M'étant complètement désintéressé de la question nationale après le référendum de 1995 et la publication de mes réflexions sur cette expérience en 1997 dans un ouvrage intitulé « La prochaine étape : le défi de la légitimité », et de retour dans le débat depuis à peine six mois après une absence de 13 ans sauf pour quelques commentaires très sporadiques, je profite de la fête nationale pour vous faire part des observations que m'inspirent cette reprise de contact.
En premier lieu, l'amertume de 1995 demeure très présente. Elle contribue à alimenter chez certains un certain esprit de défaitisme, chez d'autres du cynisme, quand ce n'est pas cette espèce de torpeur paralysante qui finit par gagner tous les partisans d'une cause qui n'en finit pas d'aboutir, mais à laquelle ils demeurent malgré tout attachés parce que ne plus l'être constituerait ni plus ni moins qu'un reniement d'eux-mêmes et de ce qu'ils sont, la mort avant la mort.
Je prends aussi acte des ravages du factionnalisme, pour une bonne partie attribuables à ce qui précède, mais, disons-le franchement, dont l'origine remonte au sabordement du RIN dans des conditions que certains n'ont jamais acceptées, et aux virages « stratégiques » qu'ont fait prendre au mouvement indépendantiste certains dirigeants du PQ au fil des années.
Ces virages ont pour noms le « bon gouvernement », l'« étapisme », le « beau risque », les « conditions gagnantes », pour ne nommer que les épisodes les plus marquants. À ceux-ci viennent se greffer toute une série de déceptions, parfois même vécues comme des trahisons, qu'ont dû endurer les militants dans les discussions sur le programme du PQ ou dans la mise en place, ou à l'écart, de certaines politiques auxquelles ils étaient attachés.
Il résulte de la combinaison de ces phénomènes une lamentable dispersion de nos forces au moment même où la conjoncture pour la réalisation de l'indépendance apparaît plus favorable qu'elle ne l'a jamais été. Dans un esprit tout à fait louable, certains ont lancé un appel à l'union. Malheureusement, les bonnes intentions ne suffisent pas. Il faut aussi beaucoup de rigueur dans le processus, et un degré de détachement et même d'abnégation qui n'est pas donné à tout le monde. Être facilitateur, c'est un métier, et je le connais d'autant mieux pour l'avoir pratiqué. Or il y a des domaines dans lesquels je ne m'aventurerais pas, non pas parce que je n'ai pas les connaissances ou l'expérience requise, mais parce que mes propres idées sont déjà trop arrêtées.
***
Malgré tout, cette union reste à faire, et l'histoire étant ce qu'elle est, elle n'est plus possible sur certains choix qui ont été faits. Ainsi, le PQ a usé une grande part du capital de sympathie que lui avait valu l'espoir qu'il avait suscité à ses débuts. Il ne sert à rien de revenir sur le passé et d'attribuer des responsabilités « ex post facto ». C'est une réalité dont il faut prendre acte. Comme il faut prendre acte du fait que certains ne lui feront plus jamais confiance.
Alors, si l'union ne peut plus se faire sur et autour du PQ, il faut qu'elle puisse trouver un autre foyer de cristallisation. Il n'y a en a pas trente-six. En fait, il n'y en a qu'un seul, et c'est l'indépendance elle-même. Certains m'objecteront qu'il y un autre choix que le PQ, et que, pour leur part, ils s'accommoderaient fort bien de Québec Solidaire. Or, c'est justement dans le « pour leur part » que réside le problème. Car ce qui leur convient à eux ne convient pas nécessairement à d'autres quels que puissent être les mérites de Québec Solidaire et de ses dirigeants, et on ne peut pas assujettir l'indépendance à la perspective de l'élection d'un parti plutôt qu'un autre. Nous l'avons déjà que trop fait.
Pour passer à l'action, il faut le faire sur la base la plus large possible, et cette base, c'est le désir et la volonté de faire du Québec un pays indépendant. Toute autre base nous amène à nous diviser, comme l'expérience le démontre amplement. Et, nous sommes à même de le constater, plus le temps passe, plus les fossés se creusent au lieu de se refermer.
Pendant quarante ans, nous avons cru que le chemin de l'indépendance passait nécessairement par l'élection d'un parti indépendantiste à Québec. Devant l'échec de cette stratégie et la perspective de nous enferrer encore davantage si nous nous en tenons à elle seule, le moment est venu de « changer de paradigme ». L'élection d'un parti indépendantiste, ou tout simplement ouvert à l'idée de l'indépendance, est utile dans la mesure où il faut être en mesure de déclencher le référendum quand les « conditions gagnantes » sont réunies, mais elle ne suffit pas.
