Masques: le réveil est tardif

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Masques : Horacio « tartelettes » Arruda démenti par la science


La situation est troublante. Depuis les débuts de la crise du coronavirus, les autorités publiques ont découragé le port du masque non médical au sein de la population. Seuls l’isolement, les consignes d’hygiène et la distanciation sociale, disaient-elles, aideraient à ralentir la propagation de la COVID-19.


Le directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda, en a fait un point d’honneur. Idem pour son homologue fédérale, Theresa Tam. 


Cette semaine, coup de théâtre. Sans en faire une consigne formelle, les mêmes autorités reconnaissent enfin l’utilité du masque pour les citoyens comme protection supplémentaire. 


La raison ? Il y aurait, dixit Theresa Tam, de « nouvelles connaissances » scientifiques : les masques éviteraient aux asymptomatiques de propager le virus. Or, cela n’a rien de nouveau. On en fait le constat depuis des semaines. 


Déjà connu


Le 19 mars, j’en parlais déjà ici. Rapportant la fabrication montante en Europe de masques maison, je citais un médecin français qui, sur Europe 1, en disait ceci : « On s’est rendu compte que [...] les masques en tissu pouvaient être une alternative acceptable en termes de prévention [...] pour le citoyen lambda. [...] plus on sera nombreux à en porter un, notamment dans les transports en commun, les lieux qu’on sera encore obligés de fréquenter, mieux ce sera pour limiter l’épidémie. »


Ici, on nous disait encore qu’à cause de la pénurie de masques pour le personnel médical, les citoyens ne devaient pas en porter. Que les masques nous donneraient l’illusion d’être protégés. Qu’ils nous feraient négliger les autres consignes. Qu’ils nous contamineraient. Qu’ils étaient même contraires à notre « culture ». Or, rien de cela ne tenait vraiment la route. 


Mieux vaut prévenir


La distanciation sociale et le lavage répété des mains ne faisaient pourtant pas partie de notre « culture ». À force de répétitions, la plupart des gens ont néanmoins fini par comprendre. Pourquoi avoir pensé qu’on ne serait pas capable d’apprendre à porter correctement un masque maison ? N’était-ce pas là une forme d’infantilisation des citoyens ?


On nous dit même encore qu’un masque ne sert qu’à protéger les autres si on est contagieux, asymptomatique ou pas, et non pas à nous protéger aussi nous-mêmes de la contagion. Or, la COVID-19 se propageant facilement par gouttelettes, grosses ou petites, aéroportées, le masque contribue nécessairement à protéger aussi la personne qui le porte. 


À l’extérieur, on a beau respecter les consignes d’hygiène et de distanciation, dès qu’on croise un récalcitrant, sans masque, on est une cible potentielle du virus. Si les médecins portaient déjà le masque médical dans plusieurs types de procédures, c’est d’ailleurs entre autres pour se protéger eux-mêmes de gouttelettes infectieuses, quelles qu’elles soient. Bref, la fonction protectrice du masque n’est pas une voie à sens unique. 


Cela dit, nos autorités en santé publique sont loin d’avoir été les seules en Occident à refuser trop longtemps de nous conseiller le port préventif du masque. 


La leçon est à retenir : face à l’inconnu d’un nouveau virus pandémique, mieux vaut prévenir que guérir.




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