TABLE DES MATIÈRES GLOBALE
Introduction
A. Le Parti québécois
a) Résultats électoraux
b) Exergues: Jacques Parizeau
c) Préface: Pierre Bouchard
1. Lucien Bouchard: chef du Bloc québécois de 1990 à 1996 et chef du Parti québécois et premier ministre du Québec de 1996 à 2001 (auparavant: ambassadeur du Canada en France de juillet 1985 à mars 1988, secrétaire d’État du Canada de mars 1988 à janvier 1989 et ministre de l’Environnement de janvier 1989 à mai 1990 dans le gouvernement Mulroney)
2. Bernard Landry: chef du Parti québécois de 2001 à 2005 et premier ministre du Québec de mars 2001 à avril 2003 (auparavant: ministre dans les gouvernements Lévesque, Johnson, Parizeau et Bouchard)
3. André Boisclair: chef du Parti québécois de novembre 2005 à mai 2007 (auparavant: ministre dans les gouvernements Bouchard et Landry)
4. Pauline Marois: cheffe du Parti québécois de 2007 à 2014 et première ministre du Québec de septembre 2012 à avril 2014 (auparavant: ministre dans les gouvernements Lévesque, Parizeau, Bouchard et Landry)
5. Pierre Karl Péladeau: chef du Parti québécois de mai 2015 à mai 2016
6. Jean-François Lisée: chef du Parti québécois d’octobre 2016 à octobre 2018 (auparavant: ministre dans le gouvernement Marois)
7. Paul St-Pierre Plamondon: chef du Parti québécois depuis 2020 et député depuis 2022
Notes
B. Le Bloc québécois
a) Résultats électoraux
b) Préface: Gilles Verrier
1. Lucien Bouchard: chef du Bloc québécois de 1990 à 1996 et chef du Parti québécois et premier ministre du Québec de 1996 à 2001 (auparavant: ambassadeur du Canada en France de juillet 1985 à mars 1988, secrétaire d’État du Canada de mars 1988 à janvier 1989 et ministre de l’Environnement de janvier 1989 à mai 1990 dans le gouvernement Mulroney)
2. Gilles Duceppe: chef du Bloc québécois (par intérim) de janvier à février 1996, puis de 1997 à 2011 et de juin à octobre 2015
3. Mario Beaulieu: chef du Bloc québécois de juin 2014 à juin 2015 et par intérim de juin 2018 à janvier 2019, et député depuis 2015
4. Martine Ouellet: cheffe du Bloc québécois de mars 2017 à juin 2018 (auparavant: députée du Parti québécois de 2010 à 2018 et ministre dans le gouvernement Marois de 2012 à 2014; candidate défaite à la chefferie du Parti québécois en 2015 et en 2016; actuellement: cheffe du parti provincial écologiste et indépendantiste Climat Québec qu’elle a fondé en 2021)
5. Yves-François Blanchet: chef du Bloc québécois et député depuis 2019 (auparavant: député du Parti québécois de 2008 à 2014 et ministre dans le gouvernement Marois de 2012 à 2014) (1)
Conclusion
Notes
B. Le Bloc québécois
a) Résultats électoraux
Élection : Chef; % des votes (Qc); Nombre de sièges (Qc)
1993 : Lucien Bouchard; 49,3 %; 54 sur 75
1997 : Gilles Duceppe; 37,9 %; 44 sur 75
2000 : Gilles Duceppe; 39,9 %; 38 sur 75
2004 : Gilles Duceppe; 48,9 %; 54 sur 75
2006 : Gilles Duceppe; 42,1 %; 51 sur 75
2008 : Gilles Duceppe; 38,1 %; 49 sur 75
2011 : Gilles Duceppe; 23,4 %; 4 sur 75
2015 : Gilles Duceppe; 19,3 %; 10 sur 78
2019 : Yves-François Blanchet; 32,4 %; 32 sur 78
2021 : Yves-François Blanchet; 32,1 %; 32 sur 78
2025 : Yves-François Blanchet; 27,7 %; 22 sur 78
b) Préface: Gilles Verrier
Gilles Verrier a émis, le 3 novembre 2024, un commentaire à la suite de commentaires de ma part à l’article de Jean-Jacques Nantel publié par Vigile le 2 octobre 2024: « Défendre les intérêts du Québec? Pour le Bloc, l’intérêt du Québec, c’est de disparaître! Un parti inutile et surtout nuisible » (2).
