Le mystère de Québec: trois clés et une proposition

Mais pour qui sait regarder, il n’y a pas de mystère de Québec.

CAQ - Coalition pour l’avenir du Québec

Natif de la ville de Québec, j’ai quitté Québec pour Montréal à la fin des années 1960, pour aller vers la «grande ville», là où se passait l’action. Quarante ans plus tard, je choisirais encore de ne pas habiter la ville où j’ai grandi. Mon choix n’est pas sans lien avec ce que les commentateurs politiques nomment le mystère de Québec», c’est-à-dire la tendance des habitants de la ville et de sa région limitrophe à voter différemment du reste du Québec et à effectuer des choix plutôt conservateurs, «à droite» de l’échiquier politique.
Évidemment, ce ne sont pas les choix politiques des habitants de Québec qui motivaient ma décision – et la motiveraient encore – mais plutôt des caractéristiques spécifiques à la grande région de Québec. Cette ville magnifique, qui possède de nombreux atouts pour devenir une cité exemplaire en termes d’urbanisme et de qualité de vie, n’a pas encore tout à fait ce qu’il faut pour devenir le pôle d’attraction qu’elle pourrait être.
Les choix électoraux des gens de Québec, qui paraissent «mystérieux» aux gens de Montréal, sont en fait une sorte de cri, mélange de protestation et d’affirmation, réclamant avant tout de participer pleinement et activement à la définition du Québec d’aujourd’hui. Et ces choix sont le reflet d’une combinaison de facteurs uniques, souvent mal compris par les politiciens et les analystes venus de Montréal. Mais pour qui sait regarder, il n’y a pas de mystère de Québec.
Une ville tenue pour quantité secondaire
S’il y a une seule chose identifiée correctement par Clotaire Rapaille, lors de son mandat abrégé comme «psychanalyste de Québec», c’est ce qu’il a appelé «l’obsession de Montréal». Dans une chronique récente du Devoir, Michel David parlait du chauvinisme des habitants de Québec pour expliquer la préférence qu’ils accordent à Gérard Deltell plutôt qu’à François Legault comme chef d’un nouveau parti de droite. À mon sens, ce n’est pas tant du chauvinisme que de la méfiance envers ce qui vient de Montréal. Il remarquait également que l’ADQ arrive largement en tête des intentions de vote (39%) devant le PQ (28%) dans la ville de Québec, et que ces chiffres sont tout à fait compatibles avec les intentions de vote au fédéral, alors que le Parti conservateur recueille 35% des intentions de vote et le Bloc 28%.
À mes yeux, ceci reflète en partie un phénomène d’affirmation de soi et de protestation devant le fait de toujours être considéré comme quantité secondaire devant Montréal. À la fin des années soixante, alors que je commençais mes années de militantisme de gauche, je me souviens très bien de la frustration que je pouvais ressentir devant les décisions prises à Montréal, sans considération et sans consultation auprès des militants de Québec. C’était une frustration commune à Québec. Elle n’a pas été créée par les animateurs de la radio-poubelle.
Toute une série de manifestations, anciennes ou récentes, témoignent de ce phénomène d’affirmation et de protestation. Par exemple, la singulière identification des gens de Québec avec la défunte équipe de hockey des Nordiques et la rivalité manifestée par la foule lors des visites des Canadiens au Colisée de Québec signalaient bien ce besoin d’affirmation face à Montréal. L’enthousiasme avec lequel on a accueilli les projets du maire Labeaume, destinés à attirer l’attention du monde entier sur Québec (Jeux olympiques d’hiver, Forum universel des cultures) et à doter la ville d’une infrastructure capable de ramener une équipe de hockey témoignent encore de ce besoin d’être vu et d’exister. La fierté de posséder et de montrer un spectacle grandiose (la projection multimédia de Robert Lepage sur les silos du Vieux-Port) en est encore un autre signe.
Quant à l’aspect «protestataire» du vote dans la ville et la région de Québec, il me semble plutôt explicite: des créditistes de Réal Caouette, au début des années 1960, à l’ADQ des années 2000, on vote (de temps à autre) pour exprimer un ras-le-bol et affirmer qu’on existe. Et quand on vote Conservateur, c’est encore pour s’affirmer, avec des gens du coin qui défendent l’intérêt des gens du coin.
