Aux enseignantes et enseignants du Québec
6 février 2025
6 février 2025
Bonjour M. Marineau,
L’enseignement n’est pas le plus beau métier du monde; c’est le plus exigeant et le plus important.
Certes, il est important de faire de la beauté au cours de notre vie, mais l’importance (la minutie de la raison) et la recherche de beauté doivent se marier sans cesse.
L’enseignement est une vocation comme celle de parents : la patience est la vertu primordiale pour réaliser cette vocation.
Il ne faut jamais attendre de reconnaissance ou d’éloge de nos vocations : c’est notre devoir d’être, et ça suffit. On appelle ça l’actualisation de nos talents, ou l’actualisation de notre être en beauté.
Enseigner n’est pas seulement transmettre des connaissances : c’est aussi et surtout faciliter l’actualisation de mes talents et de ceux des autres.
Les actuels symptômes d’une société troublée exigent une conscientisation accrue à la plus élémentaire vertu humaine : l’amour (vous l’avez souligné). Celle (la vertu) qui commence par soi-même : l’amour!
L’Éducation doit privilégier l’enseignement des vertus humaines, de la philosophie (l'amour de la sagesse), de l’amour, de l’art d’aimer… aimer avec ART. Sans cet élémentaire enseignement de cet art, tous les métiers du monde sont sans valeur; que vous soyez docteur ou éboueur, ils sont sans valeur.
Aimer est primordial à tout. Il faut donc l’enseigner; ce qui n’a jamais été orchestré adéquatement, avec harmonie et justesse par nos sociétés, même celles de performance.
J’ai un projet en ce sens depuis 16 mois : l’amour, l’art d’aimer enseigné aux adolescentes et adolescents à même le cursus scolaire du secondaire. J’ai sensibilisé nos décideurs politiques; il faut semer pour récolter. Ce projet «politique» et social lèvera un jour par la force des choses; le travail est à faire et de chercher la réponse à la question suivante : quand?
Concernant votre yoyo, il faut relire Alain à savoir pourquoi il faut dire NON.
De ce philosophe je me suis inspiré ce modeste poème :
On n’est pas beau à voir quand on dort
On n’est pas beau à voir quand on dort
Que devons-nous donc faire alors
Il faut se réveiller, secouer notre torpeur
Ouvrir grands nos yeux et ne plus avoir peur
Arrêter de nous voir beaux quand la laideur
Nous rend aveugle d’orgueil, celle du penseur
Qui se croit plus fin et supérieur
Alors qu’il se balade, se pavane, va et se meurt
Dormir la bouche ouverte et le nez en l’air
Avoir la gorge et la langue sèches et rêches
Ne plus rien sentir ni ressentir
De notre être qu’on dirait mourir
Les peuples dorment pendant que le roi s’amuse
Les roitelets s’amusent avec le roi qui abuse
S’indigner est un mot oublié
Vite, entre nous tous, il faut le ressusciter
J’aime bien dormir, mais je ne suis pas beau
Quand je dors le nez en l’air comme un corbeau
Qui attend son fromage et devenir gros
Ça ne sert donc pas beaucoup de faire dodo.
Allons donc, ce coup de poignet
Dans ma face de roitelet
Pour m’éveiller à ce qui est
Qui n’est pas beau, et qui est laid.
C’est de la beauté que je veux faire
Je suis capable de me parfaire
Non pas comme un mystérieux divin,
mais comme un simple et vrai humain