Réplique à Christian Lamontagne

Erreur de perspective

Actualité québécoise - vers une « insurrection électorale »?

Le Devoir publie en ce jour caniculaire du 18 août 2009, un texte de Christian Lamontagne, intitulé Pour l’aggiornamento du Québec qui, sur les deux dimensions du papier, trace un portrait de la situation multidimensionnelle socio-politique du Québec afin d’en dégager une perspective d’avenir qui permettrait de passer outre la situation de blocage décrite dans l’exposé. Le parcours de l’auteur et le fait qu’il soit un observateur attentif et engagé du Québec méritent qu’on s’y attarde ne serait-ce que parce qu’il exprime une vision du Québec écologiste et alternatif qui s’est développée en marge du débat politique et qui pense ainsi régler le problème politique en l’ignorant, ce qui est tout le contraire de leur démarche écologiste et alternative pourtant. D’où l’erreur de perspective.
Christian Lamontagne, Journaliste à l’Agence de presse libre du Québec en 1971, cofondateur du magazine Le Temps Fou en 1978 et fondateur du magazine Guide Ressources en 1985. En 1998, il a fondé le site Internet Passeport Santé http://blogue.passeportsante.net/christianlamontagne (Réseau Proteus), où il travaille toujours.
L'avalée des avalés
Les lois de la perspective découvertes à l’époque de la Renaissance italienne, ce premier Risorgimento italien, ces lois qui permettent de donner en deux dimensions l’image d’une réalité en trois dimensions, ce qu’a ensuite reproduit la photographie et le film et qui nous font maintenant n’avoir pas à nous creuser le génie pour connaître ces lois, impliquent l’invention d’un point de fuite auquel se réfèrent toutes les lignes autrement parallèles qui se trouvent ainsi déformées par notre œil pour en faire une image à deux dimensions. Ici, appliqué à tracer son portrait, c’est comme si le peintre avait été avalé par le point de fuite.
Aujourd’hui c’est canicule, on peut simplement contourner le problème et aller se baigner ou se réfugier là où on aura climatisé l’air ambiant. D’autres pourront en profiter pour démontrer l’impact du réchauffement planétaire. Il nous faut donc nous attaquer au problème nous diraient-ils. Climatiser oui, mais pas au prix d’accroitre la progression des bouleversements climatiques.
Paradoxalement, l’auteur n’applique pas à la politique nationale, la même politique qu’il applique à l’écologie. Il privilégie la fuite en avant de l’ignorance des causes du problème. C’est le paradoxe de la perspective. On a l’impression de trois dimensions, mais ce n’est qu’un leurre.
Équation à données circulaires = ERREUR !

« Il y a si longtemps que la vie politique québécoise gravite autour du débat sur le statut politique du Québec qu’il est difficile d’imaginer qu’il puisse en être autrement tant que la question ne sera pas résolue. Mais elle ne semble pas près de l’être… »

Erreur de perspective… Celle de l’échelle humaine. Il y a si longtemps qu’on pollue, qu’on se nourrit mal, « qu’il est difficile d’imaginer qu’il puisse en être autrement tant que la question ne sera pas résolue. » Une équation à données circulaires… qui ne peut ne donner qu’un résultat : ERREUR !
En matière d’écologie cela veut-il dire qu’il nous faut un Aggiornamento qui repousse à plus tard le fait de mieux manger, et de moins polluer, sous prétexte que notre dynamisme viendra à bout de tout ? Bien sûr que non !
« … si les souverainistes n’ont pas atteint leur objectif, les fédéralistes n’ont pas réussi à disqualifier et à marginaliser leurs adversaires. »

