Non à la souveraineté multiculturaliste de Québec solidaire

La position de Québec solidaire pave ainsi la voie à la consolidation, au Québec, du multiculturalisme déjà bétonné par la constitution canadienne

Laïcité — débat québécois


Le 25 janvier dernier, le député de Mercier, Amir Khadir, affirmait que Québec solidaire était le seul parti capable de réaliser la souveraineté du Québec. Deux jours auparavant, Ruba Ghazal, porte-parole de Québec solidaire, participait à un débat sur la laïcité organisé par la librairie Paulines avec Jean-Marc Larouche et Guy Rocher, trois des auteurs du livre collectif Le Québec en quête de laïcité.
Les propos de Mme Ghazal sont demeurés dans la droite ligne de la position contradictoire de son parti, c'est-à-dire celle de la «laïcité ouverte», plus précisément ouverte aux accommodements religieux dans les institutions publiques. Est-il encore besoin de préciser que la laïcité a justement pour but d'assurer une séparation entre religions et institutions publiques?
La «laïcité ouverte» est une chimère créée par l'application du multiculturalisme au domaine de la religion. Si l'on applique cette approche à la religion, comment par la suite ne pas le faire pour l'ensemble des politiques culturelles, scolaires et linguistiques? C'est d'ailleurs cette approche qui nous a valu le cours Éthique et culture religieuse qui consacre le multiconfessionnalisme d'une école supposée laïque.
La position de Québec solidaire pave ainsi la voie à la consolidation, au Québec, du multiculturalisme déjà bétonné par la constitution canadienne.
La question de l'intégration
Selon ce qu'a mentionné Mme Ghazal, la «laïcité ouverte» mise de l'avant par Québec solidaire est motivée par le souci d'intégrer les nouveaux arrivants. Il s'agit là d'une intention noble mais que personne n'est jamais parvenu à démontrer. L'évidence des accommodements religieux nous montre plutôt le contraire.
Peut-on penser que l'érouv à Outremont avait pour but de faciliter l'intégration des hassidim? Que le droit de porter un kirpan à l'école ou un turban dans la GRC a aidé l'intégration des sikhs? Que les revendications de salles de prière dans les lieux de travail et d'étude ont aidé la cause des musulmans? Que le port du hidjab dans les écoles, dans la fonction publique et autres lieux de travail fait tomber les barrières entre les communautés religieuses? Que le maintien du crucifix «patrimonial» (!) à l'Assemblée nationale et les prières dans les conseils municipaux sont des messages de bienvenue?
L'un des plus récents cas d'accommodements religieux, soit celui de la fillette de maternelle à qui on a fait porter un casque anti-bruit pour éviter que les chansons de sa classe ne se rendent jusqu'à ses oreilles, est la plus belle démonstration de l'incohérence de l'argument de l'intégration. Peut-on penser que cette fillette sera un jour intégrée avec une telle mise à l'écart du groupe, avec de telles pratiques en pure violation des objectifs de l'école?
Gérard Bouchard, l'un des principaux défenseurs de la «laïcité ouverte», définit ainsi l'intégration: «l'ensemble des mécanismes et processus d'articulation (ou d'insertion) grâce auxquels se constitue le lien social, cimenté par des fondements symboliques et fonctionnels» (Revue de droit, 56,2). Comment parler de «lien social cimenté par des fondements symboliques et fonctionnels» lorsqu'on ne partage pas la même notion symbolique et fonctionnelle du lien entre l'État et la religion?
Les tenants de la «laïcité ouverte» parlent habituellement de l'intégration dans le sens restreint d'accès au marché du travail. En quoi les accommodements religieux lèvent-ils les obstacles à l'emploi? Aucune étude n'a jamais été soumise à l'appui d'une telle chose. Bien au contraire, il y a tout lieu de craindre que les accommodements religieux, comme celui des salles de prières et du port du hidjab, n'ajoutent de nouveaux obstacles et soient porteurs de discrimination à l'endroit de tout candidat ou candidate au nom à consonance arabe. Plusieurs témoignages en ce sens émanent d'ailleurs des employeurs.
Par ailleurs, le seul accès au marché du travail n'assure aucunement l'intégration comme nous le rappelle cruellement l'affaire Shafia.
Le port de signes religieux
L'argument de l'accès au marché du travail est surtout utilisé pour justifier l'acceptation du port de signes religieux dans la fonction publique. On cherche ici de nous jeter de la poudre aux yeux en soutenant implicitement que quelques emplois dans ce secteur assureraient l'intégration économique d'une communauté comptant plusieurs dizaines de milliers de personnes, tout en passant sous silence l'énorme coût politique d'un tel accommodement.
La question de la laïcité ne se résume pas à cet aspect, mais il s'agit là d'un enjeu important à cause de la symbolique qu'il revêt. Pour l'instant au Québec, la question ne concerne que le port du hidjab. Selon ce qu'affirmaient avec force quelques intervenantes musulmanes lors du débat à la librairie Paulines, ceux et celles qui en font un objet de revendication ne sont pas des musulmans mais des islamistes.
Si l'on fait passer l'affichage public de sa religion avant toute autre chose, on s'exclut soi-même de nombreux secteurs de la vie sociale et communautaire touchant aux loisirs, aux sports, aux fêtes populaires et, bien sûr, aux emplois où la proscription de ces signes est légitime.
Le hidjab est soit un signe religieux ostentatoire, soit un symbole de l'infériorisation des femmes, soit les deux. Dans l'un et l'autre cas, l'État est légitimé de l'interdire. Les représentants de l'État doivent en effet refléter non pas leurs croyances religieuses personnelles mais les valeurs défendues par l'État et ses lois. Les valeurs mises en cause ici sont celles de l'indépendance de l'État face aux religions ainsi que l'égalité des sexes. L'État doit à tout prix éviter d'être associé à un discours vestimentaire qui nie les valeurs sur lesquelles reposent la démocratie et la modernité.
Comme si elle portait un casque anti-bruit, Ruba Ghazal a fait la sourde oreille à tout argument contredisant les prétentions de la «laïcité ouverte». Elle reconnaît par ailleurs avoir bénéficié au Québec d'un contexte social sécularisé qui lui a permis un cheminement émancipateur des coutumes religieuses de son milieu familial. Curieusement, en défendant la position multiculturaliste de Québec solidaire qui conduit à l'érosion de nos acquis, elle refuse de protéger cette culture publique laïque dont elle profite aujourd'hui.
Si le Québec doit un jour accéder à la souveraineté, que ce soit pour établir une véritable république laïque, libre et démocratique et non un État multiculturaliste à la canadienne.

