À Québec, nous venons d'assister à l'un des plus désolants spectacles de fin de session de mémoire d'homme (et de femme, bien entendu !). Sans être un spécialiste de notre histoire parlementaire, j'imagine que les seuls autres exemples de scandales aussi retentissants que nous ayons connus dans le passé furent l'épisode où le frère du premier ministre Libéral (déjà…) Louis-Alexandre Taschereau, Antoine, avait avoué avoir déposé sur son compte en banque personnel les intérêts de fonds appartenant au gouvernement, et l'épisode des « culottes à Vautrin », où le ministre Libéral (encore…) de la Colonisation à la même époque, Irénée Vautrin, issu des milieux de la construction (rien n'a changé au PLQ), fut accusé d'avoir subtilisé des fonds à son ministère à des fins personnelles. Il avait, entre autres, avoué s'être acheté une paire de pantalons à même les fonds destinés à la colonisation, un geste qui avait frappé l'imaginaire collectif et alimenté en sarcasmes la campagne électorale suivante qui allait porter au pouvoir nul autre que Maurice Duplessis.
Au stade où nous en sommes rendus, rien, pas même la conclusion rapide et pacifique des conventions collectives du secteur public, ne pourra plus arrêter la descente aux enfers du PLQ et de son chef Jean Charest, et les sondages en font l'éloquente démonstration.
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Le plus curieux dans tout ça, c'est la stupéfiante symétrie dans les destins de Jean Charest et de Nicolas Sarkozy. Jamais les situations politiques du Québec et de la France ne se sont-elles autant ressemblées. La politique a de bien cruelles ironies ! Voici un président Français, Nicolas Sarkozy, qui a choisi de rompre très spectaculairement avec la politique de ses prédécesseurs sur l'appui éventuel de la France à l'indépendance du Québec et de se rapprocher du Canada. Le voilà précipité lui aussi, pour des motifs similaires à ceux de Jean Charest, dans la même galère que ce dernier, à peu près au même niveau dans les sondages, et avec la même perspective de partir sous les huées.
Vous trouvez que j'exagère ? Pour vous en convaincre, allez donc faire un tour sur le site suivant : http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/a... . Vous y trouverez une attaque en règle contre les pratiques de « Sarko » qui vous en rappelleront d'autres, mais surtout un extrait vidéo d'une période de question à l'Assemblée nationale française. Vous serez troublés par les ressemblances dans la forme, le fond et le ton avec ce que nous sommes en train de vivre au Québec.
Curieusement, ces deux hommes, Charest et Sarkozy, se réclament du parrainage du même homme, Paul Desmarais. Mais n'allez pas croire que celui-ci les a achetés. Il est beaucoup trop fin pour ça, et eux aussi. Il a tout simplement agité sous leur nez une fiole d'un parfum auquel il sait qu'ils ne peuvent pas résister, le parfum du pouvoir, celui qui les attend étant beaucoup plus important que celui qu'ils détiennent maintenant, à tout le moins le croient-ils. Diable d'homme !
Auteur : Richard Le Hir
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4 commentaires
Laurent Desbois Répondre
15 juin 2015L’épouse de Thomas Mulcair a été candidate pour le le parti conservateur UMP du Président Nicolas Sarkozy, contre les socialistes français.
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=367011963453085&set=a.362811980539750.1073741827.100004328536875&type=3&theater
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2010La Preuve que M.Le Hir et M.Claude G. Thompson ont raison de parler de « la stupéfiante symétrie dans les destins de Jean Charest et de Nicolas Sarkozy ».
http://www.ledevoir.com/images_galerie/1_64072/reve-de-jean-charest.jpg
Patience.Bientôt le Québec sera sauvé.
L'engagé Répondre
27 juin 2010Juste un petit merci
C'est vraiment inspirant de lire vos textes. Je veux vous témoigner ma la plus profonde gratitude pour avoir su avec vos textes intelligents rallumer chez moi la flamme du combat.
Vous me remontez quand j'ai le moral à terre. Vous m'incitez au travail lorsque j'ai la tête ailleurs.
MERCI!
L'engagé
Archives de Vigile Répondre
27 juin 2010Monsieur Le Hir
Si encore ce que vous décrivez n'était qu'une sinistre vision ou encore une caricature de ce que nous avons déjà connu...
Hélas, tandis que l'histoire se répète, la réalité dépasse ce que même la fiction aurait pu nous faire imaginer de pire.
Claude G. Thompson