Il faut aller plus loin. J'ai évoqué il y a quelques semaines dans une série d'articles la nécessité pour la population de se réapproprier l'indépendance, une façon de suggérer que celle-ci était un objectif beaucoup trop sérieux pour en laisser l'initiative aux seuls partis politiques. Soyons réalistes, cela ne se produira pas par l'opération du Saint-Esprit.
Il est donc nécessaire pour les indépendantistes de mettre eux-mêmes la main à la pâte.
J'ai suggéré quelques pistes dans mes articles et évoqué la pertinence de faire appel au Conseil de la souveraineté et aux intellectuels de la souveraineté, ce à quoi Gilbert Paquette m'a répondu via Vigile qu'une démarche en ce sens était en cours, à laquelle participait également le Bloc Québécois. Nous avons ensuite été témoins pendant les semaines suivantes de développements sur la scène publique qui confirmaient le sérieux de cette démarche.
Ces jours derniers Jacques Parizeau est venu rajouter un élément à la démarche en suggérant qu'il fallait préparer des dossiers, reprenant l'idée qui était à la base des études sur la restructuration en 1995. C'est effectivement une nécessité. Les réserves que j'ai exprimées dans le passé sur notre action de 1995 portaient sur le processus, pas sur le fond.
Je rajoute pour ma part qu'il est utile de revenir sur la notion des « conditions gagnantes » pour préciser qu'on ne doit pas se contenter de les attendre. S'il y en a qui échappent à notre contrôle, comme la conjoncture économique et la diminution de la capacité d'intervention du gouvernement fédéral dans l'économie canadienne, il y a en a d'autres sur lesquelles nous avons une part importante de contrôle, comme la mobilisation et l'information.
En bout de ligne, tant que la conjoncture demeure favorable (et il ne faut pas compter que ça dure une éternité), l'atteinte de notre objectif est à notre portée et entre nos mains. Il y a donc urgence pour tous les indépendantistes d'arrêter de se tirer les uns sur les autres, de sortir des tranchées dans lesquelles les ont poussés leurs divisions, et de se donner la main pour la faire enfin, cette « maudite » indépendance qui nous taraude tant !
Auteur : Richard Le Hir
PARLONS STRATÉGIE
L'urgence de « changer de paradigme »…
… pour s'éviter la mort avant la mort
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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11 commentaires
@ Richard Le Hir Répondre
28 juin 2010Réponse @ L'engagé
Effectivement, la "proportionnelle" pourrait revêtir un certain intérêt dans le sens que vous suggérez. Mais, et c'est un gros mais, il faudrait que nous détenions le pouvoir pour implanter ce système. Lorsque le PQ a pris le pouvoir dans le passé, il en a été question à quelques reprises, mais nous ne sommes jamais allés plus loin que le stade des intentions.
Il faut comprendre qu'il s'agirait d'une rupture profonde avec la tradition du régime parlementaire britannique qui est la nôtre, et qu'il subsiste certaines inquiétudes sur les effets imprévus car imprévisibles d'un abâtardissement du système.
De plus, lorsque le moment venait de passer à l'acte, il s'en trouvait toujours plusieurs pour souligner que dans la conjoncture d'alors, le statu quo était plus avantageux.
Richard Le Hir
@ Richard Le Hir Répondre
28 juin 2010Réponse @ L'engagé
Effectivement, la "proportionnelle" pourrait revêtir un certain intérêt dans le sens que vous suggérez. Mais, et c'est un gros mais, il faudrait que nous détenions le pouvoir pour implanter ce système. Lorsque le PQ a pris le pouvoir dans le passé, il en a été question à quelques reprises, mais nous ne sommes jamais allés plus loin que le stade des intentions.
Il faut comprendre qu'il s'agirait d'une rupture profonde avec la tradition du régime parlementaire britannique qui est la nôtre, et qu'il subsiste certaines inquiétudes sur les effets imprévus car imprévisibles d'un abâtardissement du système.
De plus, lorsque le moment venait de passer à l'acte, il s'en trouvait toujours plusieurs pour souligner que dans la conjoncture d'alors, le statu quo était plus avantageux.
Richard Le Hir
L'engagé Répondre
27 juin 2010Comme «jeune», je me sens interpellé et justement, je ne comprends pas que l'on ne fasse pas appel à la proportionnelle.
Bien des anglos du Mile-end, par exemple, voteraient pour un «Vert-québécois-indépendant» plutôt qu'un «rouge-libéral-canadien -corrompu». Bien des altermondialistes ne votent pas, mais agissent au quotidien, il faut leur offrir une fenêtre pour qu'ils se joignent à la cause. Bien des amateurs de sports ne voient pas combien un Québec fier et libre serait prompt à investir dans les infrastructures sportives et le soutien aux équipes nationales.
