Le Mouvement national des Québécoises et des Québécois s'exprime en faveur du projet de loi 21 sur la laïcité.
Voici la ou les sources de cet article : Assemblée nationale du Québec (00:00 à 11:01) / Voici la source de la photo : Capture d'écran
Les représentants du Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) se sont prononcés, mardi, dans le cadre des consultations particulières et auditions publiques portant sur le projet de loi 21 sur la laïcité de l'État à l'Assemblée nationale.
Après avoir remercié ses hôtes pour l'accueil reçu par son organisme, le président et directeur général par intérim du MNQ, Étienne Alexis-Boucher, s'est étendu sur les causes qui à son avis empêchaient le Québec de poser un « geste d'affirmation nationale » avec le projet de loi 21 du gouvernement caquiste ; un geste « qui rappelle que le Québec est encore capable au 21e siècle de décider pour et par lui-même des grands principes qui régissent le [...] vivre-ensemble dans notre société ».
« Évidemment, tout ça au grand dam de celles et ceux qui [...] considèrent que l'existence même d'une identité nationale distincte pour le Québec [...] est une menace à l'intégrité du Canada ou encore à leurs droits et libertés individuelles », a également souligné M. Alexis-Boucher afin de mieux expliquer les récents dérapages au sein de la société québécoise relativement à l'enjeu de la laïcité.
Reconnaissant que le Québec est en constante évolution et que de bons arguments peuvent être mis de l'avant autant par les partisans que par les détracteurs du projet de loi 21, le président du MNQ n'en réitère pas moins l'importance du dialogue.
C'est ainsi qu'il a déploré l'attitude des opposants au projet de loi de la Coalition Avenir Québec (CAQ), mais aussi leur rhétorique, interpellé par le fait qu'on ait évoqué un « nettoyage ethnique pacifique » ou qu'on ait appelé « à la désobéissance civile ».
Surtout, le MNQ s'est désolé du fait que la CAQ manquait de cohérence avec sa clause de droits acquis en plus de ne pas ratisser assez large quant aux fonctionnaires affectés par la loi.
Le Québec est encore capable de décider pour et par lui-même
M. Alexis-Boucher a averti les parlementaires du dangereux parallèle que les adversaires du projet de loi sur la laïcité pourraient chercher à tracer entre celui-ci et « des régimes inhumains, honnis, racistes, tels que l'apartheid en Afrique du Sud ou les lois ségrégationnistes du sud des États-Unis ».
Pourquoi autant d'animosité de la part de ces opposants ? « Eh bien, c'est que cette loi vient remettre en question un dogme de l'identité canadienne : le multiculturalisme », a soutenu le président du MNQ. Une doctrine qui, pour lui, constitue plutôt un « modèle de non-intégration sociale et communautaire qui en vient, au nom d'une soi-disant diversité [...] à encourager les citoyennes et les citoyens à limiter au possible leur adhésion et [...] leur contribution à un tronc national commun ».
À savoir si le projet de loi 21 est parfait, le MNQ en est venu à la conclusion que non. Le retrait du crucifix de l'Assemblée nationale de même que l'insertion d'une clause dérogatoire sont des bons coups, cependant. Et le président du MNQ a d'autant plus salué le travail du gouvernement sur un autre point : le projet de loi « n'en est pas qu'un de façade, mais qui pose de véritables balises réglementaires afin que le concept d'État laïque puisse s'incarner concrètement dans la réalité », a-t-il dit.
Toutefois, l'organisation aurait souhaité que le principe de neutralité étatique s'applique à « l'ensemble des agents et agentes de l'État ». Le MNQ n'est « pas enchanté » non plus par la décision du gouvernement caquiste d'inclure une clause de droits acquis dans le projet de loi 21, « ce qui aurait pour effet de créer deux classes de fonctionnaires ».
Enfin, le Mouvement national préconise l'application de la loi sur la laïcité aux écoles en « partenariat public-privé ».