Voici une partie de ce commentaire de Verrier:
Gilles Verrier
3 novembre 2024
« Le Bloc québécois, de Lucien Bouchard à Gilles Duceppe puis à Yves-François Blanchet, n’a jamais été rien d’autre qu’une vulgaire et hypocrite succursale d’Ottawa. » Le diagnostique est parfaitement juste, il est imparable.
« Le Bloc québécois est un allié « progressiste » et woke, entièrement vendu au régime. C’est le soutien des libéraux aux moments critiques, et pour lequel, en d’autres occasions, il accomplit plus impunément les basses œuvres. […] il mettra tout son poids pour condamner la moindre expression d’une nation ethnique canadienne-française. Quelle fumisterie! Quelle duplicité! […] C’est à faire confiance à ces faux défenseurs que notre disparition s’accélère comme jamais auparavant. (3) »
1. Lucien Bouchard
Chef du Bloc québécois de 1990 à 1996 et chef du Parti québécois et premier ministre du Québec de 1996 à 2001 (auparavant: ambassadeur du Canada en France de juillet 1985 à mars 1988; secrétaire d’État du Canada de mars 1988 à janvier 1989 et ministre de l’Environnement de janvier 1989 à mai 1990 dans le gouvernement Mulroney)
André Lafrenaie (A.L.), 19 octobre 2024
« Le Bloc québécois, de Lucien Bouchard à Gilles Duceppe puis à Yves-François Blanchet, n’a jamais été rien d’autre qu’une vulgaire et hypocrite succursale d’Ottawa.
« François Legault a eu entièrement raison de demander à quoi sert le Bloc québécois.
« Savez-vous ou vous souvenez-vous que le Bloc québécois a été créé en 1990 (parti officiel en 1991), dans la foulée de l’échec de l’Accord du lac Meech, par six élus démissionnaires du Parti progressiste-conservateur du Canada (dirigé par Brian Mulroney, alors premier ministre du Canada), à savoir Lucien Bouchard, Nic Leblanc, Louis Plamondon, Benoît Tremblay, Gilbert Chartrand et François Gérin, ainsi que par deux élus démissionnaires du Parti libéral du Canada (dirigé à partir du 23 juin 1990 par Jean Chrétien, succédant à John Turner), à savoir Gilles Rocheleau et Jean Lapierre?
« Y a-t-il encore aujourd’hui, en 2024, des nationalistes québécois encore capables de croire que ces fédéralistes sont réellement devenus, à ce moment-là, des souverainistes québécois sincères et honnêtes?...
« Le Bloc québécois n’est pas issu du mouvement souverainiste québécois, il est carrément issu d’Ottawa…
« Le Bloc québécois est carrément une création d’Ottawa…
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« […] le Québec ou le peuple québécois est, comme l’écrit Nantel, en mode suicide accéléré dans le Canada, et ce entre autres à cause des Bouchard, Duceppe et Blanchet et du Bloc québécois créé par Ottawa. (4) »
A.L., 28 juin 2015
« […] Bouchard devait sortir Jacques Parizeau de la scène politique et prendre sa place, ce qu’il a parfaitement réussi. […] Bouchard a solidement enfoncé les premiers clous du cercueil du peuple québécois […]. (5) »
A.L., 19 juin 2018
« C’est ainsi que Lucien Bouchard et Bernard Landry se sont occupés de tasser Parizeau au plus vite après le référendum de 1995, et lui ont enlevé tout goût ou toute velléité d’un éventuel retour politique. (6) »
A.L., 2 août 2015
« Bernard Landry s’est ligué avec Lucien Bouchard et bien d’autres soi-disant souverainistes contre Jacques Parizeau pendant la campagne référendaire de 1995. Il a poussé Parizeau à démissionner le lendemain du référendum. (7) »
2. Gilles Duceppe
Chef du Bloc québécois (par intérim) de janvier à février 1996, puis de 1997 à 2011 et de juin à octobre 2015
A.L., 19 octobre 2024
« Le Bloc québécois, de Lucien Bouchard à Gilles Duceppe puis à Yves-François Blanchet, n’a jamais été rien d’autre qu’une vulgaire et hypocrite succursale d’Ottawa.
