Le chef du Bloc québécois craint de voir le gouvernement de Justin Trudeau appuyer la contestation de la Loi sur la laïcité de l’État devant les tribunaux.
«J’ai trouvé que, de façon très claire, le premier ministre du Canada a laissé entendre sans équivoque que l’argent des Québécois va être utilisée pour lutter et rendre inopérante une loi adoptée en toute légitimé et largement consensuelle au Québec», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au Centre des congrès de Québec à l’occasion du lancement de la campagne électorale mercredi.
Plus tôt mercredi, le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a déclaré qu’il ne comptait pas «pour l’instant» intervenir dans la contestation judiciaire de la Loi sur la laïcité de l'État puisque cela serait «contre-productif». Il a toutefois rappelé qu’il était «contre» la loi.
«C’est totalement inacceptable», a soutenu Yves-François Blanchet, entouré de sept candidats issus de la grande région de Québec.
Rappelons que le 16 juin dernier, le gouvernement Legault a adopté sous bâillon la Loi sur la laïcité de l'État, qui interdit le port de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité. La Cour supérieure du Québec avait d’abord rejeté une demande de suspension de la loi controversée adoptée avant que cette décision soit infirmée par la Cour d'appel.
Souveraineté
Le chef du Bloc québécois (BQ) a affirmé vouloir parler de souveraineté lors de la prochaine campagne. Il a notamment énuméré une longue liste d’enjeux où, selon lui, le gouvernement fédéral «n’a pas servi le Québec». Il a entre autres cité «la gestion de l’offre», «la gestion douteuse de l’accueil des dizaines de milliers de demandeurs d’asile au chemin Roxham» et «les congés de taxe aux géants d’internet».
La campagne du BQ sera officiellement lancée le dimanche 15 septembre à Boucherville, en Montérégie, à l’occasion du conseil général du parti. La plateforme électorale et l’autobus de campagne doivent alors y être dévoilés.
Questionné à savoir pourquoi il ne lançait pas sa campagne mercredi comme tous les autres partis, Yves-François Blanchet a dit souhaiter «ne pas être à la merci du premier ministre». «On va fixer notre date à nous, mais on sera autant en campagne que n’importe qui», a-t-il expliqué.
La prochaine élection fédérale aura lieu le 21 octobre prochain.