Évidemment, la région de Québec n’est pas la seule à avoir des penchants conservateurs: le Saguenay-Lac St-Jean n’a-t-il pas un ministre conservateur et un maire qui réclame le respect de ses valeurs comme on ne l’avait pas vu depuis longtemps? Et la Beauce vote pour le gars du coin, de préférence conservateur, même après des frasques qui auraient tué n’importe qui d’autre.
Les penchants conservateurs
On ne peut pas ne pas remarquer l’aspect «conservateur» de la grande région de Québec, y compris Chaudière-Appalaches et Côte-du-Sud (toute la région allant de Montmagny jusqu’à Rivière-du-Loup). Ce conservatisme s’explique en bonne partie parce que la ville de Québec est restée à l’abri des influences extérieures telles qu’on les connaît à Montréal. Québec est blanche et canadienne-française. Elle n’a jamais connu le mélange culturel et la diversité qu’on rencontre à Montréal.
Je connais des dizaines de personnes originaires de Québec qui se sont exilées à Montréal pour avoir accès à autre chose que cette atmosphère blanche et homogène. En fait, les gens qui ont besoin de plus de stimulations et de défis n’ont pas le choix de s’exiler sans cesse à Montréal, laissant à Québec une population ressentant moins le besoin de diversité ou de stimulation, que ce soit pour leur travail ou simplement par tempérament.
La population de Québec augmente encore certes, mais je soupçonne que les nouveaux arrivants proviennent très majoritairement de l’Est du Québec et de la région limitrophe de la ville, c’est-à-dire de milieux encore plus homogènes et encore moins exposés à la diversité. Cette migration nourrit donc le caractère traditionnel et homogène de l’agglomération. Nous sommes à cent lieues des 40,000 immigrants qui arrivent et s’installent chaque année à Montréal. La ville et la région de Québec représentent la continuité historique du Québec.
Vus sous cet angle, les choix politiques des gens de Québec sont en phase avec la culture et les valeurs traditionnelles. On ne peut pas les ignorer sans en payer le prix. La question est de savoir si ces valeurs traditionnelles peuvent s’incarner dans des choix progressistes. La réponse est oui.
Les intentions de vote pour l’ADQ montrent bien que les gens de Québec ont soif de changement. On peut voir là un certain paradoxe car le changement n’est pas la caractéristique première de l’attachement à la tradition. Par contre, en insistant sur l’amincissement de l’État et, d’une certaine manière, sur l’importance de l’initiative et de la responsabilité personnelles, l’ADQ rejoint l’expérience directe de gens peu touchés par les grands chantiers et les réformes de l’État, habitués à ne compter que sur eux-mêmes et/ou sur la solidarité locale (qui fait la fierté de la Beauce). N’est-ce pas à Lévis qu’est né le Mouvement coopératif Desjardins? Faire appel à la notion de responsabilité personnelle n’est pas spécialement conservateur ou à droite. C’est plutôt une notion porteuse de sens civique et de dynamisme personnel et social.
Pour le Bloc Québécois, il n’est peut-être pas facile de représenter ce choix quand on ne peut pas exercer le pouvoir, mais il n’en est pas de même pour le Parti Québécois. Cependant, rien n’empêche le Bloc québécois de toucher la fibre locale en s’appuyant sur les traditions de coopération et de solidarité, tout à fait en phase avec les valeurs et les politiques qu’il défend.
L’élite cachée et les révoltes mal ciblées
La région de Québec possède une dernière caractéristique qui la distingue de celle de Montréal. Contrairement à Montréal où, jadis, on savait clairement quelle langue parlaient l’argent et le pouvoir, qui étaient les grandes fortunes et qui contrôlait les grandes entreprises, à Québec le pouvoir et l’argent sont occultes. Il y a bien quelques secteurs cossus (Sillery et certains coins de Ste-Foy) mais, mis à part quelques maisons de la Grande-Allée et de la rue des Braves, rien d’ostentatoire comme à Westmount ou à Outremont. Même aujourd’hui, je demeure incapable de nommer les grandes fortunes et les gens influents de Québec. À Québec, l’argent et le pouvoir sont très discrets.