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« Un parti créé par Ottawa va très vraisemblablement ou à toutes fins pratiques rester contrôlé par Ottawa tout au long de son existence, car son establishment mis en place au moment de sa création va toujours s’organiser pour que le militantisme du parti et les successeurs à la chefferie soient toujours dans le sens des intérêts d’Ottawa. C’est très certainement le cas de Gilles Duceppe et d’Yves-François Blanchet.
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« […] Duceppe pondait au Bloc québécois, de 1997 à 2011 (14 ans), des programmes politiques de parti provincial canadian…; et Blanchet, chef du Bloc depuis 2019, a fait de même…
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« […] le Québec ou le peuple québécois est, comme l’écrit Nantel, en mode suicide accéléré dans le Canada, et ce entre autres à cause des Bouchard, Duceppe et Blanchet et du Bloc québécois créé par Ottawa.
« Lucien Bouchard (chef du Bloc de 1990 à 1996), devenu en 1996 premier ministre du Québec à la place de Jacques Parizeau qui avait démissionné au lendemain du référendum perdu de 1995, ne voulait rien savoir d’un troisième référendum sur l’indépendance du Québec…; Duceppe et Blanchet n’en ont jamais demandé eux non plus…
« Le résultat du premier référendum tenu en 1980 a été de 40,44 % en faveur du Oui et de 59,56 % en faveur du Non; et celui du second référendum tenu en 1995 a été de 49,42 % en faveur du Oui et de 50,58 % en faveur du Non.
« Compte tenu qu’Ottawa a triché de mille façons lors du référendum de 1995, un troisième référendum aurait certainement pu être gagnant. On comprend donc aisément qu’Ottawa ou Bouchard, Duceppe et Blanchet ne voulaient à aucun prix d’un troisième référendum… (8) »
A.L., 19 juin 2018
« Gilles Duceppe est un autre chien de garde du fédéralisme, et on l’a vu allégrement écraser Mario Beaulieu et Martine Ouellet. Il était également prêt à sauter sur Pierre Karl Péladeau si ce dernier devenait vraiment trop dangereux pour le fédéralisme. (9) »
A.L., 28 juin 2015
« Une sérieuse mise en garde s’impose. Les plans d’Ottawa pour Gilles Duceppe sont sûrement les mêmes que pour Lucien Bouchard il y a vingt ans.
« Bouchard devait sortir Jacques Parizeau de la scène politique et prendre sa place, ce qu’il a parfaitement réussi. Duceppe devra à son tour sortir Pierre Karl Péladeau et prendre sa place.
« Bouchard a solidement enfoncé les premiers clous du cercueil du peuple québécois, Duceppe a le mandat de clouer les derniers après avoir réussi à remplacer Péladeau. (10) »
A.L., 30 août 2018
« 2. Le peuple et le P.Q.