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Daniel Baril46 articles

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Anthropologue de formation, ex-rédacteur à l’hebdomadaire Forum de l’Université de Montréal, administrateur au Mouvement laïque québécois et à l’Association humaniste du Québec.

Auteur de Aux sources de l’anthropomorphisme et de l’idée de Dieu et codirecteur des ouvrages collectifs Heureux sans Dieu et Pour une reconnaissance de la laïcité au Québec.





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21 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2012

    Daniel Baril a fort bien résumé les enjeux: une fois que la laïcité est "ouverte", elle se vide de son sens! Il est facile de taxer de dogmatisme ceux qui refusent la domination des religions mais comment devons-nous qualifier nos magnifiques députés, PQ compris, qui ont approuvé à l'unanimité la "patrimoinisation" du crucifix de Duplessis à l'Assemblée nationale, imposant ainsi sans vergogne un symbole religieux extrêmement fort à l'ensemble de la province ? Dans les pays à la démocratie balbutiante, on appelle cela la "dictature de la majorité" et il s'agit d'une maladie infantile contre laquelle le Québec se croyait vacciné. Hélas il n'en est rien: le réflexe identitaire continue de brouiller la vision de ceux qui nous gouvernent. Inquiétant.

  • Laurent Desbois Répondre

    7 février 2012

    Il est inquiétant que les deux dirigeants de la commission Bouchard-Taylor puissent être impliqués d’aussi près avec des partis politique, tel que Québec Solidaire et le NPD, faisant la promotion de la « laïcité ouverte ».
    Pouvons-nous réellement compter sur eux pour régler le débat sur l’identité nationale, la laïcité et les accommodements raisonnables? Ma réponse est non.