Le caractère quasiment secret du pouvoir à Québec me semble être une des causes des sautes d’humeur de la population qui se trouve facilement mobilisée par des démagogues populistes. On descend dans la rue pour défendre une station de radio d’une indécente vulgarité, on proteste contre les hausses de taxes devant l’Assemblée nationale à l’appel d’animateurs de radio ou on se mobilise pour avoir une équipe de hockey, mais jamais on ne critique le vrai pouvoir parce qu’on ne sait pas où il est ni qui il est. Ou peut-être ne le cible-t-on pas parce qu’on a peur de ceux qui sont capables de vous faire perdre votre emploi ou de vous empêcher d’en avoir un. Seuls les fonctionnaires représentent une cible facilement identifiable, soit parce qu’on envie (souvent à tort et par ignorance) leurs conditions de travail, soit parce qu’on a du ressentiment devant le fardeau fiscal symbolisé par la bureaucratie gouvernementale. Denis Vaugeois, ancien ministre sous René Lévesque, a bien saisi cet aspect du problème dans un texte qu’on cite encore, Le mystère de Québec pour les nuls. Malheureusement son analyse était surtout conjoncturelle et réductionniste.
Le choix de voter ADQ et Conservateur est donc en phase avec l’identification de l’État et des fonctionnaires comme cibles. Il est aussi en phase avec le ras-le-bol d’une population qui s’estime surtaxée parce qu’elle n’a pas une grande marge de manœuvre financière. Personne n’aimant être taxé, surtout quand on a de la misère à arriver, il est facile de jouer sur cet élément même si le résultat sera surtout d’augmenter les inégalités et de diminuer les services dont toute la société a besoin. Le pouvoir et l’argent resteront intacts et continueront de tirer les ficelles à l’abri des regards.
Résoudre le mystère de Québec
Le «mystère de Québec» est, avant tout, le signe de la difficulté de la ville et de la région de Québec à devenir un pôle d’attraction au même titre que Montréal. Cette difficulté est à l’origine du sentiment particulier de rivalité avec Montréal, du besoin d’être visible et reconnu, et de l’aspect «protestataire» et d’affirmation de soi des choix politiques qu’on y fait.
Le maire Labeaume, malgré ses maladresses, a bien saisi que ses concitoyens ne veulent plus avoir l’impression d’habiter une ville figée dans le temps, à l’ombre de la Citadelle, du Château Frontenac et du Parlement. Des politiciens, plus démagogues que d’autres, jouent sur le besoin d’être visible en promettant un nouveau Colisée. Mais un nouveau centre sportif ne règlera pas le problème structurel de Québec, et encore moins une hypothétique équipe de hockey professionnel. Les vrais visionnaires devraient plutôt s’atteler au défi de faire de Québec une ville d’immigration plutôt que d’émigration, non seulement pour les nouveaux arrivants mais pour tous les Québécois.
Cette tâche n’est certainement pas de la seule responsabilité des gens de Québec. C’est, en fait, un chantier pour tout le Québec. Les atouts de la ville sont nombreux, à commencer par son caractère historique, la proximité d’un environnement de plein air exceptionnel, son université et ses centres de recherche, et la présence d’espaces urbains pouvant encore être utilisés pour densifier et structurer la ville. Ne manquent que la vision et la volonté pour donner à Québec le magnétisme qui lui fait encore défaut. Ceux qui sauront comment initier ce mouvement auront résolu le mystère de Québec.
Épilogue
Sutton, le petit village (4 000 h.) où j’habite, possède une population beaucoup plus diversifiée, proportionnellement, que celle de Québec. Francophones et anglophones, français, suisses et allemands s’y mélangent harmonieusement depuis plusieurs décennies. Cette diversité se nourrit d’elle-même et attire sans cesse de nouveaux arrivants tout aussi divers. Malgré sa petite taille, le village est devenu un pôle d’attraction culturel pour les villes et les villages voisins. Évidemment, les gens y viennent d’abord pour la beauté des lieux et la qualité de l’environnement naturel, sans parler de son centre de ski. Mais ce qui fait qu’on choisit de s’y installer est fortement influencé par la qualité de son environnement humain, diversifié et créatif.
Faire de Québec un véritable pôle d’attraction ne se ramène certainement pas à en faire une ville multiculturelle. Ou plutôt, une ville attire des populations d’origines diverses parce qu’elle est un pôle d’attraction. À partir de ce moment, on sait qui on est et les fausses rivalités s’évanouissent. Faire de Québec un «projet» pour tout le Québec ne serait pas seulement salutaire pour la ville de Québec mais pour toute la province. Si cela était, je pourrais y retourner. Et qui sait, peut-être cette métamorphose donnerait-elle un pays au bout du compte.
Pour aller un peu plus loin:
L'excellent texte de l’anthropologue Denis Blondin, [Une clé pour résoudre l’énigme Québec->35619], publié en 2007, recoupe parfaitement le mien.