« Le peuple vote tout naturellement et spontanément avec ses tripes. S’il ne veut plus rien savoir du P.Q., c’est qu’il est écoeuré de se faire « fourrer » par lui depuis 1995. Il préfère même encore voter pour des « crosseurs » fédéralistes que tout le monde sait tels, lire évidemment le P.L.Q., que pour des « crosseurs » péquistes hypocrites qui se disent nationalistes et qui parlent ou radotent sur l’indépendance depuis plus de vingt ans sans de toute évidence vouloir faire quoi que ce soit pour qu’elle se concrétise. C’est exactement ainsi que le peuple voit Jean-François Lisée, tout comme au reste Gilles Duceppe à qui il a par deux fois montré la porte. (11) »
A.L., 22 septembre 2015
« Après avoir été élu maire de Montréal, Coderre [Denis Coderre: député du Parti libéral du Canada de 1997 à 2013; il a occupé divers postes ministériels dans les gouvernements de Jean Chrétien et de Paul Martin; maire de Montréal de 2013 à 2017] s’est […] empressé de parler de Montréal comme d’une « cité-état », et de demander beaucoup plus d’autonomie et de pouvoirs par rapport au gouvernement du Québec. On a ainsi vraiment l’impression sinon la conviction qu’Ottawa l’a envoyé à Montréal entre autres pour préparer et réaliser, en cas de déclaration d’indépendance du Québec, la partition du territoire québécois en lui soutirant notamment la ville de Montréal.
« Duceppe, évidemment, donne volontiers un coup de pouce à tout ça, en s’unissant avec Coderre pour que Montréal devienne davantage dépendant d’Ottawa que de Québec… (12) »
3. Mario Beaulieu
Chef du Bloc québécois de juin 2014 à juin 2015 et par intérim de juin 2018 à janvier 2019, et député depuis 2015
A.L., 8 septembre 2015
« La S.S.J.B.M.
« L’héritage politique de Mario Beaulieu comme président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 2008 à 2014 est immense.
« Il a organisé plein d’événements (manifestations, pétitions, rassemblements, etc.) pour la défense de la langue française, le projet d’indépendance du Québec, le nationalisme québécois. Il a aussi créé des ponts avec d’autres peuples en lutte comme les Kabyles et les Catalans. Il a recréé Mouvement Québec français et ajouté au passage Mouvement Montréal français, Mouvement Laval français, etc. Il a créé avec d’autres organismes Cap sur l’indépendance. Il a surtout, à travers tout ça, développé un fort militantisme à la S.S.J.B.M., donné à plusieurs souverainistes une perche pour travailler, militer pour leur idéal nationaliste.
« L’importance de ces accomplissements est déjà énorme en soi pour le peuple québécois, mais elle est en réalité surmultipliée par le fait qu’absolument rien d’autre ne se passait alors dans le mouvement souverainiste. Le Parti québécois (et le Bloc québécois) était comme à 100 % contrôlé par Ottawa depuis le départ de Jacques Parizeau en 1995, et les véritables souverainistes, dont Mario Beaulieu, l’avaient peu à peu déserté au cours des deux dernières décennies, s’en étaient fait « subtilement » sortir.
« La S.S.J.B.M. sous Beaulieu a ainsi véritablement agi comme un exutoire non seulement pour Beaulieu lui-même mais aussi pour nombre de militants souverainistes qui voyaient bien que tout était carrément bloqué au Québec pour la cause de l’indépendance, du nationalisme québécois.
« La Société Saint-Jean-Baptiste a ainsi vraiment joué là le rôle de bouée de sauvetage pour le peuple québécois qui coulait toujours davantage vers le fond. Elle a vraiment réalisé alors sa raison d’être historique, séculaire, de gardienne, de protectrice, de défenderesse, d’âme de la nation québécoise.
« Le Bloc québécois
« Beaulieu s’est ensuite présenté, le 30 avril 2014, comme aspirant à la chefferie du Bloc québécois parce que seulement un candidat, à savoir André Bellavance [chef par intérim du Bloc québécois de décembre 2013 à février 2014], était dans la course et qu’il n’apparaissait guère comme un « indépendantiste décidé »: il voulait carrément faire du Bloc un parti où la souveraineté du Québec ne serait pas à l’avant-plan.
« Beaucoup de souverainistes ont été enthousiasmés par ce geste de Beaulieu, avaient grande confiance qu’il ferait bouger des choses en faveur de l’indépendance, surtout après, comme il l’a dit lui-même après avoir remporté la chefferie, « vingt ans d’attente et de défaitisme ».
