Relation canado-américaine

Message hors cible de Carney à Trump

Critères de performance : miser sur la quantité ou la qualité?

Tribune libre

Dans l’esprit du premier ministre, Mark Carney, la participation du monarque britannique, Charles III, à la lecture du Trône devait notamment laisser voir à Donald Trump que le Canada était un pays souverain. Or la réalité a été toute autre, le président déclarant sur son réseau social quelques heures après le passage du roi au Sénat : « J’ai dit au Canada, qui souhaite ardemment faire partie de notre fabuleux système du dôme Doré, que cela lui coûterait 61 milliards de dollars s’il restait une nation séparée, mais inégale, mais que cela lui coûterait ZÉRO DOLLAR s’il devenait notre cher 51e État. Ils envisagent l’offre! » De toute façon, il aurait été fort surprenant que Donald Trump réagisse autrement du haut de sa narcissique mégalomanie.

Quant à la stratégie de Mark Carney, maintenant que le faste de Charles III est derrière lui, il doit retourner sur le plancher des vaches et s’attaquer aux nombreux défis qu’il s’est fixé notamment de faire du Canada la « superpuissance énergétique mondiale, tant dans l’énergie propre que dans l’énergie traditionnelle » et tout cela en demeurant un allié fidèle du représentant de la terre de l’oncle Sam. Tout un challenge pour un profane de la scène politique!

Critères de performance : miser sur la quantité ou la qualité?

Pour l’avoir répété à outrance, le ministre de la Santé, Christian Dubé, juge que les médecins ne travaillent pas suffisamment. Un argument qui, disons-le, constitue un bien mauvais départ visant une négociation efficiente, et suscitant de facto un braquage des fédérations de médecins contre les velléités du ministre Dubé.

Avec son projet de loi 106, le ministre Dubé veut que 25 % de la rémunération totale des médecins soit établie en fonction de la performance, donc de l'atteinte de certaines cibles. Dans cette formule mathématique, le 0,25 représente 25 %, alors que le 0,1 représente 10 %. Le taux de 25 % est associé au nombre d'objectifs atteints et celui de 10 % au nombre d'objectifs ratés. En bref, si tous les objectifs sont atteints, les médecins reçoivent les 25 % liés à la performance. Si aucun objectif n'est atteint, les médecins reçoivent un minimum de 10 %.

Aux yeux de la Fédération des médecins omnipraticiens (FMO), «  la formule mathématique développée par le gouvernement pour évaluer la performance de la première ligne ne mesure pas la qualité des soins reçus, la satisfaction des patients et les bienfaits sur leur santé globale. Bref, cette équation déshumanise les soins et passe à côté de l’essentiel. »

Or dans l’hypothèse où chacune des parties vise comme objectif prioritaire que chaque Québécois ait un médecin de famille, je suis d’avis qu’elles doivent retourner illico à la table des négociations et trouvent un terrain d’entente à la satisfaction des trop nombreux patients orphelins au Québec. En termes clairs, finies les guerres de clocher et place à une concertation entre adultes responsables et imputables à un service de santé universel pour le plus grand bien de la santé de tous les Québécois qui sont pleinement en droit de recevoir les services de santé qu’ils paient de leurs poches en tant que contribuables.


Henri Marineau, Québec



Laissez un commentaire



1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    29 mai 2025

    29 mai 2025

    «Message hors cible de Carney à Trump»


    Bonjour M. Marineau,


    A-t-on évalué les coûts financiers et humains qu’engendrerait une guerre entre les États-Unis et le Canada?

    Trump n’est pas un chef d’état sérieux : qu’une chouette qui n’arrive pas à tourner la tête d’un côté comme de l’autre pour trouver sa proie préférée. Pour son peuple qui l’a élu, il n’a pas de plan autre que celui de devenir gros, plus gros pour apeurer les plus petits. Il ne pense qu’à s’empiffrer sans autre ambition que de devenir gros, plus gros, encore plus gros. Sa vision d’avenir n’existe pas, ou si elle existe, elle n’est que dans cette grosseur sans plus aucune commune mesure avec une réalité des choses et leur nécessité pour bien vivre. 

    Le danger actuel que représente cette chouette Trump fait que des guerres dans le monde ne sont que des phénomènes sans importances. Nous sommes des innocents qui nous nous amusons à tenter d’analyser les stratégies d’images dont les uns comme les autres s’amusent à nous lancer dans la gueule pour que chacun écrive sa vérité. Pendant ce temps, des enfants crèvent éventrés par des bombes au lieu de s’amuser dans les cours d’école.

    Non, M. Marineau, être enseignant n’est pas le plus beau métier du monde; c’est le plus important. Car si les enseignants produisent des chouettes à la Trump, ce n’est pas beau du tout comme résultat.

    Ci-dessous, un poème écrit par Charles-Eugène Plourde, Séminaire St-Joseph, Trois-Rivières, et publié le 26 août 2003 dans le journal «le Nouvelliste» :


    ENSEIGNER


    Donner le meilleur de soi-même,

    Apprendre aux jeunes à faire de même.


    Répondre aux désirs des parents,

    Tâcher d’intéresser les enfants,

    Aider ceux qui ont de la misère,

    Répondre aux normes du ministère, 

    prolonger, jusque dans la nuit,

    Des journées jamais finies.


    Garder toujours sa bonne humeur,

    Quels que soient les temps ou l’heure, 

    Être autoritaire sans être méchant.

    Se perfectionner pour être compétent,

    Avoir à coeur le succès de tous,

    Faire en sorte que les talents poussent.


    Rester enthousiaste et semer la joie,

    Même quand on porte une croix.


    Multiplier les mots d’espoir

    pour ceux qui ont des idées noires.

    Et recommencer à chaque matin, 

    À aplanir de nouveaux chemins.


    Écrire, compter, raconter…

    Punir, motiver, consoler…

    Corriger, évaluer, soutenir…

    Cultiver des fleurs d’avenir!

    Laisser partir ceux qu’on a aimés,

    Recommencer à neuf chaque année.

    C’est un métier exigeant que celui d’enseignant.