Squared

Christian Lamontagne5 articles

  • 2 589

Journaliste à l'Agence de presse libre du Québec en 1971, cofondateur du magazine Le Temps Fou en 1978 et fondateur du magazine Guide Ressources en 1985. En 1998, il a fondé le site Internet Passeport Santé (Réseau Proteus), où il travaille toujours.





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2011

    Je ne déclare pas forfait; je reconnais une simple réalité. Montréal est une ville bilingue et multiehtnique. Montréal, c'est LE Canada de Trudeau(un jour les logues expliqueront que Trudeau a voulu faire un Canada à l'image de sa famille et de sa ville)
    Je ne vois pas comment on pourrait renverser la vapeur et en faire une ville québécoise? Au contraire, le volet québécois est en pleine déroute. L'immigration est en train de tuer le Montréal québécois pour en faire un Montréal canadian (ca fait plus de 20 ans que je le dis!)
    Québec était une ville à 40% anglaise au milieu du 19e siècle. On a renversé la vapeur pour en faire une ville entièrement québécoise. Une incroyable réussite. On a été chanceux d'accord. Ils ont déplacé la capitale à Ottawa et les soldats anglais sont rentrés en Angleterre. Montréal a été avantagé par sa position géographique à l'arrivée du chemin de fer. Go West young man. Québec a stagné pendant tout le 20e siècle, se contentant de son statut de petite capitale provinciale. Mais cette stagnation a permis de sauver Québec. Aujourd'hui, Québec est une immense réussite:
    Plus belle ville du continent (avec NY et San Francisco)
    Plus bas taux de chomage du continent
    Plus bas taux d'homicide du continent
    Plus d'un pourcent des emplois reliés à la recherche
    Cout de la vie très abordable
    Diversité culturelle et gastronomique impressionnantes pour la grandeur de la ville
    Québec est ce que l'humanité a de mieux à offrir présentement dans le monde, dirait le Frisée. Et il aurait raison: Québec est un immense succès.

  • Christian Lamontagne Répondre

    1 mars 2011

    M. Chartrand souligne un aspect que j'ai effleuré mais qui n'en est pas moins réel: le mandarinat de la haute fonction publique. Cela fait partie du "caractère secret" du pouvoir, mais je ne connais pas suffisamment le milieu pour en parler en connaissance de cause.
    M. Noël semble déclarer forfait sur Montréal. Ma proposition vise, au contraire, à diminuer la coupure du Québec en deux zones d'influence: celle de Montréal et celle de Québec. Ce serait une grosse erreur de ne pas considérer Montréal comme une ville québécoise et de se replier sur une base "pure laine". Ce serait le meilleur moyen de mourir à petit feu, simplement sous le poids du nombre. Québec a un rôle important à jouer dans le rééquilibrage de la dynamique du développement. Qu'on le veuille ou non, Montréal et Québec ont besoin l'une de l'autre.
    En ce qui concerne "l'obsession de Montréal", il ne faut pas comprendre cela comme un "désir de Montréal" mais comme un sentiment de rivalité qui existe bel et bien, au moins au plan symbolique, comme la rivalité Nordiques-Canadiens en a été un exemple.

