De nombreuses grandes compagnies (Catelli, Kraft, Coca-Cola...) apposent d'ailleurs le sceau kasher sur leurs produits qui se retrouvent sur les tablettes de tous les supermarchés. Toutefois, il existe une multitude de petites et moyennes entreprises alimentaires qui n'ont pas les moyens de répondre aux programmes de surveillance exigés par les Loblaws et Metro de ce monde et ne peuvent de ce fait y pénétrer.
Claudette Samson Le Soleil (Québec) La certification kasher pourrait devenir une garantie de salubrité reconnue par les grands détaillants alimentaires canadiens. Un projet soutenu par le gouvernement fédéral vise à assurer la qualité d'aliments qui échappent présentement à des inspections gouvernementales suivies et qui, pour cette raison, n'arrivent pas à se frayer un chemin vers les grandes surfaces.
Le ministre d'État à l'Agriculture Christian Paradis annonçait en novembre l'attribution d'une somme de 763 650 $ au Conseil de la communauté juive de Montréal dans le but de «renforcer la salubrité des aliments certifiés kasher». Il souhaite ainsi accroître la confiance des consommateurs et renforcer la compétitivité de ce secteur.
Danielle Medina a été retenue pour coordonner ce projet. Son entreprise, L'aliment et sa conscience, travaille notamment à l'élaboration de menus nutritionnels et de normes de contrôles alimentaires.
Pour bien des gens, les aliments certifiés kasher sont associés à une qualité supérieure, en raison des soins particuliers apportés à leur fabrication, expliquait-elle récemment lors d'un entretien téléphonique. De nombreuses grandes compagnies (Catelli, Kraft, Coca-Cola...) apposent d'ailleurs ce sceau sur leurs produits qui se retrouvent sur les tablettes de tous les supermarchés. Toutefois, il existe une multitude de petites et moyennes entreprises alimentaires qui n'ont pas les moyens de répondre aux programmes de surveillance exigés par les Loblaws et Metro de ce monde et ne peuvent de ce fait y pénétrer.
Or, celles qui produisent des aliments kasher sont régulièrement inspectées par les autorités juives, qui vérifient leur conformité au mode de fabrication propre à cette religion. Au-delà de la dimension strictement religieuse, prière, etc., cette inspection englobe aussi les normes d'hygiène. N'y aurait-il pas moyen de faire en sorte que cette vérification soit reconnue par les détaillants? C'est ce qui est au coeur de ce projet.
Certains produits, huiles, pâtisseries, chocolats, ont été ciblés parce qu'ils ne sont à peu près pas inspectés par les autorités gouvernementales, qui se concentrent surtout sur les viandes, poissons ou produits laitiers.
Dans un premier temps, la salubrité de nombreux produits a été testée. Les résultats étaient inégaux, d'où l'importance de rehausser et de standardiser les critères dans un cahier de charges. C'est ce qui est en cours. Il y a quelques jours, les grands rabbins de Montréal, d'Ottawa, de Toronto et de Vancouver étaient réunis autour d'une table à Montréal avec un représentant des manufacturiers canadiens. Une scène qui valait la peine d'être vue, souligne la spécialiste de la sécurité alimentaire.
La prochaine étape consistera à impliquer un groupe de manufacturiers ainsi que les acheteurs, c'est-à-dire les grandes surfaces.
Il faut que celles-ci «cessent de taper sur la tête des PME pour qu'elles répondent aux mêmes standards que les grosses compagnies», et qu'elles reconnaissent qu'elles peuvent produire des aliments de qualité, plaide Mme Medina. Une telle reconnaissance donnerait également plus de poids aux prétentions des grands qui disent vouloir encourager l'achat local, croit-elle également.
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