La controverse concernant le salaire d’appoint de 75 000$ que le Parti Libéral du Québec verse à Jean Charest et qu’il a touché secrètement pendant 10 ans prend soudainement des airs qui ne sont pas sans rappeler un des épisodes les plus savoureux de l’affaire Mulroney-Schreiber.
Dans une entrevue au Ottawa Citizen en novembre 2007, Luc Lavoie avait précisé que M. Mulroney avait accepté 225 000$ en argent comptant de la part de Karlheinz Schreiber en raison de pressions financières. Il était à la tête d'une jeune famille qui avait certaines attentes en matière de train de vie, avait indiqué M. Lavoie, et il « n'était pas un homme riche ».
La vie doit être très dure à Westmount puisqu’il y a quelques jours, Jean Charest, autre citoyen de cette ville de paumés, justifiait le fait d’avoir empoché 825 000$ depuis 1998 en paraphrasant son mentor. « C’est ce que le Parti Libéral du Québec et moi avons convenu pour que je puisse avoir ce qu’il me faut pour vivre », a-t-il expliqué.
Mais alors, en toute logique, s’il fallait que M. Charest renonce à ces 75 000 $ annuels provenant des donateurs du PLQ, cela signifie que selon ses propres mots, son salaire de Premier ministre de 183 000$ par année serait donc inférieur à ce qu’il lui « faut pour vivre ». Si tel est le cas, comment Jean Charest peut-il alors prétendre que ce fait ne le place pas en situation de vulnérabilité vis-à-vis des donateurs de son parti ?
Comment peut-on accepter que le train de vie du Premier ministre et de sa famille dépende de la satisfaction de certains gens d’affaires à l’égard des orientations de son gouvernement?
Jean Charest devrait au plus vite imiter à nouveau son ami Brian et convenir que c’était « une grave erreur de jugement » que d’accepter cet argent. Ça lui fera au moins un problème d’enveloppe brune de réglé.
Christian Gagnon

Montréal