Sociétés d’État : non aux primes de rendement !

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Les auges à cochons : « Eille, les bénéficiaires de ces primes, bonis et incitatifs travaillent dans des sociétés d’État qui détiennent un monopole dans leurs secteurs respectifs »


Lors de l’exercice financier 2020-21, où la pandémie de la COVID-19 faisait rage, les sociétés Hydro-Québec et Loto-Québec s’étaient gardé une petite gêne en ne versant pas de primes de rendement à leurs dirigeants. 


Mais pas à la Société des alcools (SAQ) où les cadres se sont partagé des primes de 9,5 millions de dollars. Ni chez Investissement Québec où les gratifications ont atteint les 8,7 millions $.  


Que nous réserve-t-on en 2021-22 ?  


Comme l’a rapporté mercredi mon collègue Jean-Michel Genois Gagnon, Hydro-Québec est revenue à ses habitudes d’avant-pandémie en versant en 2021 des primes de rendement de l’ordre de 31 millions de dollars à ses cadres et employés. Un montant presque similaire de primes avait été versé en 2018 et 2019. 


Hâte de voir le montant des primes qui seront versées par les autres sociétés d’État. 


CONTRE  


Cela dit, je trouve que ça n’a aucun bon sens de verser des primes de rendement, des bonis ou autres incitatifs au personnel des sociétés d’État. Et cela, peu importe le type de poste occupé : haut dirigeant, cadre, personnel professionnel, etc. 


Je fais notamment référence ici à Hydro-Québec, Investissement Québec, Loto-Québec et la Société des alcools du Québec (SAQ).  





DU SALAIRE DÉGUISÉ  


Ces primes, bonis et incitatifs ne sont en réalité que du « salaire déguisé » qui vient gonfler la rémunération globale (salaire, fonds de pension, avantages sociaux) du personnel de ces grandes sociétés d’État.  


Si le gouvernement de François Legault estime sérieusement que la panoplie de primes et bonis, versés aux hauts dirigeants et certains groupes d’employés des sociétés d’État, est totalement méritée et justifiée, qu’il augmente les salaires de tout ce beau monde en conséquence. 


Qu’on cesse de nous faire accroire que ces gratifications salariales sont attribuables à un rendement exceptionnel.  


DES MONOPOLES D’ÉTAT  


Eille, les bénéficiaires de ces primes, bonis et incitatifs travaillent dans des sociétés d’État qui détiennent un monopole dans leurs secteurs respectifs.  


Hydro-Québec est en concurrence contre qui dans l’électricité ? Contre les propriétaires des éoliennes, les petits producteurs d’électricité ? Voyons donc !  


Investissement Québec ? Mandatée par le gouvernement du Québec, IQ (gestionnaire également du Fonds de développement économique) s’occupe de distribuer aux entreprises des milliards de dollars en prêts et en capital de risques qui viennent des goussets du gouvernement, c’est-à-dire de nos poches.  


Son rôle c’est d’être complémentaire aux sociétés privées de capital de risque et non de les concurrencer.  


Chez la SAQ, c’est quoi le défi ? De convaincre les Québécois d’acheter plus de vin et de boissons alcoolisées, d’augmenter les prix sans devoir affronter de la concurrence ?  


Quant à Loto-Québec, grand manitou du monde des loteries et des casinos au Québec, est-il vraiment nécessaire de verser des primes pour que les dirigeants et le personnel fassent le boulot pour lequel on les rémunère ? 


À ce que je sache, le Québec n’est pas un « Las Vegas » où les sociétés privées se partagent le marché du gambling











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