« Une fois élu en parlant abondamment de l’indépendance du Québec, Beaulieu a frappé un mur de béton, car c’était bien là l’état du Bloc québécois solidement constitué par Lucien Bouchard et Gilles Duceppe: un mur de béton du statu quo, du fédéralisme, d’un Québec qui ne devra jamais devenir indépendant.
« Duceppe a commencé à démolir Beaulieu dès sa victoire, puis les députés du Bloc Jean-François Fortin [chef par intérim du Bloc québécois de février à juin 2014] et André Bellavance ont tour à tour enchaîné les coups sûrement téléguidés par leur ex-chef Duceppe lui-même.
« Ces deux députés ne voulaient rien savoir de Beaulieu parce qu’il parlait trop d’indépendance... Fortin a d’ailleurs depuis, plus précisément le 21 octobre 2014, créé un nouveau parti fédéral, Forces et Démocratie [dissous en 2016], dans lequel est carrément absent le projet d’indépendance du Québec. On comprend ainsi aisément que ces élus du Bloc québécois, André Bellavance et Jean-François Fortin, ont toujours été, tout comme Duceppe, à peu près aussi souverainistes que Lucien Bouchard...
« C’était la même chose pour presque tout l’establishment du Bloc québécois: presque tout le Bureau national, instance qui sert de conseil d’administration du parti, appuyait Bellavance et bloquait à l’interne les plans de Beaulieu après sa victoire...
« Beaulieu a été incapable d’ébranler ce mur de béton fédéraliste qui dominait (et domine encore) le Bloc, et s’est fait progressivement mais quand même rapidement avaler tout rond par Duceppe.
« C’en était pathétique par exemple d’apprendre, en août 2014, que Beaulieu voulait créer, pour le conseiller, un « comité des sages » avec... Duceppe et Bernard Landry!... Il se jetait lui-même dans la gueule du loup ou des loups, acceptait déjà désormais l’autorité de ces deux pseudo-souverainistes qui ne veulent rien d’autre que de maintenir le statu quo politique au Québec jusqu’à l’irréversibilité de notre assimilation.
« Beaulieu a ensuite pitoyablement fini par transmettre, en juin dernier, la chefferie à Duceppe dans un acte qui peut apparaître anti-démocratique, et Duceppe, qui était un de ses « sages », a évidemment fait semblant de n’avoir aucunement magouillé là-dedans... Une saine démocratie et les statuts et règlements de tout parti politique honnête exigent que, si un chef ne veut plus être chef, la direction du parti nomme un chef intérimaire jusqu’à ce qu’une course à la chefferie en bonne et due forme ait lieu.
« On est donc maintenant revenu à la case départ avec le Bloc québécois, aux années d’attente et de défaitisme. Duceppe n’a fait qu’une bouchée de Beaulieu, ce qui illustre toute sa force ainsi que... tout le danger qu’il représente! Il est en fait aussi dangereux que... Lucien Bouchard! Cette rentrée de Beaulieu en politique active semble donc fort n’avoir été qu’un coup d’épée dans l’eau.
« Cependant, cet échec apparent de Beaulieu est en réalité quelque chose d’extrêmement positif pour le mouvement souverainiste, car il nous a permis de voir toute la force d’Ottawa à l’œuvre dans nos institutions comme le Bloc québécois.
« Mario Beaulieu a vraiment contre toute attente déjoué Ottawa en se faisant élire, le 14 juin 2014, chef du Bloc tout en parlant haut et fort d’indépendance! C’a été un véritable coup de force!
« Du coté du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau s’était fait élire député tout juste avant en avril 2014, et plusieurs le voyaient déjà alors comme le prochain chef du parti.
« Ottawa ne pouvait se permettre d’avoir Beaulieu et Péladeau à la tête du mouvement souverainiste, et n’avait d’autre choix que d’écraser, sortir tout de suite Beaulieu du Bloc et ramener au plus vite Duceppe comme chef, ce qui fut réussi assez rondement, merci.
