Il fut un temps pas si lointain où la profession d’enseignant jouissait d’un rayonnement social incontestable. Les enseignantes et les enseignants étaient perçus comme des courroies de transmission des connaissances à des apprenants indispensables à l’évolution de la société.
Mais que s’est-il donc passé pour que nous assistions aujourd’hui à la dévalorisation croissante de la carrière d’enseignant alors que, dans les faits, leur rôle de transmetteurs de connaissances soit toujours le même que celui de mon temps? À mon sens, la réponse se résume en un mot: évolution. Au cours des dernières décennies, la société s’est transformée considérablement. L’éclatement de la famille traditionnelle et son prolongement dans l’avènement de la pluriparentalité, la mise à l’écart de valeurs telles le respect, l’autorité, le sens de l’effort, la dépendance hallucinante des jeunes envers les médias sociaux et leurs conséquences désastreuses sur la violence sous toutes ses formes ont grandement contribué à la situation chaotique dans laquelle sont appelés à évoluer les enseignantes et enseignants d’aujourd’hui.
Dans ces conditions, est-il possible, encore en 2025, de retrouver la dynamique essentielle à la création d’un climat sain favorisant l’apprentissage des connaissances aux adultes de demain? Ma réponse est oui. Mais comment? D’emblée, l’éducation commence à la maison et, de facto, les parents jouent un rôle déterminant dans l’éducation de leurs enfants. En termes clairs, l’implication des parents constitue un passage obligé auquel les enseignants n’ont pas à suppléer. De son côté, l’école se doit de favoriser un modus vivendi répondant expressément aux valeurs humaines, particulièrement le respect des uns envers les autres.
Les défis à relever en ces temps de profonds bouleversements sont immenses, et l’école ne peut y échapper.Toutefois, je demeure convaincu que l’école, contre vents et marées, doit garder le cap sur sa mission première, à savoir incarner le temple du savoir dans lequel l’ensemble du personnel scolaire est appelé à transmettre aux élèves les valeurs profondes et les connaissances nécessaires à les guider dans le monde pluridimensionnel d’aujourd’hui.
Henri Marineau, Québec
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François Champoux Répondre
1 juin 20251er juin 2025
«Garder le cap sur la mission première de l’école : incarner le temple du savoir dans lequel l’ensemble du personnel scolaire est appelé à transmettre aux élèves les valeurs profondes et les connaissances nécessaires à les guider dans le monde pluridimensionnel d’aujourd’hui.»
Ce «temple» dont vous parlez, M. Marineau, est en train de se désagréger et il tombe en ruine depuis plusieurs décennies. Et vous ciblez la faute de cette ruine à l’extérieur du temple : les parents et l’évolution de la société elle-même. Vous déplorez la disparition du respect de l’autorité et la perte du sens à l’effort. Comme si tout ça était nouveau dans l’esprit des jeunes en quête de réalisation et d’actualisation de leur personnalité et talents.
À vouloir imposer le respect de l’autorité, ne sommes-nous pas à reproduire ce qui a révolté et révulsé de tout temps la jeunesse et qui a produit son exact contraire dans cette société souffrante?
Personnellement, après avoir lu d’autres réflexions (en plus de la vôtre) sur l’actuel défi de notre société en Éducation de sa jeunesse, je dois vous partager qu’une réforme majeure de l’Éducation est nécessaire et attendue depuis très longtemps. Et afin de tenter d’y donner une vraie chance à cette réforme, je suggérerai le samedi 21 juin prochain, une modeste contribution qui m’apparaît cruciale et vitaliste pour tout un chacun : enfant et corps enseignant.
En toute modestie, je vous invite à participer à cette conférence sur l’amour, l’art d’aimer que je ferai au Musée Pop de Trois-Rivières à 15 h 15.
Oui, l’Éducation doit être réformée partout dans le monde entier; c’est la seule réponse possible à ces échecs qui se multiplient, et dont la gravité se confirme d’année en année, et ce, partout dans le monde. L’école ne nous apprend plus à vivre bien, et l’humanité en souffre partout.
Il y a une connaissance qui n’a jamais été enseignée à la jeunesse et qui est attendue d’elle-même la première : l’amour, l’art d’aimer. Comment une jeunesse peut-elle être heureuse si l’amour, l’art d’aimer ne lui est pas enseigné adéquatement? C’est élémentaire : pour être heureux, il faut aimer, l’amour est l’essence de la vie, de toute vie: sans amour, et la connaissance de l’art d’aimer, impossible d’être heureux, ni de vivre seulement Et comme vous le dites, sans effort à l’amour, l’art d’aimer, le bonheur est impossible.
Il est navrant que cette connaissance ait été cachée, sinon oubliée dans le cursus de base de tous nos enfants dès l’âge du commencement de la puberté, c’est-à-dire, fin du primaire et tout au long du secondaire. Là sera cette réforme de l’Éducation : un commencement d’un monde meilleur.
Ma modeste contribution est celle d’un perroquet qui répète les attentes de tout un chacun; mais j’y ajoute une façon d’enseigner la plus importante vertu humaine : l’amour, l’art d’aimer. Et de tout mettre en branle dans ce temple en ruine une nouvelle approche de l’Éducation : non pas en imposant, mais en proposant! Rien ne sert d’imposer l’amour, l’art d’aimer, ou le respect de l’autorité, si ce respect ne vient pas de soi d’abord.
François Champoux, Trois-Rivières