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Je délire royalement

Étant un vaincu des Plaines d'Abraham

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé

Ainsi, il serait question d’imprimer une couronne sur la couverture de nos passeports. Après les portraits de la reine, après le retour du « royal » à la marine et à l’aviation, la couronne nous accompagnerait jusque dans nos voyages. Quelle belle initiative! C’est Marc Laurendeau qui va être aux oiseaux!

Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Il faut pousser plus loin. Au minimum, il faut que la poste soit de nouveau royale, il faut que le huard et l’ours polaire soient couronnés, il faut que le drapeau du Canada s’orne du diadème royal en son centre, soit au milieu de la feuille, il faut que la Transcanadienne soit tapissée de petites couronnes, il faut que le God Save se fasse entendre à chaque heure à Radio-Can, il faut qu’un portrait d’Elizabeth soit affiché en format géant sur tous les édifices fédéraux (voyez d’ici la tour de R.-C. décorée d’un immense portrait de S.M. éclairé 24 heures sur 24), il faut que chaque fonctionnaire porte son petit diadème doré sur sa poitrine.
Ce n’est sans doute pas assez. La pensée royale doit nous habiter à tous les instants de notre vie. Pourquoi pas un petit livre rouge contenant l’histoire de la royauté britannique que chaque Canadien devrait avoir en sa possession en permanence? Vous trouvez cela excessif? Pas moi. On n’est jamais trop monarchiste : là est le secret du bonheur. Gloire à notre génial Harper de nous le faire comprendre!
Comme je me méfie de mon manque d’imagination, je suggérerais qu’on tienne à travers le Dominion un grand concours sur les meilleurs moyens d’afficher et de diffuser l’idée royale. Il y aurait lecture des meilleures trouvailles au Téléjournal de 10 heures pendant trois mois, après quoi un immense gala couronnerait l’élu(e) sur la colline parlementaire « royale », évidemment. Le grand prix serait un séjour d’une semaine à Westminster agrémenté d’un entretien privé avec la souveraine.
Pour faire bonne mesure, on devrait réserver un traitement spécial aux Québécois. Après tout, ne forment-ils pas une nation « au sein d’un Canada uni », c’est l’aspirant-lord Harper lui-même qui le dit. Sur les passeports des francophones du Québec (les seuls vrais Québécois selon l’interprétation conservatrice), on devrait apposer en dessous de la couronne le petit rappel suivant : « Vaincu(e) des Plaines d’Abraham ». Ce serait formidable : le Québec aurait son caractère distinct au sein de la monarchie!


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2011


    Je crois avoir raconté cette histoire qui m'est arrivée
    lorsque j'ai été muté en dehors de la base de Saint-Jean-sur Richelieu en juillet 1971.
    Je venais de terminer un cours de composition française
    formelle pour des officiers supérieurs des Canadian Armed
    Forces. Le cours avait duré six semaines et pendant tout
    ce temps, la vingtaine d'officiers que j'instruisais en
    ont profité pour attaquer le Québec à chaque classe.
    Avant de quitter,ils m'ont organisé une réception au
    cours de laquelle je devais recevoir un cadeau de leur
    part. À un moment donné, l'un d'eux me donna le cadeau,
    sous forme d'un grand cylindre de papier brun.
    "Open it Marcel" qu'ils me dirent en coeur avec un
    petit sourire en coin.
    J'ouvris le paquet et le déploya: c'était un unifolié,
    un drapeau canadien.
    J'étais évidemment dans une situation embarassante. Comme
    officier commissionné par SM la reine Élizabeth en
    personne, je ne pouvais refuser sans commettre un
    crime de lèse-majesté. Comme Québécois, je perdais la
    face si j'acceptais.
    Un petit démon est venu à ma rescousse pour me dire quoi
    faire, quelque chose de réellement malin, voir, méchant.
    Après un moment, j'ai levé devant moi le drapeau en
    question d'un geste solennel, et d'une voix encore
    plus solennelle, en anglais pour être bien compris,
    j'ai dit: "I ACCEPT THE SURRENDER OF YOUR FLAG".
    Ce qui veut dire; J'accepte la reddition de votre drapeau.
    Lorsqu'une armée perd une guerre et se rend au général
    ennemi, elle doit rendre ses drapeaux en espérant qu'ils
    seront acceptés. C'est un geste de reddition.
    Personne ne riait plus. Quelques officiers se sont
    levés pour venir m'arracher le drapeau, réalisant l'énorme
    bévue qu'ils venaient de commettre. Trop tard, je l'avais
    remis à ma femme qui le garda.
    Plus personne ne tenta de me jouer de tour de cette
    sorte jusqu'à la fin de mon service dans l'armée
    cinq ans plus tard.
    J. René Marcel Sauvé, Capitaine d'infanterie(retraité)

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    1 octobre 2011

    En effet, laissons faire Harper, et avant bien longtemps, la peine de mort sera rétablie, et il y aura des exéccutions publiques pour crimes de lèse-majesté!
    Le Canada, devenu à peu près le plus gros pollueur mondial, et redevenu ouvertement, fièrement monarchiste, est vraiment sur la bonne voie avec Stephen-le-vertueux!