Monsieur le Premier Ministre,
Le 1er décembre dernier, plus de 14 000 Franco-Ontariens , avec l’appui de la quasi-totalité des Québécois, ont réclamé que le gouvernement de l’Ontario revienne sur ses décisions d’abandonner le projet d’université de langue française et de supprimer le poste de commissaire aux plaintes de la minorité franco-ontarienne.
Quelques semaines auparavant, vous aviez prié poliment monsieur Ford de faire marche arrière dans ces dossiers, mais sans succès.
Pendant ce temps au Québec, les institutions d’enseignement de haut-savoir anglophones sont grassement subventionnées. On parle de 600 millions de $ par année. Cela représente 25% du financement universitaire au Québec, alors que les anglophones de souche ne sont que 8% de la population.
On peut appuyer les Franco-Ontariens en paroles. Les Québécois le font déjà et votre gouvernement ne s’en prive pas non plus. Mais, encore une fois, cela n’a rien donné jusqu’à présent.
Ne serait-il pas temps de faire un pas de plus? Ne serait-il pas temps de faire de la «real politik» dans l’objectif d’obtenir un résultat concret?
À notre avis, la seule façon de faire plier le gouvernement Ford est de commencer à pratiquer la politique de réciprocité, comme avait jadis envisagé de le faire René Lévesque, un grand Québécois et une de vos idoles.
Cela voudrait dire essentiellement de couper dans le financement public des universités – et collèges – anglophones. Il n’est pas nécessaire d’effectuer tout de suite des coupes radicales. Une réduction de 10% - et peut-être même de seulement 5% - des budgets en question lancerait un puissant message à nos voisins ontariens tout en amorçant un rééquilibrage salutaire du financement de l’enseignement supérieur au Québec.
Il n’y a aucun doute que l’appui populaire dont vous jouissez en ce moment n’en serait que consolidé si vous alliez dans la direction que nous vous suggérons. C’est une majorité de francophones qui vous ont élu le 1er octobre dernier et il est temps que quelqu’un s’occupe de cette majorité francophone, qui a été négligée, c’est le moins qu’on puisse dire, ces dernières années. Et si cela peut aider incidemment nos frères franco-ontariens, cela sera gagnant sur toute la ligne.
Veuillez agréer, monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Pour le Conseil de la section Pierre-Le-Gardeur de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal,
Jocelyn Jalette, président, et Claude Allard, vice-président
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