« Ottawa a maintenant repris le Bloc, et son homme Duceppe est en position pour investir éventuellement le P.Q. contre Péladeau comme Bouchard l’a fait contre Parizeau dans les années 90. (13) »
Jean-Jacques Nantel (J.-J.N.), 18 mai 2013
« […] les dirigeants du PQ [dirigé alors par Marois] […] sont bien contents d’avoir épuré leur parti des trouble-fêtes qui demandaient qu’on fasse une vraie promotion de l’indépendance et qu’on promette de tenir un référendum […]. (14) »
J.-J.N., 3 décembre 2012
« Pour le groupe qui gravite autour de Marois, refaire la coalition souverainiste serait ramener dans le parti une masse de contestataires dont ils ont justement réussi à se débarrasser en abandonnant en douce le projet national. (15) »
A.L., 8 septembre 2018
« Bernard Desgagné, dans sa chronique intitulée « Beaulieu l’intrigant » publiée sur Vigile le 30 août dernier, donne, un peu indirectement, son opinion selon laquelle Mario Beaulieu serait un pion d’Ottawa. Plus précisément, il écrit :
Si vous voulez mon avis, Beaulieu, Duceppe et leurs acolytes ont drôlement l’air d’avoir les mêmes objectifs qu’Ottawa, qui fait secrètement la guerre depuis longtemps au mouvement indépendantiste québécois et qui a certainement intérêt à empêcher l’élection de véritables indépendantistes au Parlement fédéral [entre autres et surtout Martine Ouellet].
[…] En fait, on connaît très bien, à Ottawa, les vertus de l’imposture.
« J’aimerais ici donner (un peu longuement) ma position sur cette question.
« Un « sauveur » du peuple québécois
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« Devant la nullité que nous présentait en permanence le P.Q., il [Beaulieu] nous apparaissait presque comme un sauveur du peuple québécois!
« Sa débandade
« Comment expliquer sa débandade par la suite? Le problème qui s’est posé, et solidement, et que l’on peut maintenant peut-être mieux comprendre, c’est que la S.S.J.B.M. est un endroit on ne peut plus douillet à côté du Bloc québécois dominé par des requins fédéralistes comme Duceppe (et comme Bouchard avant lui). Beaulieu était facilement et carrément un géant à la S.S.J.B.M., mais il n’était pas de taille pour les ligues majeures où évolue un Bloc québécois avec des Duceppe, Bouchard et cie.
« Duceppe n’a ainsi fait qu’une bouchée de Beaulieu, qui s’est écrasé à répétition devant lui et sa gang. Martine Ouellet a combattu beaucoup plus que lui avant d’être obligée de s’avouer vaincue.
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« Un pion d’Ottawa?
« Je suis convaincu que Beaulieu n’a jamais été à la base un pion d’Ottawa comme l’est Duceppe. Voici un argument qui me semble irréfutable en faveur de ma conviction: Ottawa n’avait absolument aucun intérêt à ce que Beaulieu aille prendre la chefferie et le contrôle du B.Q. [Bloc québécois], qui était alors à cent pour cent sous contrôle fédéraliste de par Duceppe et ses sbires.
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« Ottawa était donc gras dur avec Duceppe, Bellavance, Fortin et al.; et n’avait absolument aucun avantage à changer cette situation.
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« Le principe de Peter
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« Sa venue en politique active a quand même permis de mettre bien en évidence l’allégeance fédéraliste de Duceppe et de sa gang. C’est loin d’être négligeable, et c’est même très positif à mon sens. (16) »
Bernard Desgagné, 12 septembre 2018
« Merci, Monsieur Lafrenaie, de réagir à mon article, « Beaulieu l’intrigant », et de nous donner votre point de vue. J’ai longtemps cru, moi aussi, les explications de Mario Beaulieu concernant la campagne électorale de 2015 et ses suites. Mais force est d’admettre que ces explications sont cousues de fil blanc.
« Beaulieu dit à qui veut l’entendre qu’il a été obligé de « s’écraser » devant Duceppe et son entourage. Mais quand on lui demande pourquoi, il n’a pas de réponse valable à donner. Il était président du Bloc Québécois et il avait à son service des militants dévoués, moi le premier. Il avait remporté l’élection dans sa circonscription, tandis que Duceppe avait été battu. Quelles ont été exactement les méthodes employées par Duceppe pour obliger Beaulieu à se prosterner devant lui et à ne pas exercer ses prérogatives de président?