Tous ces gens peuvent se réunir à travers le plaisir de rédiger une constitution commune, mais qu'est-ce qui peut bien leur faire croire que l'élection du PQ et d'un référendum, voire d'un pays va changer les choses? Offrez-leur dès maintenant l'occasion de participer activement à la vie démocratique et vous les verrez sauter dans l'activisme indépendantiste, l'indépendance sera alors vu comme ce qu'elle est : un moyen de s'épanouir.
@ Richard Le Hir Répondre
27 juin 2010Réponse @ M. Guimond
M. Guimond,
C'est de notre faute. En 1995, la défaite référendaire nous amenés à arrêter de rêver, sous la férule de celui qui s'est révélé être le pire éteignoir de concupiscence de notre histoire, Lucien Bouchard. Le "faux prêtre" qu'il était nous a convaincus que nous avions des péchés à expier, et nous nous sommes faits royalement "enfirouâper".
Nos enfants, sensibles au moindre de nos états d'âme, l'ont bien senti, et ils ont décroché. On ne peut certainement pas les blâmer de vouloir s'éviter de manger de "la soupe à la grimace", mais on doit certainement se blâmer, et je m'inclus dans ce nombre, d'avoir conclu que le rêve ne dépasserait jamais le stade de rêve.
La meilleure des leçons qu'on puisse leur enseigner,et aussi la plus belle, c'est qu'on finit toujours par réaliser les rêves auxquels on tient suffisamment fort.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
27 juin 2010Il faudrait également et plus que jamais embarquer nos jeunes québécois dans ce projet d’indépendance nationale. Nos jeunes savent presque tout sur du monde, de l’alter mondialisme, de la pollution de la planète, mais de leur histoire, de ce qui les a précédé depuis des siècles sur cette terre en Amérique du Nord, ils possèdent peu de connaissances sinon aucune.
La beuverie abrutissante et quasi collective le soir du 23 juin sur les Plaines à Québec a donné l’image d’une culturellement moribonde. (voir la lettre de Noémie Ribaut, 21 ans, dans le Devoir : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/291588/lettres-quebec-je-ne-t-aime-plus )
Je n’arrive toujours pas à envisager que ce qui a survécu au Québec pendant plus de 400ans comme culture et comme langue «françoises» puissent un jour mourir bêtement en une, ou tout au plus deux, générations…
Archives de Vigile Répondre
26 juin 2010Les paragraphes deux à six de votre article mériteraient d'être explicités. Ils esquissent le cadre d'une analyse de l'échec collectif que nous avons subi, en particulier au lendemain de 1995 où la défaite a été encaissée sans riposte, ce qui a eu l'effet traumatisant et démobilisateur dont nous vivons toujours les suites aujourd'hui. Comme vous le dites, le paradigme n'a pas changé.
Une nouvelle alliance indépendantiste ne pourrait se former sans se donner des assises politiques solides, fondées sur une analyse partagée de l'essor, du détournement et de la domestication du mouvement national depuis 1960. Faute de partager une vision profonde de ce qui a brisé un élan national au départ si prometteur un paradigme nouveau ne pourrait naître. Sans se distancier des analyses plus ou moins convenues et toujours un peu courtes formulées par les vieux routiers de la mouvance péquiste, limités dans leurs remises en question parce que prisonniers en quelque sorte du vieux paradigme (Parizeau, Landry, Bouchard, Marois, Lisée, etc) on n'en sortira pas. Il y a quelque chose de profondément tordu dans ce qu'est devenu le péquisme. Un peu d'air nous sera salutaire.
L'indépendance de la pensée politique des nouveaux indépendantistes, sa pertinence et sa profondeur devront sans doute se construire au sein de groupes comme ceux de Paquette et des IPSO (entre autres), mais je ne constate pas chez eux le désir de rompre en profondeur avec ce qui n'a pas marché. Chez M. Paquette, l'analyse du péquisme me semble complaisante, dangeureux raccourci vers l'unité selon moi, et place son groupe dans une position de complémentarité politique - donc en position de groupe manipulable à des fins électoralistes - faute de vouloir assumer le rôle de direction politique, rôle que toute alliance politique indépendantiste devrait chercher à se donner.
