Nous continuerons à dénoncer chaque situation, donc chaque mauvais comportement raciste, antisocial ou simplement indifférent, car c’est non seulement nécessaire de rendre justice à tout ce que l’on aime, mais aussi parce que c’est notre devoir de citoyen de cultiver et de partager ce que nous avons de plus beau, c’est-à-dire tout ce qui nous unit collectivement et qui nous permet d’avancer ensemble humainement. Nous irons nous manifester ouvertement, debout, devant tous ceux qui refusent de prendre en considération l’importance pour eux de participer pleinement à la société québécoise.
N’être pas fonctionnel convenablement en français.
Que ce soit à cause d’un manque d’intérêt total, que ce soit par un manque d’effort personnel ou par réflexe raciste, nous jugeons incompréhensible et antisocial ce genre de choix fait par plusieurs citoyens nés ou pas au Québec de ne pas considérer la volonté de la collectivité québécoise de vivre dans une société égalitaire, solidaire où le ciment social est la langue française.
Nous serons donc au rendez-vous pour dénoncer toute situation où il est impossible d’avoir un service convenable et digne de ce nom en français, surtout où il est impossible de travailler en français et où il est impossible d’être employé parce que notre maîtrise de la langue anglaise n’est pas assez bonne selon l’employeur anglophone, et ce pour un emploi qui n’a aucun lien avec la clientèle. Il est évident alors que, derrière ces situations qui respirent l’attitude antisociale et parfois raciste que nous dénonçons, il y a des gens, des commerçants, qui alimentent ces situations. Alors comme citoyen, c’est en toute légitimité que nous dénoncerons ces comportements. Nous dénoncerons particulièrement les mauvais comportements des propriétaires de petites et moyennes entreprises, car, contrairement aux grandes multinationales qui n’appartiennent pas à des citoyens québécois et qui nous sont donc d’aucune écoute, nous avons la certitude que le fait de dénoncer les comportements antisociaux des citoyens québécois est plus porteur et plus logique, car se sont des gens qui seront plus enclins à comprendre ou à accepter les aspirations de la collectivité québécoise.
Nous aurons donc plus de chances de persuader les propriétaires d’un petit commerce, citoyens québécois, de donner un service convenable et d’admettre que les travailleurs québécois ont le droit de travailler en français, comme d’ailleurs le stipule l’article 4 du chapitre II de la loi 101 plutôt que d’essayer de faire entendre raison au propriétaire d’une multinationale qui habite au Texas, situation pour laquelle s’applique la francisation des entreprises, le chapitre VII de la loi 101. Il faut surtout retenir qu’il y a une majorité d’hommes et de femmes dans la collectivité québécoise, d’ici ou d’ailleurs, qui, guidés par leur raison et leur amour de tout ce que représente le Québec actuel et en devenir, désirent, veulent et ont choisi le Québec pour le fait français.
Quoi de plus légitime humainement que de vouloir tisser des liens et se faire comprendre par les gens qui vivent dans la même demeure que nous.
S’intégrer et s’ouvrir à l’autre, c’est se posséder soi-même de pouvoir se donner la possibilité de choisir.
La liberté, c’est pouvoir choisir.
Denis Pagé