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« Fort de sa réputation d’indépendantiste « pur et dur » – c’est le propre des agents du SCRS de se montrer plus catholiques que le pape pour gagner la confiance de ceux qu’ils vont finir par manipuler, et nous en avons eu de nombreux exemples dans le passé (voir Produire la menace d’Alexandre Popovic) –, Beaulieu était l’homme de la situation pour empêcher des indépendantistes sincères et intelligents de prendre les commandes du Bloc Québécois, où l’influence des Duceppiens était grandement amoindrie depuis le retentissant échec de 2011.
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« Bref, du point de vue des marionnettistes à Ottawa et de leurs serviteurs médiatiques, il faut trouver un moyen de tenir les vrais indépendantistes en laisse et les empêcher de se faire élire en trop grand nombre au Parlement d’Ottawa, ce qui poserait un sérieux problème aux tenants du régime fédéral. […]
« Le Bloc Québécois peut être utile au contrôle fédéral des indépendantistes, à condition de ne pas le laisser tomber entre les mains d’une équipe comme celle de Martine Ouellet, qui échappe totalement à l’emprise d’Ottawa. Il faut « encadrer » les militants avec un chef qui leur inspire confiance par ses propos et son image, mais qui reste sagement dans l’enclos quand vient le temps d’agir et qui s’entoure d’employés manipulables ou serviles. Mario a servi d’appât pour prendre beaucoup de poissons dans le filet, les endormir et préparer le retour de Duceppe et de ses acolytes, qui ont su régler rapidement le sort de Martine Ouellet avec l’aide de leurs amis des médias. (17) »
André Lafrenaie
13 août 2025
Notes
1. Voici la liste complète des chefs du Bloc québécois:
1er: Lucien Bouchard: juillet 1990 à janvier 1996;
2e: Gilles Duceppe, par intérim: janvier à février 1996;
3e: Michel Gauthier, élu par les membres de la direction du parti et non par les membres du parti: février 1996 à mars 1997;
4e: Gilles Duceppe: mars 1997 à mai 2011;
5e: Vivian Barbot, par intérim: mai à décembre 2011;
6e: Daniel Paillé: décembre 2011 à décembre 2013;
7e: André Bellavance, par intérim: décembre 2013 à février 2014;
8e: Jean-François Fortin, par intérim: février à juin 2014;
9e: Mario Beaulieu: juin 2014 à juin 2015;
10e: Gilles Duceppe: juin à octobre 2015;
11e: Rhéal Fortin, par intérim: octobre 2015 à mars 2017;
12e: Martine Ouellet: mars 2017 à juin 2018;
13e: Mario Beaulieu, par intérim: juin 2018 à janvier 2019;
14e: Yves-François Blanchet: depuis janvier 2019.
2. Jean-Jacques Nantel, « Défendre les intérêts du Québec? Pour le Bloc, l’intérêt du Québec, c’est de disparaître! Un parti inutile et surtout nuisible », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 2 octobre 2024, (11 commentaires).
Quatre commentaires d’André Lafrenaie ont été émis les 5, 8, 18 et 27 octobre 2024.
Un commentaire de Gilles Verrier a été émis le 3 novembre 2024.
https://vigile.quebec/articles/pour-le-bloc-l-interet-du-quebec-c-est-de-disparaitre
3. Gilles Verrier, commentaire du 3 novembre 2024 à l’article « Pour le Bloc, l’intérêt du Québec, c’est de disparaître! », Vigile (Montréal), vigile.quebec.
https://vigile.quebec/auteurs/gilles-verrier?comments_page=1
Voir aussi note 2.
4. André Lafrenaie, « Gilles Duceppe et Yves-François Blanchet du Bloc québécois versus Nigel Farage du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni », AgoraVox (Bruxelles), www.agoravox.fr, 19 octobre 2024, (2 commentaires).
