Gabriel Nadeau Dubois a fait une entrée remarquée en politique. Il s’est défendu d’être un sauveur, mais il s’est présenté comme Monsieur Neuf, comme quelqu’un qui veut changer le paysage politique. Certains ont vu en sa venue « un vent de fraîcheur ».
L’homme promet beaucoup et n’est pas dépourvu de moyens. On sait son pouvoir de mobilisation. Chez une frange difficile à évaluer de la population, il suscite beaucoup d’espoir. Mais ce n’est pas une raison pour se dispenser de faire preuve d’esprit critique à son endroit.
Ainsi, ce n’était pas la trouvaille du siècle d’accoler l’étiquette de la trahison à tous les politiciens des trente dernières années sans distinction. Mettre dans le même panier Jean Charest et Jacques Parizeau, Philippe Couillard et Bernard Landry ne dénote pas une grande finesse de jugement.
D’autre part, sa première initiative de « mise en marché » me semble fort douteuse. Il s’est servi de la liste d’adhérents au mouvement Coule pas dans ma cour pour envoyer à des milliers de gens une invitation à le suivre dans sa nouvelle orientation politique. Comme bien d’autres, j’ai reçu dès jeudi dernier ce courriel que je n’aurais pas eu si mon nom n’avait pas figuré sur cette liste.
GND n’avait aucun droit d’utiliser la liste de contributeurs à Coule pas dans ma cour pour une opération partisane. Cette liste ne lui appartient pas. À ma connaissance, on n’a pas demandé aux gens qui sont sur cette liste la permission d’utiliser leurs coordonnées à des fins autres que celles du mouvement citoyen qu’ils ont appuyé.
Le porte-parole en puissance de QS s’est comporté dans cette affaire comme une personne dépourvue de scrupules. Il s’est approprié un bien qui n’était pas sa propriété. Il a fait fi d’une règle d’éthique qui doit s’appliquer quand on passe d’une fonction à une autre.
Que dirait-on si, par exemple, le PQ mettait la main sur les listes d’envoi d’Équiterre ou de Greenpeace et s’en servait pour faire de la sollicitation partisane? Il y aurait un tollé de la part de nos censeurs attitrés de Radio-Can, de La Presse ou du Devoir. À juste titre d’ailleurs. Pourquoi garde-t-on le silence dans le cas de GND? N’est-ce pas la parfaite illustration du principe du « deux poids, deux mesures »?
Sans en faire un scandale, il y aurait certainement lieu de poser au candidat des questions sur cette initiative. Et on serait certainement en droit de lui demander des excuses pour ce manque d’éthique flagrant.
Quand on se présente comme l’homme du renouveau et le détenteur de la vertu et de toutes les solutions, le moins qu’on puisse exiger est que l’individu en question se donne les plus hauts standards d’éthique possibles.
Manifestement, il y a des ajustements à faire dans l’agir de la vedette. La confiance, cela se gagne et, ce que l’on exige d’autrui, il faut se l’imposer à soi-même.
GND et l'éthique
Des questions à se poser et à lui poser
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
26 mars 2017L'information a été lancé.
michel lessard
@Mario Goyette
«Le porte-parole en puissance de QS s’est comporté dans cette affaire comme une personne dépourvue de scrupules. » ..
l'aviez-vous vu différemment auparavant? ..
Gabriel Nadeau-Dubois devrait être élu candidat solidaire dans Gouin ce soir
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1024434/gabriel-nadeau-dubois-devrait-etre-elu-candidat-solidaire-dans-gouin-ce-soir
Yves Corbeil Répondre
17 mars 2017Vous avez entièrement raison et je n'avais pas fait le lien sur le courriel que j'ai moi même reçu. Le problème c'est que votre article ainsi que les commentaires ne rejoindront même pas cinq cents personnes. On est vraiment bien asservit au Québec avec tout ces bien-pensants en service.