristique unique à Canadiens, d'où Canadien français. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Quant au vocable québécois, apparu au milieu des années 1960, le vocable s'est imposé avec le référendum de 1980 qui, par une générosité quelque peu utopique, pour les fins de la création d'une « nouvelle nation », voulait gommer la différence entre les deux nationalités principales qui forment la population du Québec, celle des Anglais et celle des Français. Comme l'identité québécoise retombe dans la même faille que l'identité canadienne, il a fallu remédier à son manque de clarté par le rajout d'une caractéristique unique au nom pour finir avec des Québécois francophones et des Québécois anglophones. Faute de préciser si l'on parle des Québécois spécifiques ( francophones ou anglophones ) ou des Québécois génériques (tous les Québécois) on voit bien des acteurs publics jouer sur les ambiguïtés du vocable à des fins partisanes.