Quel dégât ! Quel résultat, à la mesure de l'inimitable splendeur canadian, vue du Québec !
Au Québec, nous avons été nombreux -- le mot est faible --, à vouloir prendre part, en toute bonne foi et pleins d'humilité, à une vague néo-démocrate qui semblait mener vers un gouvernement conservateur minoritaire. L'indépendance en suspens indéfinie, nous allions peut-être, au moins, aider ce Canada qui nous domine toujours à cheminer vers de meilleures politiques environnementales, sociales, etc etc. Nous pensions qu'il était de notre devoir de ne pas empêcher cette évolution au nom d'un projet qui ne dépend pas fondamentalement d'un parti fédéral, et que les péquistes eux-mêmes ont mis au neutre.
L'épisode aura été de courte durée. Il semble qu'à la dernière minute, des gens de l'Ontario ont décidé d'entraver ce mouvement venu du Québec en se rabattant sur les conservateurs. Ouvrir la porte au Québec ? Aller plus à gauche ? Pas question !
Bravo, les Canadians. Plus que jamais, aujourd'hui, le Québec est seul. Il l'est, doublement. D'une part, sur l'axe gauche-droite, le Québec est à l'exact opposé du Canada, votant catégoriquement contre un gouvernement qui lui sera quand même imposé, fortement majoritaire par dessus le marché. Mais, en plus, le Québec est seul, sans le Bloc, ce qui ouvre la porte au retour du déni historique de cette fédération à notre endroit, et des petits et grands coups fourrés qui peuvent en découler.
D'ailleurs, c'est déjà commencé. On nous disait, depuis longtemps, que le Bloc ne faisait que bloquer, et qu'il était temps de " travailler ensemble ". Résultat, à l'instant ou nous faisons mine de coopérer, on nous renvoie notre vote en pleine figure, et c'est Stephen Harper qui repart, triomphant, avec notre honneur. Nous sommes les illustres dindons d'une farce consommée. De vrais champions du monde.
Et que dire de cette situation absurde où l'opposition canadian, affaiblie, est concentrée au Québec, entre les mains d'un parti canadian ? Dire qu'on nous vantait -- grossièrement -- les vertus du pouvoir... Nous n'avons absolument rien gagné de ce côté-là, c'est le moins qu'on puisse dire.
La grande réconciliation que les gens de chez Gesca, entre autres, se presseront peut-être de célébrer n'a donc pas lieu; La politique canadian, même sans un grand nombre de bloquistes, continue d'exprimer de façon spectaculaire l'impasse dans laquelle le Canada enferme la nation Québécoise.
Nic Payne
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1 commentaire
Jean-François-le-Québécois Répondre
3 mai 2011@ Nic Payne:
«... nous allions peut-être, au moins, aider ce Canada qui nous domine toujours à cheminer vers de meilleures politiques environnementales, sociales, etc etc.».
Oui, et il risque de nous dominer de plus en plus, puisque nous avons saboté notre propre système de défense, en tuant presque le Bloc, et en ayant plus d'une fois réélu Charest, ici, chez nous.
Il est temps de dire aux Québécois: vous savez, au fond, si vous ne voulez pas avoir de pays, et que vous aimez vous faire dominer par le gouvernement d'une nation qui n'est point la vôtre, vous n'avez qu'à le dire! Plus de Bloc, et un jour, peut-être plus de PQ. Certains s'en réjouiraient, disant «plus de chicane, youpi!».