Oui, Montréal a besoin de ces deux projets de transports collectifs, soit d’un SLR (système léger sur rail) sur le nouveau pont Champlain, et d’un train de banlieue desservant l’ouest de Montréal et l’aéroport Montréal-Trudeau.
Étant aux prises avec des finances précaires, le gouvernement de Philippe Couillard estime qu’il n’en a pas les moyens financiers. Mais il a trouvé le Messie pour prendre la relève et financer lesdits travaux à hauteur de 5 milliards de dollars: Michael Sabia.
Le grand patron de la Caisse de dépôt et placement y verrait, lui, une bonne occasion d’investissement.
C’est quand même étonnant! Même si aucun projet de transport public ne s’est historiquement avéré rentable au Québec, Michael Sabia croit que les deux futures dessertes offrent «des perspectives de rendements stables et prévisibles», rien de moins.
Comme il ne s’agit pas d’une commande politique, est-ce de la témérité que de se lancer dans un tel investissement? Quoi qu’il en soit, quel investisseur optimiste notre grand patron de la Caisse!
MAIS...
Est-ce le rôle de la Caisse de dépôt et placement du Québec d’investir 5 milliards de dollars dans la réalisation de ces coûteux et ambitieux projets de transports collectifs locaux, agissant ainsi comme maître d’ouvrage et maître d’œuvre desdits projets? Non.
J’aimerais rappeler que la mission fondamentale de la Caisse est de faire fructifier les 214 milliards d’actif de ses 31 déposants, dont les cotisations des Québécois au RRQ, les régimes de retraite des employés de la fonction publique et parapublique, le Fonds des générations, l’actif de l’Assurance automobile du Québec, etc.
À l’instar des autres grandes caisses de retraite d’envergure mondiale, la Caisse détient depuis plusieurs années des participations dans divers projets d’infrastructures (aéroports, autoroutes, etc.). Cela fait partie de sa stratégie de diversification de son immense portefeuille.
Entre détenir une participation financière dans un portefeuille d’infrastructures et jouer au principal bailleur de fonds et gestionnaire de projets d’infrastructures, il y a tout un monde.
Où sont les investisseurs privés ?
La Caisse n’a pas à se faire distraire par les aléas de la construction et de la gestion de nouveaux projets de transports collectifs. Laissons cela au ministère des Transports et aux administrations municipales.
Si les bonzes de la Caisse, après une sérieuse évaluation indépendante, estiment qu’une participation financière dans les futurs SLR et train de banlieue de l’ouest de Montréal peut rapporter un intéressant rendement, qu’ils y investissent en acquérant une participation minoritaire, sans plus. Comme ils le font à l’échelle internationale pour les autres projets d’infrastructures.
Question: si le SLR et le train de banlieue représentent une si bonne affaire, pourquoi les investisseurs privés (CN, CP, SNC Lavalin, etc.) ne font-ils pas la queue pour y investir leurs billes?
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