Un commentaire d’André Lafrenaie a été émis le 27 octobre 2024.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gilles-duceppe-et-yves-francois-257282
André Lafrenaie, « Le Bloc québécois a été créé par Ottawa… Gilles Duceppe et Yves-François Blanchet du Bloc québécois versus Nigel Farage du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni. La magouille a concrètement commencé avec Lucien Bouchard… », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 20 octobre 2024, (1 commentaire).
Un commentaire d’André Lafrenaie a été émis le 27 octobre 2024.
https://vigile.quebec/articles/gilles-duceppe-et-yves-francois-blanchet-du-bloc-quebecois-versus-nigel-fara
5. ________, commentaire du 28 juin 2015 à l’article « Le vote stratégique: un marché de dupes! », Vigile (Montréal), vigile.quebec.
https://vigile.quebec/auteurs/andre-lafrenaie?comments_page=3
6. ________, « Le féminisme fossoyeur du peuple québécois. La dégénérescence programmée de l’homme québécois (2/2) », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 19 juin 2018, section « Conclusion ».
https://vigile.quebec/articles/la-degenerescence-programmee-de-l-homme-quebecois-2-2
7. ________, commentaire du 2 août 2015 à l’article « La flamme est maintenant ravivée », Vigile (Montréal), vigile.quebec.
https://vigile.quebec/auteurs/andre-lafrenaie?comments_page=3
8. ________, « Gilles Duceppe et Yves-François Blanchet du Bloc québécois versus […] », AgoraVox.
________, « […] Gilles Duceppe et Yves-François Blanchet du Bloc québécois versus […] », Vigile.
9. ________, « […] La dégénérescence programmée de l’homme québécois (2/2) », section « Conclusion ».
10. ________, commentaire du 28 juin 2015 à l’article « Le vote stratégique: un marché de dupes! ».
11. ________, « L’état du nationalisme québécois. Une certaine analyse néfaste de Bock-Côté (1/2) », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 30 août 2018, section « 2. Le peuple et le P.Q. », (3 commentaires).
Un commentaire de Pierre Bouchard a été émis le 31 août 2018.
https://vigile.quebec/articles/une-certaine-analyse-nefaste-de-bock-cote-1-2
12. ________, commentaire du 22 septembre 2015 à l’article « Le Bloc et l’état de l’État », Vigile (Montréal), vigile.quebec.
https://vigile.quebec/auteurs/andre-lafrenaie?comments_page=2
13. ________, « L’héritage politique de Mario Beaulieu à ce jour », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 8 septembre 2015, sections « La S.S.J.B.M. » et « Le Bloc québécois ».
https://vigile.quebec/articles/l-heritage-politique-de-mario-beaulieu-a-ce-jour
14. Jean-Jacques Nantel, commentaire du 18 mai 2013 à l’article « Les inconséquences du PQ » , Vigile (Montréal), vigile.quebec.
https://vigile.quebec/auteurs/jean-jacques-nantel?comments_page=11
15. ________, commentaire du 3 décembre 2012 à l’article « La coalition des partis souverainistes: la quadrature du cercle », Vigile (Montréal), vigile.quebec.
https://vigile.quebec/auteurs/jean-jacques-nantel?comments_page=12
16. André Lafrenaie, « Beaulieu l’intrigant, de Bernard Desgagné. Mario Beaulieu est-il un pion d’Ottawa? », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 8 septembre 2018, début du texte et sections « Un « sauveur » du peuple québécois », « Sa débandade », « Un pion d’Ottawa? » et « Le principe de Peter », (1 commentaire).
Un commentaire de Bernard Desgagné a été émis le 12 septembre 2018.
https://vigile.quebec/articles/mario-beaulieu-est-il-un-pion-d-ottawa
17. Bernard Desgagné, commentaire du 12 septembre 2018 à l’article « Mario Beaulieu est-il un pion d’Ottawa? », Vigile (Montréal), vigile.quebec.
http://app.vigile.quebec/auteurs/bernard-desgagne?page=1
Voir aussi note 16.
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