Or l’auteur décrète que la question ne lui « semble pas près de l’être ». Ainsi, si les écologistes par translation « n’ont pas atteint leur objectif », faudrait-il pour autant cesser d’en parler, d’autant quand on observe que les insouciants et irresponsables malgré leurs efforts « n’ont pas réussi à disqualifier et marginaliser » les écologistes ? Vraiment 1?
Un « Aggiornamento » qui est en fait un « Ajournement »
C’est tout le contraire de la fuite en avant qu’il nous faut, autant en matière d'écologie et de santé. Une fuite, un « Ajournement » qui compterait sur un Risorgimento du « grand mouvement d’énergie collective qui a traversé le Québec entre 1960 et 1980 ». C’est la pensée magique que s’empresse de ne pas engager l’écologiste partisan des médecines alternatives. Aussi, l’auteur nous dit que nous ne pourrons avoir prise sur le réel qui nous mène à la destruction de la vie sur terre « qu’en discutant des défis présents et à venir ». Ce qu'il nous dit pas utile en matière politique...
Pour parvenir à ne pas considérer la question nationale comme il considère les problèmes climatiques et de santé, l’auteur tente de prouver que « la souveraineté n’apparaît pas comme une condition nécessaire pour faire face aux défis actuels et futurs, qu’ils soient internes ou externes. » C’est la thèse de vrais problèmes versus les faux…
Or, quels sont les vrais problèmes ? Pour d’aucuns, c’est le développement économique, l’écologie passe en dernier. Les écologistes répliquent, nier le problème n’est pas la solution. Tout est dans tout.
L’aggiornamento proposé consiste à « être plus en phase avec la société moderne et à prendre en compte ses évolutions les plus récentes. »
Aggiornamento
« « Aggiornamento » est un terme italien signifiant littéralement mise à jour. Il fut utilisé à la fois par les évêques et les médias pendant le concile de Vatican II (1962-1965) pour désigner une volonté de changement, d’ouverture, de modernité (acceptation des idées du monde moderne caractérisé par le libéralisme). «
« Plus généralement, par extension, le terme « aggiornamento » fait référence à une actualisation, une mise à jour de connaissances, de point de vue, de doctrine spirituelle, intellectuelle ou politique, visant à être plus en phase avec la société moderne et à prendre en compte ses évolutions les plus récentes. »

Comment cesser de chercher « à obtenir un statut politique [ supposé ] pratiquement sans effet sur [ la ] solution » des « défis présents » peut-il être en phase avec la « société moderne » ?
Nous vivons dans une État du Canada qui n’a jamais obtenu le OUI qui le validerait. Cet État illégitime du Canada ne parvient à s’imposer depuis 250 ans, que de force et d’autorité autocratique en fédérant les NON à l’État valide et légitime du peuple souverain du Québec. Les partisans de tel État d’un Canada canadianisateur du Québec n’hésitent pas pour y parvenir à proférer des menaces de représailles économiques, sociétales, culturelles et politiques. Comme le font les partisans négationnistes d'un réchauffement climatique « naturel ».
La modernité et le fait d’être en phase avec elle, commanderaient de cesser de vouloir de se mettre au diapason des critères démocratiques modernes qui ne serait qu'en Europe s’appliquent, mais qu’il ne faudrait pas appliquer ici, ou qu'il vaudrait mieux en ajourner l'avènement ? Vraiment !?
La souveraineté du peuple n’est pas un principe moderne ? C’est périmé !? Si ce n’est l’est pas, elle vaudrait pour les autres, mais pas pour nous. Le fait d’être sous la contrainte de la menace n’a d’incidence sur le déploiement d’un « grand mouvement d’énergie collective ». Nous pouvons mettre en place une société à développement durable sur de telles bases de coercition.
Toute cette propagande du complexe techno-énergico-pharmaco-médico-industriel qui a nié le fait que le réchauffement planétaire était un fait de l’activité humaine, nié que la pollution, les gras-trans, les produits chimiques, les OGN sont parties essentielles de nos maladies, doit être ignorée, jamais combattue. À lui seul un « grand mouvement d’énergie collective » pourra contrer ce négationnisme délétère ?
Pourquoi ce qui est bon pour l’écologie et la santé devrait en matière politique être ignoré au profit d’un jovialisme inconséquent ?
La preuve de nécessité – La preuve de cécité
« [ La souveraineté nécessaire ] ne le deviendra que si le Québec est empêché de relever [ les défis actuels et futurs ] à cause de son appartenance au Canada. »

