Un [collaborateur de Vigile suggère->27397] de retarder tout jugement sur la légitimité de Jean Charest et de son gouvernement jusqu’à ce que la « preuve » de leurs exactions ait été établie hors de tout doute. Voilà un bel exemple de confusion des genres.
La question de savoir si des infractions à une loi quelconque ou au Code criminel ont pu être commises est d’abord une affaire pour la police, et le cas échéant, une affaire pour les tribunaux.
S’agissant de la police, elle ne peut porter d’accusations que si les circonstances d’une affaire lui permettent d’avoir un motif raisonnable et probable de croire qu’une infraction a été commise. S’agissant des tribunaux, ils ne peuvent conclure à la culpabilité de quelqu’un que s’il y a une prépondérance de preuve, dans le cas d’une affaire régie par les règles de preuve civiles, ou une preuve hors de tout doute raisonnable, dans le cas d’une infraction au Code criminel.
La question de savoir si le comportement de Jean Charest et de son gouvernement sont tels que des accusations devraient être portées contre eux pour avoir enfreint certaines lois ou le Code criminel devra éventuellement être examinée à la lumière des faits que révéleront des enquêtes en cours ou à venir.
Mais la question de la légitimité politique est une affaire qui répond à des règles différentes car le « crime » est d’une autre nature. La question qui se pose dans ce cas est celle de savoir si le gouvernement en place a encore l’autorité morale requise pour gouverner. Si le comportement de Jean Charest et de son gouvernement sont tels que la population a des motifs de croire qu’ils ne disposent plus de cette autorité, ils n’ont plus la légitimité requise, indépendamment de la question de savoir s’ils seront éventuellement accusés en justice ou condamnés par les tribunaux.
Le « crime » de César, c’est de jeter le discrédit sur ses fonctions. Selon cette mesure, la « preuve » contre Jean Charest et son gouvernement est accablante.
Une dérive malheureuse
Le « crime » de César
Justice et politique sont régies par des règles différentes
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2010Jean Charest a toujours la légitimité politique et l'autorité constitutionnelle de gouverner le Québec.Le tout lui a été attribué par sa victoire électorale de décembre 2008.Cela est un fait incontestable et désagréable jusqu'en décembre 2013.
Beaucoup de chefs de gouvernement,d'organismes,d'entreprises jettent du discrédit sur leurs fonctions incluant des personnes à haute moralité.Cela origine du fait qu'ils ont perdu la confiance,qu'ils sont détestés,que leur retraite rapide est souhaitée.
Il n'y a rien de criminel à cela.C'est un trait usuel de la personnalité de tout chef dans son plan de carrière.Nous avons vécu aussi cela dans les 17 ans de pouvoir du PQ.
Il y a une moyenne de 3 millions de québécois qui regardent le hochey,à peine quelques milliers pour signer une pétition et manifester dans la rue.
Aucune centrale syndicale pour paralyser le Québec.Aucune expression publique d'une grande colère contre Charest mise à part celles très minoritaires de tribunes web underground.
Il n'y a aucun groupe d'opposition qui parle de mettre de l'eau dans son vin pour s'unir,pour faire une seule liste de canditatures pour la prochaine élection provinciale.Personne qui parle clairement et franchement « un vote pour nous c'est un vote pour l'indépendance unilatérale ».