Ma chronique de mardi dernier sur le déclin du Parti québécois a beaucoup fait réagir. J’avançais que la rupture suicidaire avec sa raison d’être depuis 20 ans, sans en être le seul facteur, en est néanmoins la cause principale. Pour les uns, j’étais coupable de tirer sur l’ambulance. Pour d’autres, le constat que j’en fais est factuel. Factuel, il l’est en effet.
À deux mois d’une campagne électorale s’annonçant dure et hargneuse, mettons tout de suite quelque chose au clair : poser un diagnostic lucide sur un phénomène politique ne doit pas être confondu avec le domaine des émotions.
Tenter d’en comprendre les causes ne revient pas à s’en réjouir ni, à l’autre extrême, à s’en désespérer. La chronique politique est une chose, le militantisme en est une autre. À chacun son métier.
Cela dit, les partis en danger ont deux possibilités. Ou ils s’écrasent ou ils se battent dans l’espoir de s’en sortir. Chez ces battants, qu’ils tombent en bout de piste ou qu’ils ressuscitent miraculeusement, ils ont tous un ressort invisible.
Malgré ses errements troublants quant à son option, ce ressort, le Parti québécois, même affaibli, le possède encore. Forcé de vivre avec son propre choix de repousser encore une fois la promotion de la souveraineté s’il prenait le pouvoir, il lutte quand même sur les autres fronts.
Humaniste
Sa plateforme vise à briser le cercle vicieux de l’austérité. Sa vision est clairement humaniste. Son équipe de députés est forte. Entre autres, l’expérience, l’intelligence et la détermination des Pascal Bérubé et Véronique Hivon, cette dernière promue vice-chef, feraient l’envie de n’importe quel parti politique.
Contre toute attente, le retour des Jean-Martin Aussant, Lisette Lapointe et Camil Bouchard signale qu’ils sont prêts à braver la tempête. Il faut dire qu’en plus, les péquistes ont eu à subir les contrecoups du cataclysme bloquiste.
Et pourtant, l’aiguille des intentions de vote reste bloquée à 20 %, un sous-sol historique pour le PQ. À défaut d’un revirement spectaculaire pendant la campagne, ce parti est en réel danger de se retrouver avec un caucus décimé.
Erreur
Le choix de ne pas promettre de référendum dans un hypothétique premier mandat n’est pas une erreur en soi. La véritable erreur est de s’être privé de l’engagement ferme de promouvoir son option en tant que gouvernement s’il prenait le pouvoir. Ce faisant, le PQ s’est délesté, encore une fois, de son ADN et d’une part importante de son électorat.
Le constat fait, le PQ montre tout de même une forte dose de résilience. Quoi qu’il arrive au scrutin du 1er octobre, la survie ou une éventuelle reconfiguration d’un parti majeur prêt à porter clairement l’option souverainiste est essentielle à la qualité de la démocratie québécoise
Elle est essentielle parce qu’il existe encore de 35 à 40 % d’électeurs souverainistes, alors que l’option fédéraliste peut compter sur deux partis majeurs. C’est une question d’équilibre politique et de préservation de l’avenir, quel qu’il soit.
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