GV
Isabelle Poulin Répondre
26 juin 2010Merci Monsieur Le hir ! Vous mettez le doigt dessus, le nouveau paradigme est aussi une meilleurs compréhension du fonctionnement de notre monde. IL FAUT AMÉLIORER L'ÉQUATION. Ce qui nous manque est souvent annulé par l'absence de résultat visible à court terme. La semance cache ses trésors. C'est simple quand on a les éléments pour équilibrer l'équation. Les liens se font un à un et les batailles une à une. À vouloir du tout tout suite on perd le sens des composantes essentielles et notre course est ralentie. Nous pouvons rapidement prendre le dessus. À nous de nous unir dans la grandeur de l'équation.
@ Richard Le Hir Répondre
26 juin 2010Réponse @ JC Pomerleau
Je suis d’accord avec vous sur la question du rapport de force et sur le fait qu’il faille prendre garde à faire l’équation trop facile « référendum gagnant = souveraineté ». J’ai d’ailleurs abordé cette question dans un article précédent intitulé « Clarté, quand tu nous tiens ».
Mais en même temps, on ne peut pas mettre de côté ce que j’appelle les effets de dynamique. Une victoire référendaire, toute mince qu’elle soit, serait éreintante pour l’adversaire et aurait pour effet de transférer sur ses épaules le fardeau de la preuve. D’où la nécessité pour nous d’être irréprochables dans le processus, de façon à lui laisser le moins de prise possible.
J’accepte également votre commentaire sur l’importance de consolider les assises de l’État. Or la principale assise, c’est la légitimité. La volonté de construire un état indépendant telle qu’exprimée dans des États généraux, une constitution et un vote référendaire favorable, en plus de la possession des attributs de l’État, un territoire, des frontières, un vouloir-vivre collectif, une assemblée législative en place depuis 1792 (alors appelée Chambre d’assemblée du Bas-Canada), une longue expérience de l’exercice démocratique et responsable des compétences d’un État, font du Québec un candidat idéal à l’indépendance. En fait, peu de pays aujourd’hui indépendants peuvent se targuer d’avoir eu au départ autant d’atouts dans leur jeu. C’est une réalité dont on n’a jamais suffisamment parlé.
C’est sur le degré de confiance qu’il faut avoir dans le plan Marois que nous divergeons. Non pas qu’il soit nécessairement mauvais, mais il a deux défauts.
Le premier, c’est de nous inviter une fois de plus à laisser l’initiative de l’indépendance entre les mains du gouvernement et de faire de nous au mieux, des spectateurs intéressés, au pire, des témoins impuissants. Disons charitablement que les résultats de cette stratégie jusqu’ici ne sont pas probants.
Le second, c’est de laisser sur la touche tous les indépendantistes qui, pour une raison ou une autre, bonne ou mauvaise, ont pris leur distances avec le PQ. La cause de l’indépendance est-elle si largement majoritaire dans l’opinion qu’elle puisse se priver de la force de leurs convictions ? Poser la question, c’est y répondre.
Richard Le Hir
L'engagé Répondre
25 juin 2010Une chose que j'aimerais que l'on m'explique :
Pourquoi ne parle-ton pas dans la stratégie de la proportionnelle? Nous n'avons pas l'option de perdre un troisième référendum, mais on peut perdre, s'il le faut, des élections référendaires tant que nous n'avons pas la majorité absolue dans le contexte d'une réforme de la proportionnelle, jusqu'à gagner finalement.
Il suffit de forcer le PQ à adopter la proportionnelle et à faire les réformes de structures nécessaires pour que nos institutions soient plus démocratiques. Ensuite, en recrutant des candidats verts indépendantistes, nous garantissons que trois partis représentent l'indépendance.
Avec un scrutin à un tour, voter VERT, QS ou PQ, c'est voter pour l'indépendance : la majorité des députés élus signifiant désormais une majorité absolue, la coalition des députés indépendants n'aura qu'à déclarer l'indépendance et voter pour adopter une constitution sur laquelle ils (les députés de ladite coalition) se seront déjà entendus.
Cette stratégie permet d'ailleurs plus facilement d'empêcher la participation du fédéral : il s'agira d'une élection québécoise.
En adoptant pareille stratégie, le PQ peut vendre la réforme durant la prochaine élection et aussitôt au pouvoir, travailler au futur pays en sachant que la future élection sera gagnée, par une coalition dans le pire des cas. Pendant ce temps, on convainc tous les «mous» de se joindre au mouvement. Lorsque même les représentants de l'ADQ voudront se joindre à la bataille, on aura peut-être 4 partis sur 5 d'indépendantistes.
Advenant qu'ils soient dans le flou, l'ADQ ne voudra pas être vu comme le parti qui a gardé la Québec dans le statu quo, ce mouvement pourra même permettre à des député libéraux de s'afficher résolument pour l'indépendance puisqu'ils voudront sans doute faire du pouvoir dans le nouveau pays et non être vus comme des opposants.
