Introduction; 1. Lucien Bouchard; 2. Bernard Landry; 3. André Boisclair; 4. Le Bloc québécois; Conclusion.
Introduction
Les chefs péquistes Lucien Bouchard (a), Bernard Landry (b) et André Boisclair (c) ont été les trois premiers « artisans » de la descente aux enfers du Parti québécois après la démission de Jacques Parizeau.
Seuls René Lévesque (d) et Jacques Parizeau (e) ont été des premiers ministres péquistes honnêtes.
Même si Lévesque n’était pas un véritable indépendantiste mais un partisan de la « souveraineté-association », il croyait sincèrement que ce qu’il proposait au peuple québécois était pour son bien.
Parizeau a été le seul des six premiers ministres péquistes – les cinq autres étant Lévesque, Pierre Marc Johnson (f), Bouchard, Landry et Pauline Marois (g) –, à vouloir sincèrement l’indépendance pure et simple du Québec.
Toute la carrière politique de Parizeau a été monumentale pour le peuple québécois, mais son apport aurait pu être encore plus considérable n’eût été l’incroyable coup fourré d’Ottawa qu’a été la création du Bloc québécois par Bouchard.
Ce présent texte traite de ces trois premiers « artisans » de la descente aux enfers du Parti québécois après la démission de Jacques Parizeau: Lucien Bouchard, Bernard Landry et André Boisclair.
a) Lucien Bouchard: chef du PQ et premier ministre de 1996 à 2001.
b) Bernard Landry: chef du PQ de 2001 à 2005 et premier ministre de mars 2001 à avril 2003.
c) André Boisclair: chef du PQ de novembre 2005 à mai 2007.
d) René Lévesque: chef du PQ de 1968 à 1985 et premier ministre de 1976 à 1985.
e) Jacques Parizeau: ministre des Finances de 1976 à 1984 dans le gouvernement Lévesque, chef du PQ de 1988 à 1996 et premier ministre de septembre 1994 à janvier 1996.
f) Pierre Marc Johnson: chef du PQ de septembre 1985 à novembre 1987 et premier ministre du 3 octobre au 12 décembre 1985.
g) Pauline Marois: cheffe du PQ de 2007 à 2014 et première ministre de septembre 2012 à avril 2014.
1. Lucien Bouchard
Lucien Bouchard est devenu chef du Parti québécois et premier ministre du Québec respectivement le 27 et le 29 janvier 1996, en remplacement de Jacques Parizeau qui avait remporté les élections générales du 12 septembre 1994 mais qui, le lendemain du second référendum perdu du 30 octobre 1995 sur l’indépendance du Québec, avait annoncé qu’il allait démissionner.
Bouchard a terminé les deux dernières années de ce mandat de Parizeau, puis s’est présenté aux élections générales du 30 novembre 1998 qu’il a remportées.
Il a ensuite démissionné comme premier ministre le 8 mars 2001 (il avait annoncé en janvier qu’il allait démissionner), au beau milieu de ce mandat qu’il avait reçu aux élections générales du 30 novembre 1998, sûrement parce qu’il ne voulait rien savoir d’un troisième référendum sur l’indépendance du Québec et qu’il devait ainsi se faufiler hors de l’arène politique avant que trop de militants n’acquièrent la conviction qu’il n’était même pas indépendantiste.
On peut lire, dans l’article « Lucien Bouchard » de Wikipédia: « Certains l’ont […] critiqué pour ne pas avoir déclenché un troisième processus référendaire durant son mandat. Certains indépendantistes purs et durs attaquaient de front son leadership, notamment en raison de la nature fortement décentralisée du Parti québécois. (1) »
La journaliste et chroniqueuse politique Josée Legault a ironiquement écrit dans Voir, en 2007, que « Bouchard […] s’est sauvé avant que son parti ne l’empale (2) ».
Bouchard aurait eu toutes les chances possibles de gagner un troisième référendum, compte tenu, d’une part, de la tricherie du gouvernement fédéral au deuxième référendum qui a été perdu par une infime marge de 49,42 % contre 50,58 %, et, d’autre part, parce que l’appui à la souveraineté a atteint un taux record de 59 % en 1996 lorsqu’il a remplacé Parizeau comme premier ministre.
