Paris doit s'expliquer

Lorsque le fruit de la négociation n'est pas mûr et que le terrain du respect mutuel n'est pas fertile, l'«unité» a un arrière-goût amer et l'autorité morale de la nation majoritaire s'affaiblit.

France-Québec : fin du "ni-ni"?



M. Sarkozy, comme Bill Clinton naguère, préfère un Canada «uni». Il serait bon que le gouvernement français, au cours des prochains mois, clarifie discrètement cette position en exposant sa vision sur les obligations des nations majoritaires dans les États plurinationaux. En effet, l'«unité» créée par l'utilisation abusive du pouvoir de la nation majoritaire est fondée sur une relation de domination plutôt que sur une relation d'égalité.
M. Sarkozy appuie-t-il l'«unité» canadienne dans sa forme actuelle, qui repose sur l'imposition d'une Constitution à la nation québécoise minoritaire, contrairement à la volonté de l'Assemblée nationale du Québec, dans l'enceinte de laquelle il a pris la parole?
Lorsque le fruit de la négociation n'est pas mûr et que le terrain du respect mutuel n'est pas fertile, l'«unité» a un arrière-goût amer et l'autorité morale de la nation majoritaire s'affaiblit.
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Pierre Lincourt, Montréal, le 22 octobre 2008


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