Les traumatisés de la Charte

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Le syndrome de Stockholm






On parle beaucoup, depuis une semaine, de la volonté de Philippe Couillard d’augmenter à 60 000 le nombre d’immigrants reçus chaque année par le Québec. On a aussi évoqué son intolérance idéologique qui le pousse à diaboliser ses contradicteurs.




Mais une autre chose s’est passée: la CAQ s’est emparée du dossier et a éclipsé le PQ. Pourquoi, sur cette question vita­le, la CAQ semble-t-elle hardie et le PQ condamné au chuchotement?




Nationaliste




La CAQ n’est pas souverainiste. Mais elle veut passer pour nationaliste. Elle doit trouver une manière de le prouver.




Conséquence: elle s’empare librement de l’enjeu identitaire, qui touche aux préoccupations intimes et vitales du Québec francophone. Identité, immigration, laïcité, accommodements raisonnables, multiculturalisme, gouvernement des juges: tout cela va ensemble.




Inversement, il y a au PQ certaines personnes qu’on appellera «les traumatisés de la charte des valeurs».




Ces derniers se sont laissé convain­cre, depuis la défaite électorale de 2014, que la charte en est responsable.




C’est absolument faux. Ce n’est pas l’identité qui a coulé le PQ, mais l’amateurisme autour de la souveraineté.




Rectitude politique




Pire encore: certains péquistes tiennent absolument à leur bonne réputation médiatique. Ils rêvent d’avoir l’air de souverainistes ultramodernes, bon chic bon genre, lorsqu’ils sont à la télévision.




Ils ont intériorisé l’idée que parler d’identité et d’immigration serait xénophobe. Ils prennent la rectitude politi­que pour de la sagesse.




Ils ne tolèrent même plus qu’on leur dise que l’immigration massive compromet l’indépendance. Les faits leur donnent mal à la tête.




Alors les péquistes se font discrets. Ils laissent la CAQ les doubler.




Les traumatisés de la charte risquent de condamner le PQ à l’impuissance en l’amenant à négliger le créneau identitaire, qui est le plus porteur pour le natio­nalisme aujourd’hui.




Ils l’empêchent de reprendre ces mots de Jacques Parizeau, prononcés en 2007 à propos de l’immigration: «Ça existe, la notion de trop.»



 




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