Y a-t-il une autre façon de concevoir l’Université ? Les professeurs
souhaitent une université autonome. Les chercheurs souhaitent une
université curieuse. Les étudiants souhaitent une université innovante. Les
citoyens souhaitent une université engagée dans le milieu. Se pourrait-il
que cette université que tout le monde veut existe déjà et qu’elle
s’appelle l’UQÀM ? Se pourrait-il que les raisons qui ont mené aux
difficultés financières de l’UQÀM n’aient rien à voir avec la création de
cette université idéale que l’on a édifiée au cœur de Montréal ?
Ce ne serait donc pas à l’échec de cette université que nous avons
assisté, mais bien à une dérive financière de l’Université causée par le
courant de privatisation qui pollue nos institutions publiques.
L’administration en place a pensé que l’UQÀM pouvait espérer réaliser des
revenus provenant d’activités immobilières de nature commerciale parce que
les administrateurs et les gestionnaires qui la dirigeaient étaient
convaincus que des établissements du secteur public pouvait performer
suivant les mêmes critères et paramètres que le secteur privé, alors que le
personnel de cette université n’avait aucune compétence et connaissance
dans le domaine des services privés. Puisque là est l’erreur, ce sont donc
les conditions qui ont conduit à cette erreur qu’il faut corriger.
Les universités vont mal depuis que les gourous de l’entreprise privée ont
voulu montrer au milieu universitaire comment se gérer, depuis que les
professeurs des écoles de gestion de nos universités inventent des bidules
pour transformer ce qui est public en privé, depuis que des chercheurs
universitaires contaminent les gestionnaires publics au CIRANO, à l’IEM et
à l’IGOPP. Les universités récoltent tout simplement ce qu’elles ont semé
dans leurs écoles de gestion, à savoir que le secteur public doit être géré
comme le secteur privé pour être performant. Selon ces savants chercheurs
de la nouvelle économie où tout doit être privé pour être performant,
lorsqu’on veut administrer les institutions du domaine public comme le
secteur privé, on commence par nommer des administrateurs provenant du
secteur privé, pensant que cela va changer la nature de la bête, l’étape
suivante étant la rémunération des administrateurs. C’est une des recettes
proposées par l’IGOPP.
Comment des personnes plus intéressées par la notion de profit et de
retour sur l’investissement peuvent-elles administrer les universités alors
que le domaine public devrait être plus préoccupé par les notions de
service public et de gestion performante des centres de coûts ? C’est
d’ailleurs la façon dont Claude Corbo et son équipe géraient l’UQÀM avant
l‘arrivée de Roch Denis. C’est sur ce terrain que Claude Corbo veut ramener
l’UQÀM. Qu’on lui en donne les moyens en éliminant les éléments
indésirables qui ont conduit à cet échec! Il n’est pas nécessaire d’être un
devin pour voir que l’UQÀM a un urgent besoin d’une purge des intrants
privés qui l’ont contaminée.
L’UQÀM n’est pas un hôtel, une épicerie ou un entrepreneur immobilier,
elle est une université! Le choix des administrateurs et des gestionnaires
devrait donc être cohérent avec cet état de fait. Cela ne veut pas dire
qu’on ne peut pas mieux gérer les universités. Cela veut dire qu’imiter le
privé, comme l’UQÀM l’a fait avec les résultats que cela a donnés, n’est pas
une solution. Une fois qu’on en a pris conscience, il faut éliminer les
intrants qui ont causé la déconfiture de l’UQÀM et recommencer là où elle
était rendue avant qu’elle se jette dans cette entreprise de nature privée,
cette aventure qui l’a conduite au gouffre financier. Le gouvernement doit
donc redonner à l’UQÀM les moyens de réinventer l’Université comme elle le
fait depuis sa fondation … et exiger en retour plus de rigueur de la part de
ses administrateurs et gestionnaires.
Louis Lapointe
Brossard
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
L’université réinventée
Il n’est pas nécessaire d’être un devin pour voir que l’UQÀM a un urgent besoin d’une purge des intrants privés qui l’ont contaminée.
Chronique de Louis Lapointe
Louis Lapointe534 articles
L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
8 juin 2008Trop c'est trop !
Des nouvelles de la branche fédéral du Club des Trotskistes au service de la défense des "intérêts du Québec" (zé des Québécois zé des Québécoises).
Dans La Presse de samedi 7 juin 2008:
Richard Marceau
Ancien député fédéral canadien pour le Bloc Québécois
Baccalauréat en common law, University of Western Ontario
Récipiendaire du Prix Saul Hayes pour les droits de la personne, décerné par le Canadian Jewish Congress (2004)
Extraits du Canadian Jewish Congress mai 2006:
Extraits du Canadian Jewish Congress juin 2006:
J'ai l'impression que le peuple Québécois est pas mal loin en bas de la liste. Notre génocide culturel est pas assez physique. Faudrait s'auto-mutiler.
Archives de Vigile Répondre
7 juin 2008Tout de même, M. Lapointe, il est question ici de nos "trotkistes" de la Révolution Tranquille qui au lieu de l'indépendance nationale se sont placé sur les bancs confortables de la bourgoisie québécoise. Roch Denis (un autre syndicaliste) est bien de ceux-là et comme associé pour ce projet infecte d'enrichissement du "Club" a fait comme tout bon trotkiste en choisissant un Juif (d'origine italienne celui-là) dont l'entreprise (Busac) n'est qu'une simple filliale du promoteur immobilier (Juif aussi) Morris Bailey de JEMB Realty Corp of NEW YORK, USA, et qui passe la majeur partie de son temps devant les tribunaux.
Ce n'est pas une question de gestion privée ou publique, les règles de gestion étant les mêmes, c'est simplement une question de compétence et de faire ce genre d'affaires avec les nôtres et pas les autres.