  • Yves Chartrand Répondre

    1 mars 2011

    Bonjour monsieur Lamontagne,
    Je vous remercie de l'éclairage que vous apportez sur la population et la mentalité de Québec. Montréalais et depuis peu en contact avec une nouvelle belle-famille à Québec je tente de comprendre cette belle-famille, famille d'un ex-militaire qui portait sur sa voiture le ruban '' support our troups '', famille qui entrecoupe son français de moments d'anglais, qui envoie le petit-fils de la famille à l'école anglais et qui porte des '' t-shirts '' avec des écritures en anglais pour aller entendre les groupes anglophones sur les plaines d'Abraham. Manque à votre analyse la présence dans cette ville d'un conservatisme lié aux générations de mandarins de l'état et de fonctionnaires qui souffrent d'une insécurité chronique et on peur du changement.
    Au plaisir,
    Yves Chartrand

  • Archives de Vigile Répondre

    28 février 2011

    Belle analyse. Moi, qui suis natif de Québec, qui y ait passé les 3/4 de ma vie, je n'ai réalisé que tout dernièrement que Québec était la seule ville québécoise au monde!
    Montréal est une ville bilingue et multiehtnique. Gatineau est la banlieue d'Ottawa; Trois-Rivières, Sherbrooke et Chicoutimi (j'arrive pas à dire Saguenay) sont de petites villes de 100 quelques mille personnes.
    Québec est donc la seule ville québécoise au monde. Si vous êtes québécois, que vous venez de Gaspésie, d'Abitibi ou de Mauricie, et que vous voulez vivre dans une ville québécoise de plus de 100 quelques mille, y'a juste Québec. C'est la seule ville québécoise au monde!
    Depuis quelques années, Québec n'est plus homogène. Même ici, on nous multiculturalise à grand V. Saviez-vous qu'en 2006, la ville de Québec comptait deux fois plus de Noirs que tout l'État du Montana? (quand je raconte ca à mes amis montréalais, ils ne me croient pas!). Au moment où l'on se parle, Québec doit compter plus de Noirs que 5 ou 6 États américains (quand je raconte ca à mes amis montréalais,ils ne me croient pas!)

  • Yves Rancourt Répondre

    28 février 2011

    Bonjour monsieur Lamontagne,
    J'ai bien lu votre texte et, je vous le dis bien amicalement, je vois bien que vous avez quitté Québec depuis 40 ans car vous véhiculez beaucoup de perceptions qui ne correspondent pas à la nouvelle réalité de la région. Vous parlez de l'"obsession de Montréal" mais je vous le dis très sincèrement,j'ai un très large cercle de connaissances et me considère très branché et on ne parle jamais de Montréal, car la perception qu'on en a est qu'il y a tellement de problèmes( infrastructures désuètes, administration incompétente, anglicisation galopante, immigration incontrôlée, etc.) que c'est déprimant d'en parler. Autrefois, Montréal était une référence au plan économique et c'est aussi elle qui livrait la bataille de l'identité québécoise; maintenant elle a vieilli et a baissé les bras. C'est triste à dire, car c'est la métropole du Québec, mais ce n'est pas sur le cas de Québec qu'il faudrait se pencher mais sur celui de Montréal.
    Vous avez raison cependant qu'il y a un certain vent de conservatisme qui souffle sur Québec et je vous dirai à cet égard que la radio-poubelle y est pour beaucoup, croyez-moi. J'ajouterai une dernière reflexion: si vous avez une certaine préoccupation à l'égard du statut du Québec, je vous dirai que beaucoup de gens croient que c'est réglé à Montréal( anglicisée, multi-ethnique, etc.) et c'est pourquoi les pouvoirs politiques s'intéressent maintenant à Québec. Amener les Jeux olympiques à Québec,à titre d'exemple, ce serait pour certains la meilleure façon de convaincre une fois pour toutes le Québec d'adhérer au Canada. Je vous invite, en terminant, à regarder Québec différemment et vous y verrez la partie qui s'y joue présentement. Vous serez alors peut-être plus sympatique à sa cause. Mes salutations!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 février 2011

    Très intéressant! Et si un train rapide pouvait enfin réunir les deux villes on pourrait s'apprivoiser plus souvent!