Voici ce qu’a écrit en 2025 le journaliste Marc-André Gagnon dans un article du Journal de Québec: « 1996 – Un sommet pour le OUI avec Lucien Bouchard. Depuis le référendum de 1995, Lucien Bouchard demeure le seul, lorsqu’il est devenu premier ministre en 1996, à avoir fait monter les appuis envers la souveraineté à 59 %. (3) »
Ainsi, en 2001, avec sa volonté nulle d’organiser un troisième référendum, Bouchard ne voulait sûrement pas se rendre aux élections générales suivantes qui s’en venaient dans deux ans, et il a donc « refilé » le poste de premier ministre à Bernard Landry qui fera exactement la même chose que lui…
2. Bernard Landry
Après avoir remplacé Lucien Bouchard au poste de premier ministre le 8 mars 2001, Bernard Landry a mené, deux ans plus tard, le Parti québécois à une cuisante défaite aux élections générales du 14 avril 2003, avec seulement 33,24 % du vote populaire contre 42,87 % aux élections générales précédentes de 1998, et 45 députés contre 76 en 1998.
Le pourcentage du vote de 33,24 % était le pire du Parti québécois depuis sa troisième participation à un scrutin en 1976.
Landry démissionnera comme chef du Parti québécois le 4 juin 2005, deux ans après les élections (perdues) de 2003, tout comme Bouchard avait démissionné deux ans après les élections (gagnées) de 1998.
Landry ne voulait pas plus que Bouchard organiser ni promettre un troisième référendum, mais l’appui à la souveraineté atteignait encore en 2005 un taux de 55 %!... Il a donc pris prétexte d’un vote de confiance de « seulement » 76,2 % des délégués péquistes à son endroit pour « s’éclipser » comme l’avait fait Bouchard…
L’article « Bernard Landry » de Wikipédia présente cette démission de Landry de la façon suivante:
Lors du Congrès du 4 juin 2005 à Québec, il [Landry] se soumet à un vote de confiance où il reçoit un appui qu’il juge décevant de 76,2 %. […] il annonce publiquement sa démission à la surprise générale des 1500 congressistes. Les sondages accordent alors au PQ et à la souveraineté des appuis respectifs de 47 % et 55 %. (4)
Marc-André Gagnon confirme, dans son article susmentionné, ce taux d’appui à la souveraineté de 55 %:
2005 – Un scandale bénéfique pour le OUI
Le scandale fédéral des commandites est sans contredit l’un des événements des trois dernières décennies qui a le plus profité à l’option souverainiste. Pendant les travaux de la commission Gomery, en 2005, les intentions de vote pour le OUI remontent en zone majoritaire, jusqu’à 55 %. (5)
Le commentaire susmentionné de Josée Legault relativement à la démission de Bouchard s’applique tout autant à démission de Landry: « Bouchard [ou Landry] […] s’est sauvé avant que son parti ne l’empale ».
Landry ou Bouchard, c’était du pareil au même, aucun des deux n’était indépendantiste.
Bouchard disait vouloir attendre les « conditions gagnantes », entre autres le déficit zéro, avant d’organiser un troisième référendum; et Landry disait qu’il attendait d’avoir l’« assurance morale de gagner » avant de l’organiser. C’était évidemment dans les deux cas un prétexte complètement fallacieux pour ne surtout pas organiser ce troisième référendum.
Josée Legault a décrit à sa façon ironique en 2023, dans le Journal de Montréal, cette attitude identique de Bouchard et de Landry:
Rappelons qu’en 1998, Lucien Bouchard avait fait campagne sur le concept flou à souhait de « conditions gagnantes » comme prérequis supposé à la tenue d’un référendum.
Dans les faits, cette formule voulait dire qu’il n’en tiendrait pas, mais sans l’avouer clairement. Tout au long de la campagne, les questions ont donc fusé sur ce que ces mystérieuses « conditions gagnantes » pouvaient bien être. Pour M. Bouchard, ce ne fut pas de tout repos.
[…]
En 2003, rebelote avec feu Bernard Landry. Cette fois-là, le premier ministre sortant répétait qu’il tiendrait un référendum seulement s’il avait « la moindre chance d’avoir l’assurance morale de gagner ». Ça ne s’invente pas…
À nouveau, pas d’engagement clair. Ni dans un sens ni dans l’autre. Comme la formule était aussi confuse que celle de M. Bouchard, M. Landry a perdu un temps fou durant la campagne à ne pas répondre vraiment à la même question: ça veut dire quoi, l’assurance morale de gagner? (6)
C’est de cette façon qu’Ottawa ou Bouchard et Landry ont concrètement fait commencer la descente aux enfers du Parti québécois après la démission de Parizeau.
3. André Boisclair
Pour bien maintenir la tendance à la descente aux enfers du mouvement souverainiste, « brillamment » amorcée par Lucien Bouchard et Bernard Landry, le Parti québécois s’est donné comme nouveau chef, le 15 novembre 2005, André Boisclair… Après le « clone » politique de Bouchard qu’était Landry, on a eu droit au protégé de Bouchard et de Landry qu’était Boisclair…
Le site World Socialist Web Site, sous la plume de Guy Charron, a écrit, en décembre 2005, que Boisclair a été associé tout au long de sa longue carrière politique à Bouchard, à Landry et à l’establishment du PQ.
Voici en partie comment Guy Charron a décrit Boisclair:
Boisclair est considéré comme appartenant à la droite du PQ, ayant été un protégé de l’ancien premier ministre PQ Lucien Bouchard, un ancien ministre fédéral conservateur, puis du premier ministre PQ Bernard Landry, qui, en tant que ministre des Finances de Bouchard, a imposé les coupes les plus importantes dans les dépenses sociales de l’histoire du Québec.
Parmi les neuf candidats à la direction du PQ, Boisclair était le seul à appuyer publiquement le manifeste « Pour une vision lucide du Québec » récemment publié par Lucien Bouchard avec d’autres figures importantes de l’establishment, tant indépendantistes que fédéralistes.
…………………………………………………………………………..
Boisclair est la réponse de l’establishment du PQ à l’érosion de son appui, tant auprès des travailleurs que des grandes entreprises.
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[…] tout au long de sa longue carrière politique – il a été élu pour la première fois à l’Assemblée nationale du Québec en 1989 –, Boisclair a été associé à l’establishment du parti, et ce sont ces cercles qui ont soutenu sa candidature à la direction. Sous la protection de Bouchard, puis de Landry, Boisclair a occupé plusieurs postes ministériels. Ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, un ministère qu’il a dirigé, selon le Globe & Mail, « avec la férocité d’un entrepreneur », Boisclair était un fervent partisan du programme « déficit zéro » du PQ. (7)
Boisclair a été, dans le gouvernement Bouchard, ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration ainsi que ministre de la Solidarité sociale, et, dans le gouvernement Landry, ministre de l’Environnement et ministre d’État aux Affaires municipales.
Avec Boisclair, le Parti québécois coulera encore davantage aux élections générales du 26 mars 2007, et ce même si, comme l’a noté le journaliste et chroniqueur politique Michel C. Auger dans un texte du magazine Options politiques publié en avril 2007, « le soir du 15 novembre 2005, […] André Boisclair devenait le sixième chef du Parti québécois sous les auspices les plus favorables. Le PQ avait plus de 50 p. 100 des intentions de vote dans les sondages, tout comme l’option souverainiste. (8) »; « l’image de marque du fédéralisme était ternie [par le scandale des commandites] et […] les sondages indiquaient une victoire facile du PQ [aux élections de 2007] (9) ».
Le Parti québécois sous Boisclair a en effet enregistré dans ces élections de 2007 son pire résultat dans le vote populaire (28,35 %) depuis sa toute première participation à un scrutin en 1970 (23,06 %), et devenait pour la première fois de son histoire le troisième parti à l’Assemblée nationale (mais il avait terminé quatrième aux élections de 1970) avec 36 députés sur 125 (contre 45 aux élections générales précédentes de 2003).
Voici la stratégie au fond assez claire d’Ottawa et de l’establishment du Parti québécois avec Boisclair.
Beaucoup de nationalistes et d’analystes politiques avaient facilement relevé que Bouchard et Landry ne voulaient vraiment rien savoir d’un troisième référendum, alors même que les sondages montraient un appui à la souveraineté qui allait jusqu’à 55 % (Landry) et même 59 % (Bouchard).
Cette hypocrisie manifeste reconnue par de plus en plus de gens devenait sûrement « gênante » pour les stratèges fédéralistes, qui ne voulaient ainsi pas adopter de nouveau cette même stratégie avec Boisclair, alors que les sondages indiquaient encore un appui pour la souveraineté supérieur à 50 % lorsqu’il est devenu chef du PQ en novembre 2005.