  • Laurent Desbois Répondre

    7 février 2012

    Et que dire de Gérard Bouchard et de Charles Taylor de la commission Bouchard-Taylor et de leur liens avec QS et le NDP????
    Enfin, il est tout de même inquiétant que les deux dirigeants de la commission Bouchard-Taylor puissent être impliqués d’aussi près avec des partis politique, tel que Québec Solidaire et le NPD, faisant la promotion de la « laïcité ouverte ». Pouvons-nous réellement compter sur eux pour régler le débat sur l’identité nationale, la laïcité et les accommodements raisonnables? La réponse est non.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2012

    Pour ceux et celles qui s'intéressent à cette question, lire l'excellent article dans Wikipedia ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFcit%C3%A9
    Mais de grâce, faites-en un débat objectif et rigoureux. Pas un débat bêtement partisan.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2012

    Encore une fois, toutes ces attaques contre QS sont le fait d'individus qui ont peur que leur statut social et leur importance dans la société perdent un peu de lustre parce que QS entend réduire la fracture socio-économique en établissant un revenu minimum garanti.
    Des pauvres moins pauvres, il semble que ça ne fasse pas l'affaire de tout le monde. Mais étant donné qu'on ne peut être contre ça, (du moins l'afficher publiquement) on cherche toutes sortes de "bébittes" à QS en dehors de leur position en faveur d'un revenu minimum garanti.

  • Laurent Desbois Répondre

    3 février 2012

    Et dans la même ligné de leurs alliés du 2 mai...Le NDP et le bilinguisme dans ce pays-ci…
    Au Québec à toutes fins pratiques pour le NDP, c’est le bilinguisme intégral, si on se fie à leurs communiqué, leurs offres d’emploie, leurs publicités, leurs interventions en chambre…
    Vous trouverez ci-dessous des missives de nos députés NDP québécois qui confirment que :
    • Le Canada est un pays bilingue… l’anglais et la traduction (lorsque vous êtes là) ;
    • Pour le NDP, le dialogue entre les cultures ne passe pas par la langue officielle du Québec, mais bien par le bilinguisme à la Trudeau !
    Françoise Boivin, qui exprime assez clairement la position du NDP :
    http://www.youtube.com/watch?v=cTTRPPftDxY
    À 5 min. « Et si on croit fondamentalement dans le bilinguisme dans ce pays-ci… et moi j’y crois ! »
    « Sauvegardons l’école Nesbitt !
    En cette semaine de rentrée scolaire, mon attention est retenue par les menaces de fermeture qui pèsent sur l’école Nesbitt. Or, cette école offre un programme d’immersion française d’une grande qualité et la fermeture de Nesbitt serait donc une grande perte pour le dialogue entre les cultures. »
    Alexandre Boulerice,
    Député NDP de Rosemont-La-Petite-Patrie
    Hélène Laverdière NPD Laurier/Ste-Marie, qui cherchait une ou un étudiant universitaire intéressé-e par un stage dans son bureau de circonscription pour « make sure to keep our English constituents informed of our activities... » ( Elle est celle pour qui Amir Khadir a voté et se félicitait de sa victoire sur Gilles Duceppe)
    Et que dire de Dany Morin, mon député NDP bilingue favori, Member of Parliament NDP for Chicoutimi - Le Fjord at Gouvernment of Canada
    http://www.youtube.com/watch?v=DZomd36CWC8

  • Laurent Desbois Répondre

    3 février 2012

    Je n’ai pas davantage entendu Amir Khadir dénoncer pareille situation ?
    Amir Khadir: le Québec pratique l'apartheid contre les premières nations
    http://www.youtube.com/watch?v=DJ2APhs2hA0&fb_source=message
    L'orateur qui précédait Amir Khadir était un warrior mohawk ayant fait référence au français comme étant la langue de l'oppresseur.
    « Le 15 mai 2011 Amir Khadir participait à un rassemblement pour 'l'intifada' au métro Mont-Royal, où il a notamment accusé le Quebec de pratiquer un régime d'apartheid. L'orateur précédent un warrior mohawk, a fait référence au français comme étant la 'langue de l'oppresseur'. Jamais notre bon député n'a jugé bon de se dissocier de ces propos au cœur de son allocution. C'est une honte venant d'un membre de l'Assemblée Nationale. Il devrait se sentir gêné quand il prétend mettre le cap sur la défense de la langue... »

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2012

    La plupart des récriminations contre QS viennent du fait que QS va porter ombrage au statut social de plusieurs en établissant un revenu minimum garanti afin que tous puissent vivre décemment.
    Mais évidemment pour ne pas mal paraître, on n'attaque pas QS sur ce terrain mais sur d'autres.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2012

