Mélissa Guillemette - L'abbé Raymond Gravel est en route vers Rome, où il fera valoir son point de vue dans la controverse entourant un site Internet antiavortement, puisqu'il se sent «toujours sur le bord de la porte».
Connu pour être contre la recriminalisation de l'avortement et critique de certains sujets liés à la religion, le prêtre de l'évêché de Joliette est vivement désapprouvé depuis plusieurs années sur le site Web LifeSiteNews, auquel l'abbé a envoyé une mise en demeure en juillet pour diffamation, tout comme au groupe Campagne Québec-Vie. Le site Internet anglophone invitait les internautes à formuler des plaintes pour que l'abbé Gravel soit démis de ses fonctions, surtout de son rôle d'enseignant.
Depuis, Rome a envoyé au moins une lettre à l'évêché de Joliette, selon l'abbé Gravel, exprimant un «souhait» de voir le prêtre démis de certaines fonctions, demande à laquelle Mgr Gilles Lussier n'a pas accédé.
Dissiper le brouillard
Raymond Gravel, qui a été député pour le Bloc québécois entre 2006 et 2008, veut tout de même aller clarifier les choses sur place. «Parfois Rome peut passer par-dessus l'évêque; on l'a vu quand j'ai dû quitter la politique... Je suis malheureux avec cette histoire du site, je me sens toujours sur le bord de la porte. On est comme des numéros pour le Vatican, on ne reconnaît pas ce que j'ai fait de bon en 25 ans.» L'abbé de Lanaudière espère faire valoir son côté de la médaille auprès du secrétaire du cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui le recevra jeudi.
La présence du cardinal Marc Ouellet à Rome, nommé l'été dernier préfet de la Congrégation pour les évêques, n'a rien changé au dossier, selon M. Gravel. «Il aurait pu donner un autre son de cloche, leur dire la réalité» par rapport à ce qui a été dit sur lui sur le site LifeSiteNews. Il faut préciser que l'abbé Gravel s'est à de nombreuses reprises placé en opposition avec les idées du cardinal par le passé.
Selon Raymond Gravel, l'Église a intérêt à accepter ses prises de position au sujet de l'homosexualité et de l'avortement, car elles représentent les valeurs des Québécois. «Sinon, l'Église va mourir ici.»
Le prêtre demeure certain qu'il est à sa place au sein de l'Église catholique. «Je crois toujours qu'elle est porteuse d'un message d'espérance; il est seulement mal porté en ce moment», a-t-il confié hier, à la veille de son départ.
Controverse autour d'un site Web antiavortement
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé