La candidate démocrate défaite lors du scrutin présidentiel de 2016 aux États-Unis, Hillary Clinton, n’a pas totalement exclu la possibilité de prendre sa revanche sur Donald Trump en 2020. Et les accusations portées vendredi contre Roger Stone, un proche du milliardaire qui aurait manigancé pour déstabiliser la campagne de l’ex-Secrétaire d’État, semblent avoir attisé à nouveau ses ambitions politiques, selon le correspondant de CNN à la Maison-Blanche, Jeff Zeleny.
La principale intéressée n’a pas, lundi, confirmé ou infirmé cette hypothèse.
« Pas plus tard que cette semaine », Hillary Clinton aurait dit à trois de ses proches qu’au regard de toutes les accusations qui font la manchette, particulièrement celles qui ciblent Roger Stone, elle « ne ferme pas la porte », a une candidature en vue de la course à la Maison-Blanche de 2020, a indiqué M. Zeleny dans le cadre de l’émission politique Inside Politics diffusée dimanche. Le journaliste a précisé que cette tentation du retour est d’ailleurs une constante chez les candidats défaits à la présidence qui « gardent toujours une porte ouverte », parce que le contraire est une « chose très difficile à accepter ».
Selon lui, ce retour dans la course à la Maison-Blanche de Hillary Clinton reste d’ailleurs une « possibilité » étant donné qu’elle a remporté 2,9 millions de suffrages de plus que son opposant républicain lors des élections de 2016, mais aussi parce que l’enquête du procureur spécial Robert Mueller resserre l’étau autour de Donald Trump avec l’arrestation, les accusations et les condamnations de plusieurs proches du président en lien direct ou indirect avec l’ingérence russe dans les résultats du scrutin.
La machine à rumeurs
Dernière en date ? Celle de Roger Stone, stratège politique impliqué depuis les années Nixon dans plusieurs coups fourrés en politique. L’homme de 66 ans fait face à sept chefs d’accusation pour fausse déclaration, subornation de témoin et obstruction àune procédure officielle. Il aurait ainsi menti sur son implication dans l’affaire des courriels dévoilés par WikiLeaks au coeur de la campagne de 2016 afin de déstabiliser le camp démocrate. Roger Stone a dit qu’il allait plaider « non coupable ».
L’été dernier, Hillary Clinton avait déjà relancé les conjectures sur son éventuelle candidature à l’élection de 2020 en affirmant que son organisation politique Onward Together (En avant ensemble) avait réussi à amasser un million de dollars pour financer la lutte contre la politique de Donald Trump visant à séparer les familles des migrants à la frontière américaine. « Hillary Clinton mijote quelque chose », avait alors commenté Michael Goodwin, chroniqueur du New York Post, tabloïd conservateur, en soulignant que cette organisation, créée en mai 2017, allait pouvoir devenir un outil dans la campagne de Clinton pour 2020.
La troisième tentative de Mme Clinton pour s’asseoir dans le bureau ovale marquerait une première dans l’histoire politique des États-Unis, mais devra forcément passer par une victoire préalable de l’investiture démocrate dans laquelle plusieurs candidats cherchant à incarner le changement de garde ont commencé à s’engager. L’ex-patron de l’empire du café Starbucks est le dernier en date à avoir annoncé ses couleurs dimanche en soirée. Il suit de près la candidature de Kamala Harris, deuxième Afro-Américaine élue au Sénat américain 25 ans après Carol Moseley Braun et ex-procureure générale de Californie qui, la semaine dernière, s’est lancée elle aussi dans la course.
Si elle devait confirmer sa candidature, Hillary Clinton devrait croiser le fer avec eux, mais également d’autres femmes, dont Elizabeth Warren du Massachusetts, Kirsten Gillibrand de New York et Tulsi Gabbard d’Hawaï, tout comme avec Julián Castro, ex-maire de San Antonio qui a également officialisé sa candidature. Par ailleurs, l’ex-vice-président Joe Biden, Michael Bloomberg, ex-maire de New York, et l’ex-candidat défait à la dernière investiture démocrate, Bernie Sanders, évaluent toujours la possibilité de leur emboîter le pas.