Un jour, il faudra écrire un dictionnaire du politiquement correct. Il révélerait le véritable sens des mots dont on abuse pour nous vendre le multiculturalisme et l’immigration massive.
Ces mots ne sont pas là pour décrire la réalité, mais pour la masquer et souvent, pour désigner à la vindicte publique les dissidents.
Exceptionnellement, je consacre ma chronique à l’examen de certains d’entre eux.
On s’inquiète depuis un temps de la «radicalisation». On en parle tous les jours. Mais ce terme est un leurre. Car tous les radicalismes ne poussent pas à la violence politique et religieuse.
Il faudrait plutôt parler de conversion à une version particulièrement radicale de l’islam. Mais on refuse de prononcer ce dernier mot, de peur de stigmatiser les musulmans.
Ouverture ?
C’est aussi ce qui fait qu’on parle régulièrement des «fous de Dieu» alors qu’il faudrait parler des fous d’Allah.
De même, on dit que «toutes les religions» sont coupables de dérives intégristes. Mais on ne saurait mettre toutes les religions dans le même sac, à moins de nier l’histoire et la réalité spécifique de chacune.
On veut aussi nous convaincre des vertus de «l’ouverture à l’Autre». Mais on ne nous dit jamais de quel autre il s’agit et de combien d’autres nous parlons.
C’est absurde. Car tous les autres ne sont pas interchangeables. Un Français n’est pas un Allemand, un musulman modéré n’est pas un musulman radical.
En un mot, avant de s’ouvrir à l’autre, il faudrait savoir de quel autre on parle.
On parle sans arrêt du «vivre-ensemble». C’est pour le favoriser, par exemple, qu’on a récemment accordé au cégep Maisonneuve 400 000 $.
Étrange. Plus la société se désagrège, plus on parle de vivre-ensemble. Moins nous avons la chose et plus nous insistons sur le mot.
On nous répète que la «diversité est une richesse». Ce n’est manifestement pas toujours vrai.
On peut aussi penser à la fameuse «islamophobie». Officiellement, ce terme désigne une hostilité névrotique envers les musulmans.
Dans les faits, il sert à censurer toute critique de l’islam, de l’islamisme ou des difficultés d’intégration des communautés musulmanes dans les sociétés occidentales.
Rectitude
Évoquons aussi les «discriminations». Ce terme, qui passe pour scientifique, a une fonction principale: culpabiliser la majorité et victimiser les minorités en laissant croire que leurs difficultés d’intégration s’expliquent essentiellement par le mauvais sort que la société d’accueil leur réserve. Cela permet évidemment de les déresponsabiliser.
N’oublions pas le fameux «repli identitaire», sans cesse dénoncé.
Il permet de dénoncer la défense, par une société d’accueil, de son identité, lorsqu’elle entend rappeler que sa culture n’en est pas qu’une parmi d’autres chez elle.
De même, le procès de «l’intolérance» cache bien mal un refus de l’enracinement identitaire chez les peuples occidentaux.
Chose certaine, on n’écoute pas la télévision sans se sentir agressé par ce vocabulaire idéologique prémâché qui prétend décrire la réalité, alors qu’il nous impose une vision du monde.
Un jour, nous aurons besoin d’un dictionnaire bilingue français-politiquement correct pour décrypter les débats publics.
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