    La laïcité, cette religion d'État maçonnique n'aura jamais le pouvoir d'attraction pour rassembler les Québécois sous son empire. Il lui manque aussi la transcendance. La laïcité ne sert comme toujours qu'à combattre et possiblement à faire disparître la présence catholique au Québec, toutes les autres confessions religieuses y sont plutôt imperméables et lui résistent.
    GV

  • Yves Claudé Répondre

    2 février 2012

    Au delà d’une certaine naïveté et d’un amateurisme politique qui consiste à confondre les “bons sentiments” avec le programme d’un parti qui prétendrait diriger l’État au nom des citoyens et de la société, on doit constater que le multiculturalisme traditionnaliste, sexiste et rétrograde, qui est devenu la marque de commerce de QS représente aussi une stratégie électorale qui s’inspire à la fois des politiques du Parti libéral du Canada et du NPD dans le clientélisme “ethnique”, et de celles du Parti conservateur du Canada, dans la conquête d’une base sociale conservatrice dans les “communautés culturelles”.
    L’opportunisme, et l’obsession de la conquête du pouvoir à tout prix, d’ailleurs maintes fois affirmée par les dirigeants de QS, condamne ce parti à la confusion idéologique et à un rôle de concurrent protestataire des partis bourgeois électoralement multiculturalistes.
    Les quelques militants qui s’opposent à la stratégie multiculturaliste anti-laïque de QS, ne font pas le poids face à l’influence de la “mère supérieure” qui maintient son emprise sur le parti pendant que l’autre co-chef occupe l’espace médiatique.
    Une alliance électorale avec le PQ aurait obligé QS à relativiser son orientation multiculturaliste, c’est sans doute une des raisons qui a conforté les militants de ce parti dans leur très sectaire fuite en avant vers une défaite politique et organisationnelle.
    Yves Claudé

  • Andréa Richard Répondre

    2 février 2012

    Andréa: l’Indignée.
    Parler au nom de Dieu ou d’un Dieu, c’est de l’usurpation. De l’usurpation ou un Usurpateur, cela doit être dénoncé; or ces chefs religieux qui parlent au nom d’un dieu, qu’ils soient juifs, catholiques, musulmans ou de d’autres nominations; non seulement ils ne sont pas dénoncés, on les honore! Oui, c’est indignant, je suis indignée.
    Il semble que aussi longtemps que dans la Charte de la Constitution Canadienne il sera écrit: “Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit” (préambule); les chefs religieux non seulement ont le droit de parler au nom de Dieu, mais leurs fidèles n’ont qu’à invoquer en cours juridique, leur religion – reliée à Dieu; pour avoir droit à des accommodements déraisonnables au détriment d’une majorité qui veut la suprématie de la laïcité, et au détriment de nos valeurs québécoises et canadiennes. Monsieur Baril, dites-moi, faudrait-il une manifestation ou un soulèvement de la population pour faire enlever de notre Constitution Canadienne, cette phrase insensée?
    Notre identité c’est d’abord Citoyens et Citoyennes d’un pays, avec les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes privilèges. Le fait que l’on soit catholique, juif ou musulman, ne justifie pas des réclamations dans la sphère publique, les religions sont du domaine privé. Il est donc insultant, que, sous prétexte de la liberté de conscience et de religion, des accommodements soient donnés au nom de ces religions qui priment sur la laïcité citoyenne, alors que cela devrait être le contraire. Il ne faut pas oublier que la laïcité unit, alors que les religions divisent, on a qu’à se référer à l’Histoire du passé. L’l’Histoire du présent, de par les problèmes sérieux et évidents que subissent présentement plusieurs pays, dont l’Europe, et ceci dû aux accommodements religieux, en témoigne. Ce qui est indignant, c’est qu’ici au Québec et au Canada, nos chefs gouvernementaux laissent faire... On me dit que ce serait –pour avoir des votes- que le Chef, et le Parti, passe avant l’intérêt du peuple québécois et canadien. Si cette déclaration est vraie, c’est scandaleux et indignant!
    Andréa Richard, l’Indignée

