Historique du français en science

Pour une bibliothèque scientifique sur internet

Tribune libre

Le français en sciences, c'est comme si le titre en lui-même nous révélait un fait historique qui nous fait réaliser l'ampleur de la pertinence de la langue française en science. Souvenons-nous qu'après la Révolution française, à la création de l'Académie française, il fut entendu que pour éduquer les citoyens et diffuser les connaissances, il fallait une courroie de distribution liant ses connaissances au peuple. Cette courroie fut le français uniformisé qui, parlé par 200 millions de personnes dans le monde aujourd'hui, a été forgé au Siècle des Lumières pour servir les arts et les sciences.
 
Depuis ce temps, la France et d'autres collectivités francophones comme le Québec ont contribué à l'avènement de la science et à la compréhension du monde. Pensons à Marie Curie, au chanoine Georges Henri Lemaître, astrophysicien et mathématicien de la cosmologie dynamique, qui fut l'un des premiers à imaginer l'univers en expansion, aux frères Lumière, qui inventèrent le cinématographe.
 
Le dynamisme du français dans les sciences sera à l'avenir un paramètre important pour la vitalité du Québec français. Culturel, car si l'élite scientifique sombre dans la mondialisation linguistique actuelle, le Québec se retrouvera dans un contexte où le français n'aura plus sa pertinence dans les domaines scientifiques.
 
Socialement, cela donnera le signal que le français ne sert plus le savoir et l'innovation et, n'étant plus une langue qui crée et produit, ne sera plus en mesure de nommer les choses quotidiennes et ordinaires de l'avenir, surtout dans les technologies numériques et informatiques.
 
Pour assurer la contribution du français en sciences à l'avenir, il serait pertinent d'instituer une bibliothèque universitaire virtuelle qui rendrait accessible la production scientifique des pays francophones dans tous les coins du globe. Présentement, il est plus prestigieux de publier en anglais, donc les revues et universités du monde anglo-saxon ont le haut du pavé dans les sciences. Si les francophones publient davantage en français, il en découlera plus de prestige pour les revues et institutions francophones.
 
Il est primordial que le français excelle dans le domaine des sciences, particulièrement au Québec, pour la diversité linguistique dans le monde. Oui, si le Québec devient un pôle d'attraction important dans les sciences de par la qualité et la renommée de ses universités francophones, non seulement le Québec attirera des étudiants étrangers qui contribueront à l'édification des sciences dans la Francophonie, mais réussira à garder ses chercheurs, ses scientifiques et ses professeurs de renommée qui souvent sont tentés par l'exil dans les pays anglophones.
 
Même si le français est une langue à grande diffusion, dans le contexte québécois, il faudra agir sérieusement et vigoureusement au niveau de l'enseignement supérieur dans les domaines scientifiques, car le Québec n'est qu'une goutte d'eau dans un océan anglo-saxon, nous sommes encerclés linguistiquement. Nous devons à la fois être capables de fonctionner en français et d'échanger avec nos voisins en anglais.
Nous y sommes arrivés jusqu'ici et nous pourrons nous projeter dans l'avenir seulement si nous prenons les bonnes décisions politiques. Sa Majesté la langue française a beau rendre la justesse, elle ne rend pas la justice; le plus souvent, ce sont les juges qui décident de cette dernière, ce qui brise notre rempart contre l'assimilation au Canada.
 


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 septembre 2013

    Quand j'ai besoin de renseignements scientifiques, je consulte Wikipédia en français et en anglais. Souvent, mais pas toujours le cas, le côté anglais est plus riche.
    Ou bien ils fournissent des informations différentes.
    Cependant, Wikipédia a une vocation plus large que celle d'un dépôt scientifique.
    Si bibliothèque scientifique doit être, elle doit emprunter le modèle Wikipédia pour ses opérations. Celui-ci est convivial et bien connu. Quand aux sources (articles d'annales scientifiques référées), elles peuvent être placées dans l'équivalent de wikisources. Les graphes moult référés, dans l'équivalent de wikicommons.
    La question des copyrights doit être réglés. Mais il faut signaler que les scientifiques paient pour être publiés et non rétribués par les diffuseurs. Ce sont les références qui sont payantes en termes de bourses et de subventions qu'ils obtiennent.