Boisclair va donc, au contraire de Bouchard et de Landry, manifester pendant toute la campagne électorale une volonté inébranlable d’organiser un troisième référendum si le PQ était élu, et ce même avec un gouvernement minoritaire!... (10)
Une fois, en juin 2006, il a repris à peu près le « mantra » de Landry et affirmé « qu’il n’était « pas un kamikaze » et qu’il ne lancerait pas le Québec dans un référendum qu’il ne serait pas certain de gagner (11) ». Mais, pendant toute la campagne électorale, il va maintenir mordicus sa promesse de respecter la disposition du nouveau programme du parti adopté en juin 2005, stipulant « qu’un référendum sur la souveraineté devrait être tenu « le plus vite possible dans le premier mandat » du gouvernement péquiste (12) ».
Les nationalistes québécois avaient donc tout ce qu’il fallait pour être heureux! Comment alors expliquer la catastrophe pour le PQ aux urnes en 2007?
La réponse est que Boisclair, tout en promettant le référendum, faisait tout ce qu’il fallait pour discréditer son propre leadership et décrédibiliser toute possible démarche référendaire concrète de sa part.
Pour Michel C. Auger, « tout commence avec le leadership d’André Boisclair (13) »: « Le reste de la campagne fut surtout dominé par les écarts de conduite d’André Boisclair alors qu’il était ministre dans les gouvernements Bouchard et Landry, en particulier sa consommation de cocaïne. (14) »;
La présence de M. Boisclair à l’Assemblée ne fit pas grand effet sur les débats, mais elle permit aux libéraux de l’attaquer sur son manque de jugement et de maturité – une allusion à peine voilée à sa consommation de cocaïne.
Puis, en novembre, comme pour confirmer ces perceptions, le chef péquiste participait à un sketch de mauvais goût dans une émission de fin d’année. Une parodie de « Brokeback Mountain » montrant Stephen Harper et George W. Bush pendant que M. Boisclair déclarait que « jamais les Québécois ne vont accepter ça ».
Venant d’un chef de parti ouvertement homosexuel, cet épisode devait en quelque sorte cristalliser les perceptions à l’effet qu’il n’avait pas la maturité et le jugement nécessaires, pour être premier ministre. Sans compter son langage, souvent qualifié de « langue de bois », et sa difficulté à parler aux électeurs dans des mots simples plutôt que dans un jargon bureaucratique.
Pendant tout ce temps, de sondage en sondage, le Parti québécois perdait des appuis, ce qui devait causer un malaise profond au sein du PQ, au point où, quelques semaines seulement avant le déclenchement des élections, certains militants demandaient ouvertement la tête de M. Boisclair. Mais l’imminence des élections a eu pour effet de donner une nouvelle chance à celui-ci. (15)
Après sa défaite historique, Boisclair a eu le « culot » de conclure que l’indépendance était irréalisable et devait être reportée aux calendes grecques…, ce qui faisait sûrement partie du conditionnement de la population québécoise voulu par Ottawa…
Ainsi, Josée Legault a écrit, trois jours après ces élections du 26 mars 2007, que « Boisclair s’empresse de se servir de sa cuisante défaite pour remettre la souveraineté, et non seulement le référendum, aux calendes grecques (16) ».
Boisclair a de fait déclaré: « La souveraineté est devenue irréalisable et le PQ doit renoncer à vouloir tenir un référendum sur la question au cours d’un premier mandat (17) ».
Gilbert Paquette, ancien ministre dans le gouvernement Lévesque et candidat dans la course à la chefferie du Parti québécois de 2005 gagnée par Boisclair, s’est inscrit, dans un texte publié le 11 avril 2007 dans le Devoir, donc deux semaines après ces élections du 26 mars, complètement en faux contre ce « constat » de Boisclair, contre ce qu’il appelle le « déni » de Boisclair.
Tout en reconnaissant que Boisclair a parlé de référendum pendant la campagne électorale, Paquette considère que la cuisante défaite du PQ n’est en rien due à un rejet de la souveraineté par le peuple québécois, mais qu’elle est plutôt due à l’« absence de promotion de la souveraineté (18) » de la part de Boisclair:
André Boisclair a parlé de référendum sans faire la promotion de la souveraineté, négligeant de mettre en avant notre identité en tant que nation, négligeant de parler de notre avenir comme société, négligeant d’évoquer les chantiers de société qu’ouvrira l’indépendance.