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    2 février 2012

    Excellente analyse Monsieur Baril,
    La laïcité s'accommode bien de certaines pratiques religieuses quand elle sont instrumentalisées afin de faire pression sur la sphère citoyenne.
    En fait, ce n'est pas la RELIGION de la laïcité qu'il convient de défendre mais bien les PRÉROGATIVES de la RÉPUBLIQUE.
    Ce que Québec Solidaire feint de ne pas comprendre ...
    Les citoyens, en authentique république, ont parfaitement le droit de pratiquer la religion de leur choix et même d'en discuter sur la place publique. On ne va tout de même pas restreindre les croyances et leurs manifestations à l'intimité des chaumières !
    Là où le bât blesse c'est lorsque le pouvoir IMPÉRIAL (et tous les gens bien informés et de bonne foi me comprendront) intrumentalise les croyances afin de créer des divisions.
    Les mêmes qui subventionnent l'expression débridée de signes religieux dans l'espace publique, via la reconnaissance des particularismes, dénoncent vertement la menace de l'intégrisme musulman, par exemple.
    Donc, c'est pratique de faire la promotion de la différence et d'inviter certaines personnes (en manque de reconnaissance ou carrément payées) à déambuler en BURQA dans l'espace public, histoire de déchaîner la colère des «indigènes» d'un pays donné. Après, il sera encore plus facile de vilipender la «menace islamiste».
    Ainsi, on mousse l'affirmation faussement identitaire de signes religieux à outrances sur la place publique des pays occidentaux pour ... ensuite aller bombarder les pays de l'hémisphère dite «musulmane».
    Il faudra que les esprits s'ouvrent un jour, pour que la lumière soit.
    Le multiculturalisme à la britannique n'est PAS la reconnaissance de la diversité culturelle, c'est plutôt l'instrumentalisation des particularismes religieux et autres pour créer de la zizanie et mêler les cartes.
    Dans un premier temps on nous exhorte à tolérer toutes formes de différence, peu importe sa manifestation et son amplitude, ensuite on nous vend la fallacieuse idée de complots à consonances religieuses ou culturelles.
    Quand les chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, athées et autres citoyens auront compris cela, nous aurons fait un grand pas vers l'authentique RÉPUBLIQUE.
    Et, je ne parle pas nécessairement de la république de Platon.
    À bon entendeur, bonne et heureuse année 2012 !

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Monsieur,
    Lecteurs,
    En grande partie d'accord, hormi que l'on doit jamais oublier la culture religieuse chrétienne, marquer identitaire d ela sociét canadienne-française..
    Je vous resitue dans un cadre de référence très clair du roman Maria Chapdeleine:
    « Nous sommes venus il y a … quatre cent ans et nous sommes restés…
    « Nous avions apporté d’outre-mer nos prières et nos chansons : elles sont toujours les mêmes.
    « Nous avions apporté dans nos poitrines le cœur des hommes, vaillant et vif, aussi prompt à la pitié qu’au rire, le cœur le plus humain de tous les cœurs humains : il n’a pas changé. Nous avons marqué un plan du continent nouveau… en disant : Ici toutes les choses que nous avons apportées avec nous, notre culte, notre langue, nos vertus et jusqu’à nos faiblesses deviennent des choses sacrées, intangibles et qui devront demeurer jusqu’à la fin.
    « Autour de nous des étrangers sont venus, qu’il nous plaît d’appeler les « barbares » ! Ils ont pris presque tout le pouvoir; ils; ils ont acquis presque tout l’argent… »
    - ajout: ils ont voulu imposer l’anglais, assimiler les canayens _
    « Mais au pays de Québec, rien n’a changé.
    Rien ne changera parce que nous sommes un témoignage. De nous-mêmes et de nos destinées, nous avons compris clairement que ce devoir-là : persister et nous maintenir… et prospérer… Et nous nous sommes maintenus, peut-être afin que dans plusieurs siècles encore le monde se tourne et dise :
    « Ces gens sont d’une race qui ne sait pas mourir »
    extrait de Maria Chapdeleine, Louis Hémon.
    et on pourrait actualiser en disant (de moi) :
    «
    Nous sommes un témoignage… et si les hommes ont quelque peu ramolli depuis quelque temps… Ils retrouveront bien la farouche fierté de dire qu’au Québec rien ne doit mourir, tout doit se perpétuer, se transmettre : langue, culture religieuse, culture, coutumes, patrimoine, courage…
    Et alors inclusivement inviter les nouveaux arrivants au défi d’un avenir valeureux en français…
    «