Toute la question est là… Or, justement, le Québec « n’appartient » pas au Canada. Il ne saurait être tenu pour « appartenir » au Canada. Du moins pas tant qu’il n’obtient pas le OUI qui le validerait.
Le Québec n’est pas la propriété du Canada. Le Québec n’a pas été objet de « Cession », comme le prétend le Vice-Roi très moderne John Ralston Paul. Nous avons plutôt bel et bien été Conquis. Un peuple n’est pas un objet de propriété et ne peut « appartenir » au Canada.
Comment un peuple démocratique et souverain « moderne » pourrait-il être objet de Cession ? Est-ce là l’Aggiornamento qu’il nous faut ? C’est ça la modernité à laquelle il nous faut nous mettre à niveau : le peuple souverain appartient de force et d’autorité à un État qui est l’autocratique autorité suprême contre l’avis même du peuple souverain qui jamais n’a approuvé nommément tel État abusif et illégitime ? Ce déni qui nous ferait passer outre est bien ce qu’il nous faut pour relance « grand mouvement d’énergie collective » ? Vraiment !?
Dissociation cognitive
La dissociation cognitive qui tente d’opposer développement économique VS écologie, nutrition et santé, a trouvé son contradicteur dans le « développement durable ». L’Aggiornamento proposé ici et qui est plutôt un ajournement, n’est pas la solution. Il abonde dans la dissociation qui nous ferait capables de tolérer un abus d’autorité handicapant en le niant. Ce déni est le même miroir handicapant que celui qui veut que l’activité humaine ne soit pas déterminante dans le réchauffement climatique.
L’activité humaine ne peut pas tolérer la contrainte d’un État de menace de représailles sans entamer le souhaité Risorgimento ( Vigile-2009 08 18-Gilles Bousquet-Pour l’aggiornamento du Québec-) de notre « grand mouvement d’énergie collective » québécois.
Christian LAMONTAGNE doit remettre sur le métier son ouvrage politique, comme il l’a fait si brillamment en matière d’écologie et de santé. Comme doivent le faire les « Aggiornamentistes » qui n’ont pas attendu son énoncé pour y adhérer. En fait, M. Lamontagne ne fait que tracer le portrait d’une mouvance québécoise alternative qui depuis longtemps a fait de leur perspective tronquée et de son point de fuite attractif, leur vision déformée et partielle de l’activité humaine. Parce qu’ils ont pu, croient-ils, évoluer dans un parfait environnement, libre de toute contrainte et faire avancer leurs causes. Sauf que, c’est bien ce qu’ils combattent par ailleurs. Notre environnement nous semble encore fort tolérable… mais ce n’est qu’un leurre si nous ne faisons rien pour changer les règles qui prévalent actuellement. Celui d’un manque de perspective…
Pour un vrai Aggiornamento qui n'est pas un ajournement
Un vrai Aggiornamento, en lieu et place de la dissociation cognitive, mettrait en relation la capacité d’un peuple démocratique et souverain de renouer avec un « grand mouvement d’énergie collective » capable de nous donner les moyens de nous attaquer aux problèmes actuels qui menacent la survie humaine, parce que nous aurons su faire la même mise à niveau démocratique en faisant de l’État autocratique abusif qui nous gouverne, un État démocratique valide et légitime en lieu et place d’un État de contrainte et de menaces de représailles, toutes enfarges qui ne sont pas le propre d’un État de liberté.
Pour peu que la liberté des peuples de disposer librement d’eux-mêmes soit bien toujours « moderne », va sans dire…


