Monsieur le Premier Ministre,
Je m’adresse ici à l’homme politique. Celui qui nous fut envoyé par Ottawa
pour mettre le Québec à sa place dans un Canada plus uni. Mais, dans la
situation actuelle où vous vous trouvez et où vous avez conduit le Québec
canadien demeuré fédéraliste, je ne peux que me rappeler, avec les mêmes
douleurs qu’à l’époque, vos interventions sur les tribunes du camp du NON
lors du référendum de 1995. Vous brandissiez de votre main menaçante votre
passeport canadien, un trémolo dans la voix. Vous évoquiez un trou noir
menaçant où la souveraineté mènerait le Québec advenant un OUI, semant
ainsi un doute suicidaire dans l’esprit des Québécois les plus vulnérables
à ces arguments avérés malhonnêtes, de peur et de tromperie.
Monsieur le Premier ministre, je pleure de déception quand je pense que
sous les manipulations démagogiques de votre camp, présentées sous formes
de conseils et d’appels à la sagesse, le Québec a choisi de ne pas devenir
le pays souverain qu’il serait depuis 1995, pour devenir ce qu’il est
aujourd’hui, une province pas tout à fait comme les autres...
La province
la plus corrompue du Canada. La plus taxée et la plus endettée. Sur le B.S.
de la péréquation canadienne. Au bord de la faillite même, selon vos amis
fédéralistes du Conférence Board. À la loi 101 bafouée et plus de cent une
fois charcutée. Au français en perte de vitesse généralisée. Où l’Île de
Montréal est maintenant majoritairement non française. Où les écoles
passerelles sont officiellement légales…
Voilà où nous a conduits la
confiance que le peuple a mise en vous, en votre gouvernance fédéraliste, et
en celle de vos amis d’Ottawa, tel que révélé par la commission Gomery,
par la commission Bastarache et sans doute davantage encore par celle que
vous nous refusez présentement sur la construction, le financement des
partis politiques, les magouilles dans les municipalités laissées à
vau-l’eau, etc.
Vous nous fûtes envoyé d’Ottawa pour nous apporter la
bénédiction de la Providence, comme disait ma grand maman heureuse de
pouvoir sauver son chèque de pension de vieillesse si menacé.
[Adieu Mommy…->22847]
Tout compte fait, je vous concède que vous aviez raison pour le trou noir
que vous évoquiez avec tant d’effroi. Mais vous n’aviez pas prévu qu’il
vous était destiné. Maintenant que je vous vois tournoyer autour de sa
gueule béante, votre passeport, votre dernier chèque de 75,000$ et quelques
enveloppes brunes contenant des certificats de défusions municipales dans
la main, je vous entends presque crier un effroyable NOOOON juste avant de
disparaître au fond de ce trou noir qui vous avait tant malicieusement
servi à l’époque.
Pouvez-vous imaginer, ne serait-ce qu’une seconde, ce que
je peux ressentir à vous voir ainsi? Que je vous le chante alors…
Johnny, Johnny, how come we lost the game?(1)
_ Oh Johnny, Johnny, are you the ones to blame?
_ Oh Johnny, tell me why it's too late, too late, much too late?
‘(1) Inspiré de [« Mommy, Daddy »->22847] (1971) Paroles : Gilles Richer et Marc
Gélinas, Musique : Marc Gélinas
Denis Gaumond
Vétéran blessé des guerres référendaires québécoises
Gaspésie et Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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1 commentaire
Jean-François-le-Québécois Répondre
20 décembre 2010«Celui qui nous fut envoyé par Ottawa pour mettre le Québec à sa place dans un Canada plus uni...»
Ce qui n'était pas possible, sans que Johnny d'abord, affaiblisse le Québec économiquement, le paupérise bien sciemment. Et qu'il fasse venir ici une immigration excessivement nombreuse, au-delà de notre capacité d'accueil, pour augmenter brusquement le nombre de citoyens enclins à voter NON... Voire, pour déstabiliser notre société francophone, quitte à menacer la paix sociale...
Et son attitude face à notre langue!
Moi, ce que j'aimerais voir, ce serait qu'il soit amené devant un tribunal de droit international, pour ses crimes contre la nation québécoise, les menottes aux poignets!