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    "Le hidjab est soit un signe religieux ostentatoire, soit un symbole de l’infériorisation des femmes, soit les deux".
    Voilà bien là l'affirmation dogmatique d'un intégriste. En réalité, c'est plus compliqué que ça, notamment avec l'hypersexualisation de la jeunesse occidentale ces dernières années. Surtout que s'il n'y avait pas les médias pour monter en épingle ces histoires de voile pour nous vendre "en-dessous de la table" le conflit de civilisations désiré par les atlantistes-sionistes, on en entendrais jamais parler du hidjab et personne n'y verrais de problème (comme c'était le cas avant le 11 septembre 2001 et le coup médiatique des "accomodemments raisonnables").
    La position de QS s'explique facilement : ce parti refuse de faire dans la condamnation du hidjab parce qu'il a bien compris l'intox médiatique qui se cache derrière cette question et qu'il ne veut pas faire le jeu des sionistes. Enfin un parti provincial qui a compris que le sionisme est l'ennemi de la nation québécoise. Pas comme le PQ qui tolère en son sein des traitres/collabo vendu à "Israël" comme Sylvain Simard. Tout est lié et tout se tient d'une pièce : oui, même les partis provinciaux doivent se positionner à l'international. Un indépendantiste québécois qui joue le jeu atlanto-sioniste sous prétexte de "laïcité" nuit à sa cause, quand ce n'est pas ouvertement un traître (Joseph Facal et Mathieu Bock-Côté tombent dans cette dernière catégorie).
    La laïcité est un point de vue religieux née au sein des loges maçonniques. Or, le gouvernement du Québec n'a pas à s'ingérer dans le religieux. Laïcité et athéisme, ce n'est pas la même chose. La laïcité signifie que l'État restera neutre devant les religions MAIS QU'ELLE CONTINUERA À LES ÉCOUTER. Cela reste une position religieuse, la plus favorable à la Franc-Maçonnerie pour qu'elle devienne le "clergé occulte" de l'État, comme c'est le cas dans la France contemporaine. La Nature a horreur du vide, c'est bien connu.
    Au risque de me faire traiter de "conspirationniste", c'est à croire que Daniel Baril est partie-liée avec la Franc-Maçonnerie et le sionisme. Si tel est le cas, alors c'est un vendu irrécupérable qu'il conviendra de considérer comme tel le moment venu.