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 août 2009

    @ Juc Archambault,
    Si nous avions été face à face, il n'y aurait pas eu ce léger malentendu ("un jour", ça veut dire qu'il serait temps de le faire, et le plus vite serait le mieux...). Le fond demeure intact, nous sommes d'accord. Sur les façons de faire, il pourrait peut-être y avoir des divergences, mais elles ne seraient que tactiques. Pas de rupture en perspective, donc, et l'honneur est sauf!
    Au plaisir
    @ C. Montmarquette,
    Michel G et Michel Gendron ne sont pas la même personne. Si j'ai dit apprécier des des éléments de F. David dans son exposé du 6 juin, cela ne veut pas dire que je souscris à vos arguments. Les faux espoirs sont parfois cruels.
    Sans rancune, comme à l'habitude.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 août 2009

    @ Christian Montmarquette
    Je quitte mes « vacances » un instant pour vous écrire ces quelques mots...
    Vous avez fait la même erreur que moi... il n'y a pas longtemps...
    Michel Gendron n'est pas MichelG. en dépit des apparences...
    Et, Michel Gendron n'est pas de votre avis pour autant... Je pense, du moins pas comme vous le dites. Et moi non plus... Mais ce n'est pas l'ESSENTIEL. L'ESSENTIEL étant de faire l'UNION de nos forces sur l'ESSENTIEL SOUVERAINISTE. Et, cet ESSENTIEL à définir n'est certainement pas cet ajournement défendu par M. Lamontagne.
    Voyons voir :
    D'une part vous dites...
    « Il ne s’agit donc pas d’instaurer un régime de gauche d’abord... »
    Et plus loin vous ajoutez...
    « Il faut donc prendre l’argent quelque part et « NATIONALISER » et créer de nouvelles sociétés d’État et ceci, afin d’augmenter les revenus du gouvernement et de manière à ce qu’il puissent garantir la stabilité économique du pays et du même coup, améliorer la situation économique des gens ordinaires et je dirais même de « tout le monde ». »
    Si l'indépendance doit passer par les NATIONALISATIONS...
    Le temps qu'un gouvernement de Québec soliTAIRE, refusant l'UNION, atteigne le pouvoir, le temps de les faire ces Nationalisations, ( celle d'Hydro Québec aura pris à elle seule 60 ans à partir du moment ou Godbout a posé des gestes en ce sens ), le temps qu'elles rapportent l'argent espéré... autant dire... dans 50 ans... exactement ce que propose l'Aggiornamento de M. Lamontagne... Et si ça, ce n'est pas d'abord être doté d'un Québec de gauche, je me demande bien ce que c'est...
    « Le PQ N’EST PAS INDÉPENDANTISTE mais bien « AUTONOMISTE » et « PROVINCIALISTE » »
    Quelle différence... !? Entre cela, si tant est, si tant sera... et attendre les nationalisations pour avoir l'argent capable de nous permettre de faire l'indépendance... puisque cela ne pourra survenir au mieux que dans 30 ans... je ne vois pas de différence... l'indépendance est assujetti soit à l'opportunisme supposé du PQ, soit à l'avènement d'un gouvernement de gauche... Quant à moi, le peuple souverain du Québec est toujours subordonné à l'intérêt partisan et empêché d'invalider l'État illégitime du Canada abusif.
    « Et c’est pourquoi aussi paradoxal que cela puisse apparaître pour certains, qu’il ne faut pas faire l’union, mais bien combattre ces « FAUX INDÉPENDANTISTES » avec « DES VRAIS ». »
    Et « LES VRAIS INDÉPENDANTISTES » seraient celles et ceux qui veulent subordonner l'indépendance à l'argent de futures nationalisations !?
    Vraiment !?

