Véritable "génocide" d'emplois

Une attaque de front

Ce qu'on montre comme trois désastres contre lesquels nous ne pourrions rien

Tribune libre 2011

La politique néolibérale prescrit à Québec et Ottawa de se mêler des affaires des banques quand elles sont en faillite, mais exige la plus grande passivité lorsque la classe ouvrière elle-même (qui paie ses taxes autant que quiconque) est attaquée de plein fouet. Alors, on se met à tergiverser, on hésite, on avoue sa « déception » (Blaney) et son impuissance (Charest) à protéger les emplois.
Les Conservateurs ont saboté sciemment le Chantier Davie et la grande presse s’acharne à dénoncer un contrat de traversiers qui sauverait quelques emplois dans ce chantier de calibre mondial, le dernier d’envergure au Québec.
À Stadacona, tous baissent les bras à l’unanimité sauf les travailleurs eux-mêmes qui songent à une coopérative pour éviter la fermeture, dont un ancien patron de 77 ans à la retraite affirme que l’usine est encore viable pour 10 ans.
À Rio Tinto à Alma, c’est « le capitalisme sauvage et criminel » qui est à l’œuvre dans l’élimination de centaines d’emplois. Mais les ouvriers sont déjà en mode riposte grâce à un syndicat ouvert aux besoins de ses membres et de toute la région.
La région de Québec, celle du Lac Saint-Jean et celle de la Rive-Sud à Lévis sont durement attaquées. Il s’agit d’un véritable « génocide » d’emplois industriels de qualité.
Acculés au pied du mur, « les ouvriers n’ont plus rien à perdre que leurs chaînes », comme on dit. Ils se battront et forceront une stratégie de sauvegarde des emplois ou de compensation pour les futurs retraités.
C’est à Alma qu’un ouvrier exprime le mieux l’essence de ce combat du Québec contemporain et de ses ouvriers. Il s’agit selon lui, entre autre, de « préserver des emplois viables pour les générations futures ».
Encore là, le discours hypocrite des Libéraux, confronté à celui d’un seul ouvrier, apparaît dans toute son ineptie : on augmente les frais de scolarité et on capitule bêtement devant une transnationale qu’il s’agirait de forcer à maintenir une production encore tout à fait rentable. Toutes les théories économiques sont bonnes quand elles servent finalement à baisser les bras, renoncer, capituler, détruire, … tel que ce capitalisme prédateur est prêt à investir comme énergie pour la compétition mondialisée.
Cependant quand le saccage aboutit à une confrontation ouvriers/propriétaires, il y a un espoir : que cette classe de l’avenir, celle du socialisme, s’organise, résiste et se soulève. Nous ne pouvons qu’appeler les citoyens à se ranger aux côtés de ces travailleurs courageux et les appuyer auprès des politiciens responsables par défaut d’une politique d’emploi pour « ceux qui restent ».
Charest parle du plan Nord comme d’emplois, mais sans syndicat comme il s’en est assuré avec la loi abolissant le placement syndical. Mais il reste muet et passif devant ceux d’Alma, de Québec et de Lévis. Les ouvriers manifestent par contre un esprit de lutte exemplaire. Souhaitons que les syndicats et le député Khadir soient à la hauteur du combat nécessaire pour le refus des reculs et même pour des victoires résultant de la mobilisation des ouvriers eux-mêmes comme acteurs politiques de leur propre destin.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2012

    Ce système économique, dont Charest et Legault sont les mercenaires au Québec, n'a jamais accepté l'existence d'une classe moyenne. Ses dirigeants et leurs sbires veulent renvoyer à leur statut prolétarien ces travailleurs qui, à coups de luttes souvent épiques, ont pu leur arracher un peu de richesse en se bâtissant des conditions de travail et des salaires décents. Depuis la chute du Mur de Berlin, nous assistons à une offensive bien organisée des possédants pour imposer leur dictature du capital. Les syndicats sont mis au pilori, les salariés bien rémunérés sont passés au pressoir des concessions perpétuelles, le travail précaire est généralisé, le sens critique est muselé par un accès désordonné au crédit. A l'évidence, la génération qui nous suit va tout perdre. Pour le systènme, le travailleur idéal actuel est celui de Wall Mart.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2012

    J'ai déjà entendu dire que mondialisation équivalait à tiers-mondialisation. Sachant cela, le revenu universel apparaît comme l'une des seules solutions permettant une vie décente aux diverses populations. Sinon les générations présentes et futures ne recevront que la misère en héritage.
    Les gouvernements ne doivent-ils pas respecter la déclaration universelle des droits de l'Homme qui stipule ceci?:
    "Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté."
    Étant donné que nous vivons en démocratie, nous nous attendons à ce que la déclaration universelle des droits de l'Homme soit respectée par nos gouvernements.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 janvier 2012

    Il faut le support des groupes sociaux et des syndicats. La population doit se mobiliser. Il s'agit de la chose commune et publique. Comme le dit Daniel Breton de MCN21, "Il y a péril en la demeure!"

  • Archives de Vigile Répondre

    2 janvier 2012

    Tout cela démontre encore une fois l'importance d'établir un revenu universel comme le proposait le légendaire et regretté syndicaliste Michel Chartrand, un grand défenseur de la classe ouvrière.