« On va permettre le port de signes religieux pour que tout le monde puisse travailler au Québec, peu importe ses croyances », disait Gabriel Nadeau- Dubois hier, dans La Presse.
Québec Solidaire rejette donc l’interdiction d’arborer un signe religieux présentement imposée aux enseignants, agents de la paix, procureurs, etc.
Les seuls critères d’interdiction seraient la sécurité et l’incapacité de faire correctement son travail.
Puis, Nadeau-Dubois expliquait qu’il maintiendrait l’obligation de garder le visage découvert, et l’illustrait à l’aide de deux exemples : une enseignante et un policier.
Volte-face
Lors du congrès de fondation de QS, en février 2006, le parti adopta une déclaration de principes dont un passage disait : « Notre parti prône la laïcité complète de l’État et des services publics, du système judiciaire et du système d’éducation ».
La volte-face est donc complète.
QS ferme désormais les yeux sur la signification profonde du voile islamique, mille fois documentée, même si une femme peut choisir de le porter par choix.
QS tourne ainsi le dos aux millions de femmes à travers le monde que l’on force à se voiler, et dont beaucoup luttent contre cela.
Pas mal pour un parti qui se dit « féministe ».
QS veut faire croire que la laïcité empêche de travailler. Faux. Tous peuvent travailler au Québec et croire en ce qu’ils veulent.
La laïcité limite les manifestations religieuses pendant les heures de travail, c’est tout, et pour d’excellentes raisons.
Prenons le cas d’une enseignante au primaire.
Est-elle en position d’autorité et d’influence auprès des enfants ? Oui, évidemment.
Son signe religieux est-il porteur d’un message ? Oui, évidemment.
Par définition, un signe est fait pour envoyer un signal.
Et qu’en est-il de la liberté d’un enfant de ne pas être indûment conditionné, et de celle des parents qui ont choisi une école publique et non une école confessionnelle privée ?
QS n’en a rien à cirer, pas plus qu’il ne se soucie du principe de droit qui veut que l’apparence de neutralité soit aussi importante que la neutralité.
QS invente un droit qui n’existe nulle part : celui de se vêtir comme bon nous semble en tout lieu et en toutes circonstances.
Accepterait-on un fonctionnaire arborant un macaron politique ou une tenue osée au nom de sa liberté de croyance ? Non, évidemment.
En illustrant la nécessité du visage découvert à l’aide des exemples de l’enseignante et de la policière, au nom de la sécurité et de la capacité à bien faire son travail, on se demande aussi, forcément : QS permettrait-il à une téléphoniste que le citoyen ne voit pas d’avoir le visage entièrement voilé ?
Clientélisme
Si vous êtes contre ses vues, QS y verra du « racisme » ou de la « xénophobie », assimilant les religions à des races, ce qui est absurde.
Comment expliquer la volte-face de QS ?
C’est du clientélisme électoral pur et simple : QS sait que son électorat est surtout fédéraliste, multiculturaliste, urbain et jeune.
Ne cherchez pas plus loin.