  • Archives de Vigile Répondre

    18 août 2009

    @ Michel Gendron
    Je comprends votre attitude de conciliation...
    Cependant quand vous dites :
    « Il me semble que nous disons la même chose, non ? »
    Je n'en suis pas sûr... Et cela dit, non dans une attitude de confrontation... J'aimerais plutôt préciser les choses... Tout dépend... Car nous discutons ici un point de vue que nous voulons répudier, celui de M. Lamontagne. Or, quand vous écrivez :
    « Au moins, le texte de Lamontagne nous force à réfléchir, à mieux définir les enjeux, à repenser l’action politique (et donc sociale, économique, écologique...). Mais il faudra bien un jour être capable de recentrer tout ça au niveau du Québec réel. »
    Certes, il nous force à réfléchir, tout nous force à réfléchir... et s'il est question de définir les enjeux, il ne saurait être question comme M. Lamontagne le définit, d'ajournement de notre lutte pour l'État valide, en le faisant conditionnel au fait qu'il faudrait « prouver » que le Canada nous empêche de faire l'Aggiornamento auquel il nous convie. Si mettre à niveau, si moderniser notre « énergie » est ce qu'il nous faut, déjà et non pas « un jour » nous avons la preuve qu'il faut : l'État abusif canadian est illégitime, démocratiquement invalide, cela n'est pas moderne et il nous faut moderniser cela, et M. Lamontagne lui, est contre cette idée.
    En conséquence, lui dire qu'il faudra « un jour » moderniser l'État invalide, me semble abonder dans ce qu'il propose... Il ne pourra donc à vous lire que conclure que vous êtes de son avis. Parce que lui, nie cette « preuve » et nous dit qu'il faut l'obtenir, sinon... pas de problème, nous n'avons pas à nous occuper de notre statut politique...
    Ce qui ne saurait être admissible peu importe ensuite qu'on parle de « Projets », puisque ce projet est inadmissible à sa face même, parce qu'il aura écarté d'emblée l'une des modernisations primordiales qu'engagerait l'Aggiornamento auquel il nous convie...
    Et je sais bien que vous n'abondez pas dans ce qu'il dit, et que nous sommes d'accord... Ce que je questionne c'est ce que nous lui opposons. Pour concilier nos points de vue à tous, il me semble que nous devons lui dire d'être congruent quand il parle d'Aggiornamento, et ne pas le faire sélectif en écartant la mise à niveau de notre statut politique comme il propose de le faire. Il me semble que nous devons être ferme à cet égard des principes. Les siens obéissent au « un jour » que vous évoquez. Or, c'est aujourd'hui même ce jour. C'est maintenant qu'il faut un VRAI aggiornamento...
    En conséquence : la question ne peut être qu'il « ... faudra bien un jour être capable de recentrer tout ça au niveau du Québec réel. » Comme vous en concluez...
    La question c'est que rien ne saurait devoir ajourner ou disqualifier le fait de « moderniser » notre statut politique s'il est vraiment question d'Aggiornamento. Ce n'est pas « un jour » qu'il faut « recentrer tout ça au niveau du Québec ». C'est dès le moment où l'on théorise sur la question en parlant l'Aggiornamento supposé justifier un ajournement qui n'a pas lieu d'être quant à notre statut politique comme le propose M. Lamontagne.
    « Alors pas de problème, à ce que je sache. »
    Il y a un problème si nous ne mettons pas dans cette dialectique, dès maintenant en avant ce que répudie M. Lamontagne, en en parlant comme quelque chose à faire « un jour ».
    Mais il n'y a pas de problème entre nous parce que nous savons que nous sommes du même avis, reste à convenir qu'il ne saurait être question d'ajourner quoi que ce soit... Ce que propose M. Lamontagne et ce que vous m'avez semblé indirectement approuvé en parlant de le faire « un jour »...
    Je comprends que vous vouliez dire... il serait temps depuis le temps, de le faire « un jour », en voulant dire « maintenant », ou « très bientôt »... Mais formulé comme ça...
    On se comprend !? Ou pas !?
    M. Lamontagne a verbalisé la justification de Québécois de la génération suivant celle de la Révolution tranquille qui s'est désolidarisée de la lutte nationale. Cette portion de la population de 35 à 55 ans qui est la moins souverainiste. Or, M. Lamontagne nous dit en somme, que ce n'est pas tant qu'elle ne l'est pas souverainiste, c'est qu'elle tient la question pour n'être pas partie de l'Aggiornamento à faire et qui a mobilisé ses énergies depuis 20 ans... puisque l'État n'a pas à être modernisé... du moins cela le sera pas le seul déploiement de notre « énergie » retrouvée, sans que ne se règle la question nationale, puisqu'elle ne peut être réglée, d'après lui... C'est la pensée magique de la dissociation cognitive qui n'est pas congruente à l'action écologiste de la même génération. Cherchez l'erreur !
    Ce qu'oublient ces Aggiornamentistes, c'est le fait que l'État actuel est invalide... et... tout ce que je dis plus haut...
    Nous avons là l'occasion de récuser ces fallacieuses justifications... Y parvenir aura de grandes incidences sur cette génération démobilisée à tels égards pourtant cruciaux. Ce pourquoi il importe de bien préciser ce qui doit l'être... j'espère y contribuer, sans plus et dans la concorde...
    Solidairement vôtre aussi.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 août 2009

    Michel Gendron dit…
    « Cela dit, à la lutte pour la souveraineté doit être combinée à la promotion de projets mobilisateurs. Pas seulement se limiter à la défense de la langue. L’action doit s’inscrire dans une dialectique sociétale, qui souvent sera complexe. La stratégie n’est pas notre point fort, mais c’est par l’action qu’on apprend. »
    Mais..
    Qu'est-ce qui se passe donc sur Vigile ?
    Michel G est rendu d'accord avec l'approche de Québec Solidaire ??
    C'est à dire.. D'associer le projet d'indépendance à un projet enthousiasmant de société ??
    «MIRACLE!»
    Bravo Michel...
    Enfin ! Nous voilà sur un bon point d'accord !
    Et puisque nous semblons visiblement avancer dans ce débat plus que fondamental...
    ...C'est pourquoi je demande donc bien humblement à Vigile de bien vouloir réaccepter l'édtion du texte ci-bas, même si déjà publié, qui le net avantage d'être «parfaitement congruant» avec certains propos de Michel G.
    Merci d'avance à Vigile,
    Christian Montmatquette
    _____________________________________
    Voici donc..
    Certains croient que ..
    « les indépendantistes de gauche conditionnent l’indépendance à l’instauration d’un régime de gauche d’abord»
    Mai ils n’y sont pas du tout et confondent une chose«MAJEURE».
    Il ne s’agit pas de conditionner l’indépendance à un régime de gauche «D’ABORD».
    Car tout d'abord...
    Il n’y a «JAMAIS» eu de «D’ABORD».
    Il ne s’agit donc pas d’instaurer un régime de gauche d’abord...
    (Même si ça ferait bien mon affaire…)
    Mais, bien «d’assortir» le projet d’indépendance à un projet de société améliorée et progressiste.
    Et de du même coup de «BONIFIER» le projet d’indépendance, de manière à ce qu’il soit «AVANTAGEUX POUR LES CITOYENS ORDINAIRES» d’appuyer l’indépendance du Québec.
    Et j’irais même jusqu’à dire, qu’un tel projet progressiste, pourrait bien faire en sorte que des gens, qui ne sont généralement pas chaud à l'idée de la séparation.. comme les immigrants ou même des Anglophones... «appuient» une telle proposition progressiste aussi emballante pour la population en générale et les citoyens et citoyennes ordinaires.
    En guise de réflexion, vous me permettez de redire ce que j’ai déjà dit dans un précédent article et qui se lit comme suit :
    «Vous ne vendrez pas votre indépendance les mains vides»
    «Vous ne vendrez pas l’indépendance avec des positions de droite»
    Telles que...
    ...Des augmentations de frais d’Hydro, des augmentations de permis de conduire, des impôts pour payer la dette ou éliminer le déficit comme Lucien Bouchard l’a fait en 1996... et qui a même entaché le PQ...
    Ou encore... Avec des réductions de services dans les hôpitaux ou dans l'Éducation... Ou des augmentations et des taxes et de frais de toutes sortes (ex : autoroutes et ponts) aux classes moyenne, travailleuse, pauvres ou populaires et c’est à dire à :
    « LA MAJORITÉ »
    Et pour éviter une telle situation négative, voire même insécurisante et démobilisante face à l'indépendance...
    Il faut donc prendre l’argent quelque part et «NATIONALISER» et créer de nouvelles sociétés d'État et ceci, afin d'augmenter les revenus du gouvernement et de manière à ce qu'il puissent garantir la stabilité économique du pays et du même coup, améliorer la situation économique des gens ordinaires et je dirais même de «tout le monde».
    Vous ne ferez pas l’indépendance avec une «période de turbulence» telle que promise avec la droite de Pauline Marois.
    Et, Oui, la présente période est stratégiquement bonne pour l’indépendance à cause de l’écoeurantite aigue de la droite de Jean Charest et la règle de l’alternance du pouvoir.
    Mais un des «écueils majeurs» est que :
    Le PQ N’EST PAS INDÉPENDANTISTE mais bien «AUTONOMISTE» et «PROVINCIALISTE».
    Et qu’il ne bougera pas et le restera, s’il ne se sent pas :
    «MENACÉ DANS SES VOTES»
    Et c’est pourquoi aussi paradoxal que cela puisse apparaître pour certains, qu’il ne faut pas faire l’union, mais bien combattre ces «FAUX INDÉPENDANTISTES» avec «DES VRAIS» .
    De plus, étant donné cette situation des plus aliénante et en contrepartie la richesse et la crédibilité du programme de Québec Solidaire...
    ...Il ne serait pas même étonnant de voir d’ici la fin de ce mandat gouvernemental, des députés du PQ «TRAVERSER LA CHAMBRE» et rejoindre Québec Solidaire, afin, eux aussi, de «FAIRE PRESSION» sur le Parti québécois.
    D’autre part, en appui à d’autres participants et comme je l’affirme depuis des mois, voire même, des années:
    Le référendum est une stratégie «perdante»
    Bonne réflexion encore à tous et toutes…
    Merci de votre attention,
    _______________________
    Christian Montmarquette
    Québec solidaire
    Références :

    «L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas !»

    «Le véritable PQ, c’est « NOUS» : Québec Solidaire !»

    «Québec Solidaire : Une urgence sociale et nationale !»
    « Une alliance « empoisonnée »
    L’indépendance pourra se faire par un vote de l’Assemblée nationale !

    [L’erreur fondamentale du PQ
    Le référendum : Une stratégie perdante->http://www.vigile.net/L-erreur-fondamentale-du-PQ]
    .


  • Michel Gendron Répondre

    18 août 2009

    @ Luc Archambault,
    Il me semble que nous disons la même chose, non? La lutte pour la république, associée, autant que faire se peut, à un combat concret pour des projets dont nous avons cruellement besoin? La perspective s'inscrit dans un processus dialectique, et non pas linéaire. Je sais que vous êtes d'accord avec ça. Alors pas de problème, à ce que je sache.
    Solidairement vôtre

  • Archives de Vigile Répondre

    18 août 2009

    @ Michel Gendron
    Vous endossez l'idée qu'il nous faut un « Projet de pays » pour faire le pays. Ce que QS transforme pour contourner cet édit, « Pays de projets ».
    D'autres disent. Le Pays pour le pays.
    Je dis. Le Pays pour le pays. Parce que nous vivons dans un État illégitime. Nous devons vivre dans un État légitime et démocratique. Ce n'est pas le cas. En soi, il nous faut un État démocratique légitime. Pas besoin d'autre « projet » pour ce faire.
    Cela dit. Nous pouvons, et devons vivre entretemps... Et... pouvons et devons le faire même dans l'État invalide imposé de force et d'autorité. Ce que nous faisons. MAIS, ce n'est pas une raison pour ignorer le fait que nous vivons dans un État de contrainte. Et surtout, ignorer que ce fait ne pourra pas, en aucun cas, nous permettre de déployer notre énergie. L'énergie d'un peuple ne saurait être en mesure de se déployer sans liberté, sans État démocratique valide.
    Ce pourquoi il nous faut un VRAI Aggiornamento.

  • Michel Gendron Répondre

    18 août 2009

    Bonjour,
    Votre réponse est intéressante et particulièrement étoffée. J'y apprends beaucoup. Lorsque j'ai lu l'opinion de monsieur Lamontagne ce matin, j'ai eu 2 réactions.
    La première : oui, il faut que le Québec s'engage dans des projets réels et concrets. En tant que nation, il nous faut le faire, cela sans attendre le Grand Soir. Le 6 juin dernier, à la rencontre d'IPSO, Françoise David a développé la notion de projets associés à la marche vers l'idépendance. J'étais d'accord, et je le suis toujours.
    Deuxième réaction : j'ai été déçu par l'auteur lorsqu'il affirme que la souveraineté n'est pas la solution, sauf s'il y a bloquage. Il dit, en effet :
    «Je prétends que la nécessité de la souveraineté ne se présentera pas à cause d’une vague opposition entre la politique canadienne et les « aspirations » du Québec, mais parce qu’il y aura une confrontation majeure sur des enjeux réels, urgents, concrets et bien compris par toute la population. Les chances que cela se produise sont faibles car les Canadiens ne sont pas si différents des Québécois. Par contre, elles demeureront nulles si les paramètres du débat politique ne changent pas.»
    J'estime son propos réducteur, comme si la souveraineté n'était qu'un pis aller. Pour moi, le fait que le Québec soit une république indépendante change totalement la donne! Quand il dit que les Canadiens ne sont pas différents des Québécois, il peut avoir raison en partie, mais pas sur tout. Par exemple, les intérêts de l'Alberta diffèrent passablement des nôtres, notamment en matière d'écologie, de dépendance au pétrole, etc.
    Les conservateurs de l'ouest, plutôt organisés merci, ne nous seront d'aucun secours, soyons-en assurés.
    Cela dit, à la lutte pour la souveraineté doit être combinée à la promotion de projets mobilisateurs. Pas seulement se limiter à la défense de la langue. L'action doit s'inscrire dans une dialectique sociétale, qui souvent sera complexe. La stratégie n'est pas notre point fort, mais c'est par l'action qu'on apprend.
    Au moins, le texte de Lamontagne nous force à réfléchir, à mieux définir les enjeux, à repenser l'action politique (et donc sociale, économique, écologique...). Mais il faudra bien un jour être capable de recentrer tout ça au niveau du Québec réel.
    Au plaisir

  • Archives de Vigile Répondre

    18 août 2009

    Je ne pense pas contrairement à vous, monsieur Archambauklt, et je vous le dis en tout respect, je ne pense pas dis-je, que monsieur Lamontagne soit dans l'erreur. Pour moi, la phrase clé de son texte est la suivante : «Autrement dit, de quelque côté que l’on se tourne, la souveraineté n’apparaît pas comme une condition nécessaire pour faire face aux défis actuels et futurs, qu’ils soient internes ou externes. Elle ne le deviendra que si le Québec est empêché de les relever à cause de son appartenance au Canada.».
    Comme disait quelqu'un, la réalité c'est ce qui est, pas ce qu'on pense, pas ce qu'on voudrait... Souverainiste, je le suis autant que vous. Je ne me reconnais pas dans le Canada, je ne suis pas canadien, je suis Québécois. Mais la réalité c'est que dans le moment, les gens qui pensent comme ça, comme moi comme vous, ne formons pas la majorité. Et veux veux pas, il appert que ce n'est pas demain la veille que cela se produira. La réalité est têtue. Je suis conséquemment d'accord avec l'idée que désormais il nous faut penser activement à utiliser incluant notre créativité, tous les moyens dont nous disposons pour nous attaquer de front aux problèmes de fond auxquels notre société est confrontée, plutôt que d'attendre le grand soir comme ce fut le mot d'ordre qui justement nous a empêché d'évoluer vers la maturité qui est la seule voie pouvant nous permettre d'atteindre les objectifs que nous poursuivons, cela ayant créé les conditions nécessaires pour provoquer le changement.