En définitive, quand le oui sera clair dans les intentions de vote, on pourra enfin critiquer les gens du «non» en leur signifiant que leur position risquent d'affaiblir le Québec dans son rapport de force.
Ça va être très plaisant de forcer les libéraux à répondre au dilemme : «C'est le Québec, ou le Canada que vous voulez servir?» Nous rendrons clair, par la victoire vraiment à portée de bras, que ça ne peut être les deux.
Je persiste à croire qu'un tel projet n'est possible que dans le contexte d'une élection à travers un scrutin proportionnel, j'ajouterais que celui-ci est un puissant antidote au cynisme et au désengagement.
Qu'en pensez-vous? On peut même, dans le cas de la proportionnelle créer un dispositif par lequel la population peut appeler un référendum. (il suffit de tant de voix dans «x» régions) et rendre possible les référendums, mais la solution d'aller en élection référendaire sitôt que le projet de constitution est prêt et que la réforme est faite et surtout que l'alliance est solide me semble plus simple.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
25 juin 2010Changement de paradigme: Les 2 constats suivant :
Le référendum gagnant ne mène pas nécessairement à la souveraineté, cela dépend du rapport du force entre les deux État au moment de passé à l’acte.Le changement de statut ne résulte que d'un rapport de force favorable (Géopolitique 101). D’où l’importance de bâtir ce rapport de force.
Ce constat mène à une autre considération : Le déterminant de la politique c’est l’État (qui seul agit avec envergure : M Sauvé). C'est donc les assises de l'État du Québec qu'il faut consolider pour en augmenter le potentiel et le placer dans un rapport de force favorable ave l'État canadien..
Deux constats simples qui mènent à un changement de paradigme salutaire dans la stratégie à adopter pour réaliser la souveraineté.
On a gaspillé deux cartouches référendaires, pour déboguer l’idée de souveraineté dans l’imaginaire populaire (1980 était une catharsis; 1995 a ébranlé le Canada ). Une troisième cartouche tiré à tort nous ferait flirté avec la catastrophe historique alors qu'elle n'offre pas de garantie de résultat: Pile on perd face il gagne.
Le peuple le sait d’instinct, c’est pourquoi le référendum est devenu un repoussoir très utile aux fédéraliste.
Nous n’avons pas à prendre ce risque inutile pour un résultat illusoire. il faut comprendre que la souveraineté se réalise de facto avant d’être formaliser de jure (par Référendum ou autrement):
Le Plan Marois résulte de ces 2 constats incontournables.
Selon moi ce Plan est le bon parce qu'il ramène le projet souverainiste dans le champs du réel, reste à savoir si la direction politique du plan a la détermination pour le mener à terme ? Dans les derniers moi des signes me laisse croire que oui.
D'abord l'attitude de l'opposition durant la dernière cession qui devrait se poursuivre. Et ce qui se dessine comme programme pour 2011.
..................
D'où vient la division. Simplement du fait que certains font une lecture rationnelle de la politique (une majorité démocratique mène nécessairement à la souveraineté), alors qu'il s'agit d'un phénomène relationnelle: Fait d'intérêt de rapport de force te d'efffectivité.
JCPomerleau
Gilles Bousquet Répondre
25 juin 2010Conclusion de M. Le Hir : « Se donner la main pour la faire enfin, cette « maudite » indépendance qui nous taraude tant ! »
Impossible, comme vous le soulignez justement, sans commencer par élire un parti provincial indépendantiste.
Impossible d’élire un parti indépendantiste sans la division des fédéralistes « PLQ, Parti Vert, ADQ » et une entente entre souverainistes, à la tête des partis «PQ, Québec solidaire, et PI » ou, à défaut, dans chaque comté, par le vote de souverainistes concentré localement sur le candidat, selon les derniers sondages locaux, qui a plus de chances de battre celui du parti Libéral.
Faut juste porter le message aux souverainistes de chaque comté : Votez « stratégique » localement. Pas trop difficile à comprendre.
Pour obtenir un solide OUI à la souveraineté du Québec, ça prend une ou, de préférence, plusieurs crises genre Meech ou genre « portes fédérales fermées aux revendications raisonnables du Québec pour faire lever le Québécois francophone, assis à la télé ou à l'ordi. ».
Avec tout ça enligné, nous sommes en voiture, principalement si nos immigrés sont gagnés, en bonne partie, par de solides explications du parti souverainiste au pouvoir, quelques temps, avant le référendum en question.