  • Lise Pelletier Répondre

    2 février 2012

    @Didier
    "alors pourquoi les gouvernements ont ouvert les portes à toutes sortes de nationalités"
    Parce que l'immigration massive en particulier au Québec a été promue à des fins purement électoralistes de la part du PLQ et du PLC.
    L'ironie dans tout ça, c'est que maintenant le PCC a réussi à s'adjoindre cet électorat car ils ont la même philosophie sur la question des religions et des idées rétrogrades.
    Ce qui fait que maintenant les Québécois se demandent ce qu'il advient de leur Pays. C'est une des bévues que je n'accepte toujours pas du PQ d'avoir accepté ce flux d'immigration qui ne s'intégre pas à la majorité.
    La basse oeuvre de Durham se poursuit toujours, en voilà un qui ne doit pas se retourner dans sa tombe.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Bonsoir,
    On taxe souvent ceux qui soutiennent vos propos de droitiers,de racistes qui se cachent, etc.
    Chez QS, ce n'est pas tout le monde qui partage le point de vue offiel du parti. Au PQ, il y a un courant important qui partage celui de QS, mais à mon avis minoritaire. Chez ON, pas clair encore.
    La laïcité ouverte n'est rien de moins que du libéralisme, idéologiquement parlant. Or, cette idéologie penche beaucoup plus à droite qu'à gauche. Moi, qui suis de gauche, je dis que la religion doit demeurer dans la sphère privée. Principes républicains obligent.
    Le multiculturalisme? Un élément de l'idéologie libérale. Une certaine gauche est imbue de ce libéralisme, alors que la gauche républicaine - et la droite républicaine, aussi, dans un certain esprit - veut revaloriser le rôle l'État et la question identitaire, cela pour assurer une meilleure cohésion sociale.
    Je partage totalement votre analyse, et j'ai déjà écrit un ou deux trucs là-dessus sur Vigile.
    Bizarrement, une certaine gauche, comme QS, joue le même jeu que le Parti Conservateur de Harper qui cible certaines minorités pour augmenter ses appuis.
    De gauche QS? Oui, mais aussi libéral sur certains points, et surtout, pas très républicain. Comme socialiste indépendantiste et républicain, je ne pourrai jamais soutenir ce parti tant qu'une majorité de ses membres vivera la confusion dialectique de ce qui lie et sépare libéralisme, valeurs de gauche et question identitaire.
    Je fais court, désolé. Mais votre texte est une vraie contribution concernant la question nationale.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Pour faire simple, la laïcité ouverte c'est du même ordre que la virginité ouverte. Tel qu'énoncé, c'est un concept intrinsèquement dichotomique. Seul Charest et quelques intellos de tour d'ivoire peuvent l'évoquer sérieusement sans rire.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Bien d'accord dans l'ensemble.
    Le succès du multiculturalisme dans certains milieux bien-pensants repose largement sur une erreur de perspective. Dans plusieurs conversations à bâtons rompus, je me suis rendu compte que, pour bien des gens qui n'y regardent pas de près, le multiculturalisme ne siginifie rien d'autre que le respect du droit, pour tout citoyen, de chérir sa culture d'origine. «Que pouvez-vous bien avoir contre cela ?», nous demandent alors ces gens.
    Or, le droit de chérir sa culture d'origine, en particulier pour tout citoyen faisant partie d'une minorité issue de l'immigration, ce droit-là relève tout bonnement des libertés individuelles. Il découle même du droit, pour tout citoyen quel qu'il soit, de s'intéresser à n'importe quelle culture étrangère. Par exemple, en tant que Canadien-Français, rien ni personne ne m'empêche de lire du Tolstoï ou d'écouter du Verdi. C'est une liberté que j'ai et que n'ont pas moins, cela va de soi, nos concitoyens d'origine russe ou italienne. En fait, c'est même une liberté dont ils jouissaient bien avant le lancement de politiques telles que le multiculturalisme ou l'interculturalisme.
    Le problème, et il est de taille, c'est que le multiculturalisme va bien au-delà du simple respect des libertés individuelles avec lesquelles, trop souvent, on le confond à tort. Voilà ce dont il faut être conscient. Le multiculturalisme est une politique en vertu de laquelle l'État national s'assigne le devoir, du moins en théorie, de déployer toutes ses ressources pour assurer à chaque minorité issue de l'immigration la conservation et même le développement de sa culture d'origine de générations en générations.
    Quand on songe au nombre de ces minorités, des plus grosses jusqu'aux plus petites, inutile de préciser qu'une telle politique confine au délire. En réalité, il s'agit d'une sorte de lubie ou d'attrape-nigaud inventée par Pierre Elliott Trudeau pour nier à notre nation le droit de poser sa culture comme celle à laquelle, au Québec, les immigrés sont invités à s'adapter et à s'intégrer, et cela, bien sûr, dans le respect de leurs libertés individuelles comme des nôtres.
    Bref, en matière de culture, une politique de multiculturalisme est l'équivalent de ce que serait, en matière de langue, une politique de multilinguisme institutionnel. Nous, indépendantistes, l'avons répété des millions de fois : le multilinguisme individuel, c'est bien, mais le multilinguisme institutionnel, c'est une folie qui ne saurait être que le prélude à l'anglicisation du Québec.
    Oui, il en va bien de la culture comme de la langue. Dans un cas comme dans l'autre, il faut savoir distinguer la sphère publique institutionnelle de la sphère purement privée.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Monsieur Baril,
    On ne peut empêcher quelqu'un de pratiquer sa religion. Si les pratiques de certaines religions nous dérangent, pourquoi alors tous les gouvernements du Québec et du Canada ont-ils ouvert toutes grandes les portes à des gens de toutes nationalités, toutes cultures et toutes religions?
    N'auraient-ils pas dû y penser avant?

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Trop débordée par un travail urgent à mener à terme,
    je ne veux et ne peux, ici, que vous dire que je suis entièrement d'accord avec votre position.
    Andrée Ferretti.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2012

    Tout à fait d'accord avec vous, monsieur Baril.