Ces jours-ci, on la voit distinctement la ligne de fracture politique du Québec moderne: d’un côté, il y a ceux qui veulent des taxes, des taxes, des taxes.
Souvent des gens issus du secteur public ou des activistes de carrière qui n’ont d’autre choix que de chérir les taxes; c’est la source de leur richesse, l’assise de leur succès, leur seule façon de voir les choses.
C’est avec les taxes qu’ils se sont offerts une maison, un chalet et une pension payée par les autres...
Ce sont les tenants du modèle parasitaire, le fameux modèle québécois. Soutenu à la télé par une ribambelle d’experts en tous genres venant souvent, eux aussi, du secteur public.
C’est le camp des libéraux, des péquistes et de Québec solidaire. Les rois mages du statu quo.
Les libéraux, on le devine, aiment bien les Québécois quand ils sont prestataires... Cet état les confine à la mendicité. Et l’État, sous des dehors humanitaires, se fait complice de la manœuvre; ses multiples programmes constituent un puissant chloroforme.
Politiquement, l’État est l’instrument le plus efficace de répression; un peuple appauvri par lui-même n’aura jamais d’autres souci que de joindre les deux bouts... Autrement dit, un Oui aux impôts, c’est aussi un très efficace Non au pays...
Quant à eux-mêmes, les libéraux sont incapables de modernisme. Leur soi-disant réforme de la fiscalité de même que la simili révision des programmes n’auront été que des miroirs aux alouettes. Les Québécois ayant une mémoire auto-nettoyante ont tout oublié des promesses faites à l’enseigne du changement et de l’allégement fiscal...
Les autres, péquistes et solidaires, ils ont peut-être plus de gueule, voire du panache, mais leur colonne vertébrale est en tenaille, tenue fermement dans les serres de la CSN, de la CSQ et de la FTQ.
Ils prétendent à une personnalité propre mais, dans les faits, ce sont des ventriloques sur les genoux de présidents patentés...
De l’autre côté de la fracture, il y a la CAQ. La Coalition Avenir Québec qui n’ose pas toujours aller au front.
C’est la droite timide, timorée, facilement effarouchée, qui ne dit pas encore tout haut ce que la majorité taxable dit tout bas... Que le poids des taxes et de l’impôt devient intolérable. C’est nuisible, étouffant, déprimant.
La CAQ va le plus loin possible, aux limites de la rectitude et de sa témérité, en jonglant avec l’idée de ne pas tout taxer... Un grand pas pour l'humanité... locale.
Une hérésie dans la Belle province où on compte généralement sur son voisin pour le moindre petit confort additionnel...
La CAQ, qui n’assume pas tout à fait sa droititude, hésite à réclamer une véritable réforme fiscale. Une réforme qui nécessiterait une méticuleuse révision des programmes suivie d'une réduction conséquente des effectifs de l’État.
Tout est lié, inéluctablement, surtout en matière fiscale. Ce proverbe est criant de vérité : plantez des fonctionnaires, vous récolterez des impôts!
Ici, le favoritisme institutionnel est rebaptisé «partage de la richesse». Les services sont des prétextes à l’embauche et assurent l’emprise des syndicats sur l’État.
Apparu récemment dans les sondages, un embryon dit conservateur. Le parti d’Adrien Pouliot qui, allez comprendre pourquoi, se contente encore et toujours d’un chef faisant de la politique in abstentia...
Un jour, peut-être, Gérard Deltell le sortira-t-il de la marge quand il en aura marre d’Ottawa mais, en attendant, le Parti conservateur du Québec, c’est le hobby d’un dilettante.
C’est le dossier Netflix qui a inspiré les enragés de la fiscalité et les politiciens en mal d’objectif.
Ils se sont ligués contre les Américains, réclamant qu’ils soient taxés comme les autres. La Belle province se montre dans toute sa socialiste splendeur.
Le script est connu des bureaucrates et des activistes du conseil central: Plus de taxes? Oui, Oui, Oui! Plus de dépenses? Oh! que Oui! Ça changera quelque chose? Euh...
Avec leurs acolytes parlementaires, ils participent avec bonheur à une fraude intellectuelle préméditée : ce n'est pas Netflix qui sera pas taxée. Ou Amazon. La TVQ sur les abonnements de Netflix ou les livraisons d'Amazon ne coûtera rien à Netflix ou à Amazon.
Ce sont les contribuables québécois qui seront taxés. Comme chez McDo où le café à 2,00$ coûte 2,30$ aux gagne-petit comme aux retraités en coton ouaté qui n'ont pas les moyens d'aller au marché de Noël de Strasbourg...
Mais ne sont-ils pas bernés tous les jours, ces braves Québécois fiscalisés? Aux urgences comme sur les routes... Alors une fois de plus ou de moins, vous me direz que ça ne changera rien à leur triste sort...