Voilà un 400ème qui se termine très mal, côté Français. Pour tout dire, je suis scandalisé par l’attitude du Président Sarkozy, la rapidité de son passage au Québec, sa prise de position en faveur du fédéralisme. Certes, l’emploi du terme "nation québécoise" devant le Parlement, sans doute rajouté dans son discours par un de ses conseillers, le gaulliste Henri Guaino, doit être salué. Mais quel sens le mot nation peut-il avoir, lorsque le Président de la République française nie le droit de cette même nation à l’auto-détermination ? Il y a de quoi être écoeuré, scandalisé, mais pas surpris. Il faut bien comprendre que Nicolas Sarkozy est toujours du côté des puissants, des forts, de ceux qui comptent le plus dans l’équilibre des puissances. Pour lui, les Québécois ne "comptent pas". Sarkozy est du côté des anglophones simplement parce qu’ils sont les plus nombreux.
Puisque mon président s’est permis de prendre le contre-pied du Général de Gaulle sur ce point comme sur d’autres (le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN par exemple) je donne aussi ma modeste opinion de simple citoyen : cet incident nous montre que si les Québécois veulent être respectés par les Français (et pas seulement de manière sentimentale ou par des gens exceptionnels comme De Gaulle) ils doivent leur parler d’égal à égal, de nation à nation, d’Etat à Etat. Ils doivent avoir des ambassadeurs en France, à l’ONU et ailleurs. Ils doivent avoir une Défense Nationale, même très pacifique. Ils doivent parler en leur nom propre et non pas comme un sous-ensemble du Canada. Ils ne doivent pas avoir comme chef d’Etat une étrangère (même très sympathique aux yeux des Français). Ils doivent maîtriser leur immigration s’ils ne veulent pas que Montreal devienne anglophone...
Bref, pour que le Québec soit respecté, dans un monde brutal et cynique, il faudrait qu’il soit ... Oh, pardon, je suis encore une fois un "maudit français" qui se mêle de ce qui ne le regarde pas ! Mais c’est mon président qui m’a fait sortir de mes gonds ! Après tout, Sarkozy a au moins un mérite, c’est de faire réagir. Et vive le Québec libre, quand même !
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Le coup du mépris
Sarkozy n’est pas la France
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
14 février 2009Il serait grand temps que les francophones du Canada se tiennent debout et fassent respecter, par exemple, leurs usages linguistiques. Rien ne m'insulte davantage que de lire, par exemple, dans un document produit par une institution canadienne ou provinciale, un horaire dans lequel on nomme les repas "petit déjeuner", "déjeuner" et "dîner". Soyons honnêtes, qui donc au Canada ou au Québec dîne le soir? Comment se fait-il que, en tant que traducteur, je ne puisse pas recourir à un dictionnaire de la langue canadienne-française sans risquer les foudres du réviseur (qui se fonde presque toujours sur un "Robert" édité à Paris, alors que mon "Canadian Oxford Dictionary", lui, fait presque toujours l'affaire quand je traduis vers l'anglais? La question mérite d'être posée, et j'en viens parfois à préférer la traduction vers l'anglais pour cette raison. Je suis particulièrement bien placé pour contribuer à une canadianisation accrue de la langue, mais je risque de perdre mon travail à trop vouloir ébranler certaines conventions, lesquelles me demandent parfois de m'agenouiller devant Paris, que j'admire beaucoup, certes (notamment le portrait qu'en brosse un Victor Hugo), mais qui me reste plutôt étranger. De plus, le Canadien que je suis n'a pas à s'agenouiller devant la capitale d'un pays que nous avons contribué à libérer en 1944. Nous sommes politiquement étrangers à la France depuis 1763, et, on ne le rappelle pas très souvent, ce sont les Anglais qui ont amené l'imprimerie au Canada. Car sous le Régime français, nous n'avions pas même le droit d'ouvrir une petite brasserie. On dirait que les deux grandes langues de notre pays composite n'arrivent à se réconcilier que dans les littératures.
Quant aux déclarations du président de cette Ve République, il est évident qu'il ne connaît rien à la politique canadienne (et encore moins à la québécoise). Sait-il seulement qu'un nombre non négligeable de francophones vivant au Québec continuent de s'identifier comme Canadiens-français sans oser l'affirmer tout haut? Les francophones du Canada sont aujourd'hui divisés entre Canadiens-français et Québécois, et ce, au Québec même. C'est une situation parfois très pénible.
Claude Boulay Répondre
23 octobre 2008On a appelé Napoléon III "le Petit", en le comparant à Napoléon. Il faudra dire Sarkozy "le Petit", par rapport à Charles de Gaulle. Et cela n'a rien à voir avec la taille.
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2008Bravo pour votre article. Vous avez parfaitement campé le personnage.
Pour ma part, les propos du mari de Carla ont résonné à mes oreilles comme ceux d'un certain....Pétain: "restez unis mais...soumis". On connait la suite extraordinaire de cette histoire... Espérons que les québécois comprendront, enfin, et dans un avenir rapproché, qu'ils ont tout intérèt à se tenir debout et à devenir, eux aussi, souverains.
Pierre de La Coste Répondre
22 octobre 2008"Pauvre Sarkozy"? Celui qui cumule tous les pouvoirs en France et veut y ajouter tous les pouvoirs en Europe. L'omniprésent hyper-président, people et bling-bling, qui exhibe sa femme-mannequin comme un signe de puissance?
Il n'y a pas de "procès d'intention" à dire qu'il fait pression sur les Québécois, qu'il cherche à les intimider, à leur faire peur en soulignant lourdement qu'ils n'ont pas intérèt à quitter le Canada. La soumission de Nicolas Sarkozy au Pouvoir anglo-saxon est une évidence que nous vivons tous les jours en France. Il ne respecte que la force brute, et l'épisode québécois est une illustration frappante d'un véritable trait de caractère de Sarkozy.
Thérèse-Isabelle Saulnier Répondre
22 octobre 2008Pauvre Sarko! Mais heureusement, il s'en fout, ou il s'en moque, ou il en rit, et ça fait longtemps qu'il besogne ailleurs.
C'est quand même incroyable de voir à quel point on lui fait des procès d'intention et qu'on distortionne ses propos. On en a un bel exemple, ici, où on lit que "le Président de la République française nie le droit de cette même nation à l’auto-détermination". - SVP, une phrase, une citation de Sarko démontrant cette prétendue négation!
Et encore: "Pour lui, les Québécois ne "comptent pas". - Sarkozy "est du côté des anglophones simplement parce qu’ils sont les plus nombreux". - Pour avoir simplement exprimé sa préférence pour le fédéralisme, il est donc, de facto, "du côté des anglophones" et nie donc l'existence des Québécois? ou manifeste, par ce choix, que ses "frères et soeurs" du Québec francophone "ne comptent pas"? - Quel abus dans l'interprétation! Et quel dommage que de tels abus... Triste à mourir ou, du moins, à pleurer.