Ingérence malsaine du gouvernement Legault

D’un bras de fer à l’autre

Réflexion

Tribune libre

Après son offensive menée sur le mode de rémunération des médecins, le gouvernement Legault cible maintenant les cotisations syndicales en introduisant la notion de cotisation « facultative » dans son projet de loi 3. À cet effet, le ministre du Travail, Jean Boulet, répète ad nauseam depuis des semaines que son intention n’est pas de faire un croc- en- jambe aux syndicats mais plutôt d’instaurer davantage de transparence entre les organisations syndicales et les Syndiqués et ainsi de protéger les travailleurs contre les abus éventuels des Syndicats.

Dans le projet de loi du ministre Boulet, Québec obligera les centrales syndicales à consulter leurs membres au moins une fois par an quant à l’utilisation qu’ils comptent faire des sommes prélevées auprès des travailleurs. Une portion de la cotisation des syndiqués servant à la défense des droits des travailleurs demeure obligatoire tel le renouvellement des conventions collectives. En revanche, une autre partie deviendra facultative, telles les sommes dépensées devant servir à des campagnes publicitaires, à l’adhésion du syndicat à des mouvements sociaux ou à un recours judiciaire qui devront être soumises au vote.

Or l'assemblée générale syndicale  est souveraine et, de facto, elle incarne l'autorité suprême du syndicat et elle détient le pouvoir de prendre toutes les décisions concernant le syndicat, ce qui signifie que tout membre du syndicat peut soumettre à l’assemblée générale toute intention de l’exécutif syndical qui peut nécessiter des dépenses liées aux cotisations.

De toute évidence, le premier ministre, François Legault, cherche à « mater » les organisations représentant les travailleurs en s’ingérant sans vergogne dans le modus operandi des fédérations des médecins et des instances syndicales dans l’objectif d’exercer un meilleur contrôle et, selon ses intentions avouées, d’atteindre davantage d’efficacité.

Selon moi, une telle approche est vouée inexorablement à la confrontation et, par un effet de domino, à l’échec. Seule une véritable négociation ouverte entre les parties prenantes ouvre la voie à la possibilité d’une entente. En termes clairs, le gouvernement doit adopter une démarche axée sur la négociation à défaut de quoi son autoritarisme contribuera à la création d’un mouvement de confrontation anti-productif et dangereusement astreignant.

Réflexion

« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent.  » Thucydide, homme politique et historien athénien


Henri Marineau, Québec



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