Octobre 1973: un parti utopiste pour le temps, le Parti québécois, recueille 30,2 % des votes mais ne fait élire que six députés. L'Union nationale, tel un Big Brother trônant et obscurcissant depuis trop longtemps les cons-ciences inconscientes d'un petit peuple soumis, est définitivement rayée de la carte.
Novembre 1998: le Parti québécois, avec 43 % des voix et 76 députés, forme le gouvernement. Le Parti libéral obtient 44 % des voix et 48 députés, l'ADQ récolte 12 % des voix et un seul député élu. En 2003, l'ADQ a reçu 12,8 % des voix mais seulement quatre sièges sur 125.
Ce n'est pas d'hier que les partis politiques ayant subi les effets pervers de notre mode de scrutin en proposent la réforme. Cependant, une fois au pouvoir, la volonté de réforme se volatilise.
Et c'est pour cela que je me souviens trop bien de «mon» Parti québécois et d'un vote unanime à l'Assemblée nationale contre un des siens alors qu'Yves Michaud avait essuyé la honte d'un vote de blâme de la part de ses compagnons d'armes. Il avait osé dire que les Juifs n'ont pas le monopole de la souffrance. Péquistes et libéraux avaient alors la même couleur: brun!
Je me souviens trop bien aussi du désaveu général des camarades, des frères de sang péquistes, lorsque Jacques Parizeau avait osé dire que le référendum n'avait finalement été perdu que par quelques votes ethniques et à cause du pouvoir de l'argent.
Je me souviens trop bien, même si j'entends André Boisclair me dire que c'est la faute des libéraux si les urgences des hôpitaux débordent, que c'est sous un gouvernement péquiste qu'on a coupé environ 6000 lits de soins de courte durée, qu'on a mis 4000 infirmières d'expérience à la retraite, qu'on a fusionné des hôpitaux pour ensuite couronner le tout par l'ordonnance d'une diminution de 50 % des inscriptions pour former de futures infirmières, une ordonnance de Mme Marois, faut-il le rappeler.
Je me souviens trop bien qu'en 1994, l'ingénieur et physicien Pierre Couture d'Hydro-Québec avait présenté un modèle d'auto électrique prometteur, unique et révolutionnaire de par son moteur-roue. Les prototypes étaient à l'essai et tout indiquait que le moteur-roue allait supplanter le moteur traditionnel. Je me souviens trop bien qu'en 1996, la direction d'Hydro Québec avait mis fin à cet ambitieux projet avec interdiction aux employés de parler aux médias. Le principe du moteur-roue est maintenant détenu à 51 % par les Français et sera réalisé surtout en Chine. [...]
Peur
Je me souviendrai toujours qu'on appréhendait le pire pour l'économie du Québec en 1976. On faisait peur au monde avec l'inexpérience de l'équipe de René Lévesque... Mais c'est souvent acculé au pied du mur qu'on est le plus efficace, qu'on trouve des forces insoupçonnées et qu'on surprend, comme le PQ l'avait fait.
Bref, c'est pour toutes ces raisons que, pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas pour le PQ... J'hésite entre ce qui me rejoint le plus cette fois-ci: Québec solidaire ou ADQ, les deux autres étant identiques. J'espère vivement une réforme du scrutin! C'est d'ailleurs pour ça que je vote comme si le mode était de type proportionnel, arrangez-vous avec ça!
Je me souviens trop bien que je m'ennuie de René Lévesque!
Serge Lemire, Sherbrooke
Je me souviens trop bien...
Par Serge Lemire
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