Voilà où se trouve le vrai déni dont semble souffrir le chef du PQ en ces lendemains d’élection. Le déni de la véritable cause qui a fait passer le soutien au PQ de 50 % à la fin de 2005 à 28 % maintenant! Pourquoi l’appui au PQ est-il maintenant si faible par rapport à l’appui à la souveraineté et, davantage encore, à l’appui à son chef? Voilà la vraie question à se poser si on veut éviter le déni dont parle le chef du PQ. La démarche molle, hésitante, sans couleur, sans programme de pays nous a fait perdre l’élection, et il faudrait continuer dans cette voie, mettre la promotion de la souveraineté en veilleuse, jusqu’à collaborer au renouvellement du fédéralisme, même si on n’y croit pas? (19)
Paquette considère donc que Boisclair n’a pas fait la promotion de la souveraineté, qu’il a mis au rancart le programme officiel de pays du PQ, et qu’il a remplacé ce programme par une feuille de route électorale encore plus provinciale que celle de l’Action démocratique du Québec (ADQ) de Mario Dumont: la feuille de route de l’ADQ « contrastait avec l’inaction chronique du PQ avant et pendant la compagne électorale au regard de sa propre option (20) ».
On comprend donc clairement la stratégie fédéraliste d’Ottawa et de l’establishment du PQ derrière Boisclair.
Boisclair a accepté, au contraire de Bouchard et de Landry, de se faire (par pure hypocrisie) le chantre du référendum, et ce même dans un gouvernement minoritaire..., mais pas le chantre de l’indépendance elle-même!…
Il s’est engagé pendant toute la campagne électorale à respecter la disposition du programme du PQ exigeant de tenir un référendum dans un premier mandat, mais il n’a jamais respecté le programme de pays du PQ qu’il a remplacé par une feuille de route encore plus provinciale que celle de l’ADQ!...
Il a ainsi complètement rebuté la population qui comprenait bien l’hypocrisie de son leadership et de sa prétention à vouloir réaliser l’indépendance du Québec.
Rien que le fait que Boisclair, qui est très visiblement le grand responsable de cette défaite historique du PQ, a clamé la mort du projet souverainiste alors que les sondages, à son arrivée à la chefferie du PQ en 2005, montraient un appui de plus de 50 % autant à l’indépendance du Québec qu’au PQ, prouve à lui seul que ce politicien est un pion d’Ottawa tout comme Bouchard et Landry.
4. Le Bloc québécois
Le Bloc québécois, carrément créé par Ottawa et Bouchard, n’a jamais fait quant à lui que jeter de la poudre aux yeux des nationalistes québécois. Il n’a jamais fait avancer d’un millimètre le projet d’indépendance, et l’a même radicalement fait reculer entre autres en aidant à se maintenir au pouvoir Justin Trudeau qui inondait le Québec et le Canada d’une immigration hyper-massive.
Conclusion
De Lucien Bouchard à André Boisclair en passant par Bernard Landry, tout s’est déroulé à merveille pour Ottawa, dont le plan était évidemment de faire décrocher progressivement les nationalistes québécois ou la population québécoise du Parti québécois, qui était de loin le plus important parti (le « vaisseau amiral », comme disait Jacques Parizeau) à incarner, du moins sur papier, le projet d’indépendance. (21)
André Lafrenaie
Notes
1. « Lucien Bouchard », Wikipédia, section « Bilan ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucien_Bouchard
2. Josée Legault, « Boisclair n’est pas le problème », Voir (Montréal), 29 mars 2007.
https://voir.ca/chroniques/voix-publique/2007/03/29/boisclair-nest-pas-le-probleme-2/
3. Marc-André Gagnon, « 30 ans après le référendum: voici les moments clés de l’évolution de l’appui à la souveraineté et ses soubresauts à travers les années », le Journal de Québec, 18 octobre 2025, section « 1996 – Un sommet pour le OUI avec Lucien Bouchard ».
