M. Bouchard avait raison

Le «modèle québécois»

[Lucien Bouchard a soulevé un tollé l'automne dernier->rub262] en soutenant que les Québécois devraient travailler davantage pour être en mesure de soutenir la concurrence de leurs compétiteurs et de se payer les services publics auxquels ils tiennent. Une étude publiée il y a quelques jours par les économistes de la Banque TD vient appuyer les dires de l'ancien premier ministre.
À part les commentaires outrés de certains dirigeants syndicaux, la thèse de M. Bouchard a été contestée par plusieurs analystes, ceux-ci estimant que le déficit de richesse du Québec était causé davantage par notre productivité relativement faible que par le nombre d'heures travaillées. L'étude de la TD arrive à la conclusion contraire.
À la demande de ces économistes, l'Institute for Competitiveness and Prosperity (ICP) de l'Ontario a appliqué au Québec la méthodologie qu'il avait conçue pour analyser l'écart de prospérité entre l'Ontario et les États-Unis. Les données, inédites, sont fascinantes.
Le PIB par habitant des Québécois est de 6300$ moins élevé que celui des autres Canadiens. Selon les calculs de l'ICP, l'écart de productivité n'explique que 38% de ce fossé. Le reste - 62% - vient du fait que les Québécois travaillent moins d'heures, que ce soit par choix, parce qu'ils ne trouvent pas d'emploi à temps plein ou parce qu'ils prennent leur retraite plus tôt.
Et alors? Ne vaut-il pas mieux travailler moins et jouir davantage de la vie? C'est en effet un choix individuel et collectif que l'on peut faire. Mais, comme l'illustrent les économistes de la banque TD, c'est un choix qui entraîne des conséquences. Une société plus pauvre ne peut pas, à moins de s'endetter, se payer de généreux programmes sociaux. Dans le cas du Québec, l'impasse qui existe déjà à ce chapitre s'aggravera rapidement en raison du vieillissement de la population.
«Si le Québec arrivait à combler l'écart de prospérité qui le sépare du reste du Canada, ajoutent les économistes, le ménage québécois moyen bénéficierait d'une augmentation de son revenu annuel disponible de plus de 8000$ par année, qui pourrait servir à financer ses frais de logement, les frais de scolarité des enfants ainsi que d'autres produits et services.»
Selon les auteurs de cette étude, si rien n'est fait, le Québec affrontera une véritable «tempête». Ils en appellent à «un changement fondamental de perspective» et avancent plusieurs suggestions utiles. Par exemple, les experts de la TD proposent la conclusion d'une entente commerciale entre l'Ontario et le Québec, similaire au pacte que viennent de signer l'Alberta et la Colombie-Britannique, pacte qui fera de ces deux provinces un «bloc redoutable», comme le soulignait récemment notre collègue Claude Picher.
Losque M. Bouchard a tenu ces propos controversés sur le travail des Québécois, plusieurs s'en sont pris au messager. On a dénoncé son «ton moralisateur», on l'a accusé d'être «trop proche des milieux financiers». C'est bien connu, la vérité choque.
(On peut trouver l'étude de la TD à l'adresse www.td.com/economics .)
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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