Le gouvernement conservateur a annoncé cette semaine la nomination d'un «conseiller indépendant» qui passera au peigne fin les pratiques du fédéral en matière de recherche sur l'opinion publique entre 1990 et 2003, période durant laquelle les libéraux ont été au pouvoir les trois quarts du temps. L'utilité de cet examen est loin d'être évidente. En fait, l'exercice a toutes les apparences d'une manoeuvre destinée à embarrasser les libéraux avec un semblant de scandale des commandites.
L'annonce a soulevé l'ire du député libéral Denis Coderre. S'en prenant à la personne choisie par les conservateurs pour mener cet examen, le gestionnaire et ancien ministre péquiste Daniel Paillé, M. Coderre a parlé d'une «opération de salissage»: «C'est un séparatiste qui n'aime pas les libéraux et qui va faire une job de bras.»
Ne suivons pas le député de Bourassa jusque là. Daniel Paillé a fait de la politique pendant deux ans, il y a de cela une décennie. Il a repris ensuite une carrière distinguée dans le monde des affaires et enseigne aujourd'hui aux HEC. M. Paillé est parfaitement capable de s'acquitter de cette tâche avec compétence et objectivité. Ce n'est pas le mandaté qui cause problème mais le mandat.
Lorsque, dans son rapport de 2003, la Vérificatrice générale (VG) Sheila Fraser a révélé toute l'ampleur de l'affaire des commandites, elle a aussi publié les résultats de son examen des enquêtes d'opinion publique commandées par le gouvernement fédéral. Ce chapitre n'a pas retenu l'attention et pour cause: il n'y avait pas là l'ombre d'un scandale.
Tout n'était pas parfait; rien n'est parfait pour l'oeil pointilleux de la VG. Dans certains cas, les règles d'attribution des contrats n'avaient pas été suivies. Les résultats de certains sondages n'avaient jamais été rendus publics. Enfin, la documentation des ministères concernés n'expliquait pas toujours pourquoi ils avaient besoin de la recherche commandée.
Il y a deux mois, Mme Fraser a déposé un nouveau rapport portant sur certaines des failles observées en 2003. Elle y constate des améliorations notables. Entre autres, «Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a réalisé des progrès satisfaisants pour ce qui est d'attribuer les contrats de publicité et de recherche sur l'opinion publique suivant un processus équitable et transparent.» La Vérificatrice demeure toutefois insatisfaite de la documentation fournie par les ministères pour justifier le bien-fondé de certains projets.
À l'échelle des histoires d'horreur régulièrement déterrées par Mme Fraser, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Pas de quoi non plus, par conséquent, lancer une enquête particulière. On ne trouve rien de bien convaincant dans les motifs invoqués cette semaine par le ministre responsable, Michael Fortier.
M. Fortier a souligné qu'Ottawa consacre chaque année une somme importante - 29 millions en 2004-2005 - à la recherche sur l'opinion publique. Il faut bien sûr s'assurer que ces montants sont dépensés dans le respect des règles. Or, les rapports de la Vérificatrice générale indiquent que tel est le cas.
La bonne gestion des fonds publics commande de s'abstenir de réparer ce qui n'est pas brisé.
Enquête dans un verre d'eau
Commandites - enquête sur les "sondages" du PLC
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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