https://www.journaldequebec.com/2025/10/20/levolution-de-lappui-a-la-souverainete-et-ses-soubresauts
4. « Bernard Landry », Wikipédia, section « Biographie », sous-section « Retour à la politique », sous-sous-section « Premier ministre du Québec ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Landry
5. Marc-André Gagnon, « 30 ans après le référendum: […] », section « 2005 – Un scandale bénéfique pour le OUI ».
6. Josée Legault, « Même en politique, la clarté a ses vertus », le Journal de Montréal, 24 octobre 2023, sections « Qui a peur du mot en « r »? » et « Quelle sera la dynamique en 2026? ».
https://www.journaldemontreal.com/2023/10/25/meme-en-politique-la-clarte-a-ses-vertus
7. Guy Charron, « Le Parti Québécois chooses André Boisclair as its new leader–a further shift to the right », [« Le Parti Québécois choisit André Boisclair comme nouveau chef, un virage à droite de plus. »], trad. par Google, World Socialist Web Site, 14 décembre 2005.
https://www.wsws.org/en/articles/2005/12/queb-d14.html
8. Michel C. Auger, « Le PQ au troisième rang et en remise en question », Options politiques (Montréal), avril 2007, (p. 48-52), p. 48.
Cet article du magazine Options politiques a été archivé par Bibliothèque et Archives Canada (www.collectionscanada.gc.ca) à l’adresse suivante:
https://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/policy_options/2007/04/po/archive/apr07/auger.pdf
Cet article a aussi été mis en ligne (mais avec plusieurs signes informatiques dans le texte):
IRPP [Institute for Research in Public Policy / Institut de recherche sur les politiques publiques] Admin, « Le PQ au troisième rang et en remise en question », Policy Options Politiques (Montréal), 1er avril 2007.
https://policyoptions.irpp.org/2007/04/le-pq-au-troisieme-rang-et-en-remise-en-question/
9. Ibid., p. 49-50.
10. Ibid., p. 52:
Devant tous les sondages qui annonçaient un gouvernement minoritaire, M. Boisclair devait tenir mordicus à la possibilité qu’il puisse quand même tenir un référendum. Même ses deux prédécesseurs, Jacques Parizeau et Bernard Landry, disaient que cela n’était guère réaliste.
En insistant jusqu’au bout sur la tenue d’un référendum, André Boisclair […].
11. Ibid., p. 50.
12. Ibid., p. 49.
13. Ibid., p. 48. Cette citation provient de la présentation sommaire du texte par l’éditeur au tout début de l’article. Cette présentation n’apparaît pas dans le texte mis en ligne.
14. Ibid., p. 50.
15. Ibid.
16. Josée Legault, « Boisclair n’est pas […] ».
17. societe.campus@uqam.ca, « Double discours fleurdelisé », Montréal Campus, 18 novembre 2008, début du texte.
https://montrealcampus.ca/2008/11/18/double-discours-fleurdelise/
18. Gilbert Paquette, « Un échec du PQ, pas de la souveraineté! », le Devoir (Montréal), 11 avril 2007, section « Opinion/Idées », section « Une dissociation des enjeux de société ».
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/138932/un-echec-du-pq-pas-de-la-souverainete
19. Ibid.
20. Ibid., début du texte.
21. Voici des partis indépendantistes autres que le Parti québécois:
– aux élections de 1998: le Parti de la démocratie socialiste ou PDS, dirigé par l’ex-felquiste Paul Rose (aucun élu avec 0,59 % des votes);
– aux élections de 2003: l’Union des forces progressistes ou UFP, coalition qui intégrait entre autres PDS et sous la bannière de laquelle Amir Khadir a terminé troisième dans Mercier (aucun élu avec 1,06 % des votes);
– aux élections de 2007: Québec solidaire, créé en 2006 par la fusion de l’UFP et du mouvement politique Option citoyenne créé par Françoise David en 2004 (aucun élu avec 3,64 % des votes).
Le Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) est également un parti indépendantiste québécois, qui a présenté des candidats à chacune de ces élections de 1998, de 2003 et de 2007 (aucun élu avec respectivement 0,07%, 0,07 % et 0,05 % des votes). Il constitue la branche québécoise du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) (PCC-ML).
L’Action démocratique du Québec (ADQ) de Mario Dumont (chef de 1994 à 2009) a appuyé le Oui au référendum de 1995, mais s’est ensuite définie comme « autonomiste », c’est-à-dire comme une troisième voie entre le fédéralisme et le souverainisme.











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