Lettre à Loisirs Saint-Pascal

Du patinage 100 % anglais

Chose certaine, l’hiver prochain, dans le Kamouraska, j’aimerais vraiment avoir l’impression de patiner ailleurs qu’en Ontario ou dans le Maine.

Tribune libre 2011

Du patinage 100 % anglais
_ Lettre à Loisirs Saint-Pascal

La belle saison de patinage qui s’achève à l’anneau de glace de Saint-Pascal-de-Kamouraska  m’inspire quatre constats, dont un seul négatif : une patinoire impeccable, des employés sympathiques, un décor enchanteur, mais… une musique à 100 % en anglais.
Suis-je normal de m’attendre à ce que, dans une ville presque entièrement francophone, les loisirs fassent un effort pour accorder une place, même minime, à la langue de leurs contribuables ?
Ailleurs, d’ailleurs, partout où on bouge, ce n'est guère mieux : les arénas, les gyms, les centres sportifs et les discothèques de tout le Québec font comme si la chanson en français n’existait pas. Nos futurs chanteurs en concluront que s’ils veulent vivre de leur art, être écoutés et devenir populaires, il ne leur reste qu’à créer dans la langue de… Arcade Fire, Simple Plan, Bran Van 3 000 ou Pascale Picard !
Chose certaine, l’hiver prochain, dans le Kamouraska, j’aimerais vraiment avoir l’impression de patiner ailleurs qu’en Ontario ou dans le Maine. Et si ce sont les pièces entraînantes en français qui manquent au service des loisirs de Saint-Pascal, j’en ai quelques centaines en réserve pour eux, sur demande.
Jean-François Vallée
Saint-Philippe-de-Néri

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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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7 commentaires

  • Jean-François Vallée Répondre

    11 avril 2011

    Bonjour Monsieur Marineau,
    Je trouve votre idée tellement bonne que je vais de ce pas acquiescer... Laissez-moi quelques jours pour resserrer, élaguer et enrichir ma liste de chansons en français, et je la laisse sur Vigile. J'espère qu'elle vous servira, et à bien d'autres. La chanson est un domaine dans lequel le côté colonisé des Québécois est particulièrement visible: sans quotas à la radio, j'ai bien peur que plus de 90 % des chansons seraient tout naturellement en anglais... Du moins c'est ce qui se produit dans tous les secteurs non réglementés. Notre démission collective et nationale se reflète dans la chanson : là comme ailleurs, on a baissé les bras... Il suffit que quelques-une relèvent la tête, et les autres se mettront à vouloir se redresser.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2011

    J'ai vécu récemment un désagrément semblable. A l'aréna Jean-Béliveau à Longueuil, pendant une partie de hockey du Junior AAA, musique tonitruante uniquement unilingue anglaise.
    Je suis responsable de trois patinoires dont deux de hockey avec bandes au chalet Armand-Racicot du Vieux-Longueuil, c'est le hockey qui domine mais il y a aussi une troisième patinoire de patinage libre. Je n'ai pas eu votre problème, M, Vallée: il n'y a pas de musique... Non, je plaisante.
    M. Vallée, offrez vos services comme bénévole et apportez votre musique. Objectif pour l'hiver prochain: 50% de musique non-anglophone à St-Pascal-de-Kamouraska reconnu pour sa Foire agricole.
    L'éditeur Michel Brûlé a fait campagne l'an dernier pour qu'il y ait plus de musique française au Centre Bell. Il était allé voir Boston contre les Canadiens et avait été frappé par l'anglophilie des sélecteurs de musique.
    Vous êtes normal M. Vallée. La question qui se pose c'est comment expliquer que des Québécois français acceptent de ne pas exister dans leur environnement sonore un peu partout dans la vie sociale et commerciale.
    Ça ce n'est pas normal. Et pourquoi devons-nous constamment nous battre pour avoir de la musique française? Plus les gens sont colonisés et inconscients, plus ils vous trouveront fatigant de demander et d'exiger du français.
    Vite, créons un pays dont le français est la seule langue commune et officielle, un pays où les francophiles seront considérés comme normaux quand ils feront jouer partout de la musique française...et un peu de musique anglaise.
    Robert Barberis-Gervais

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2011

    J'habite St-Pascal et je partage parfaitement votre opinion. Je me propose d'écrire au service des loisirs de l'Hôtel de ville pour leur faire part de ce constat. J'ai également une collection de musique francophone dynamique et moderne que je pourrais offrir à la ville.
    Je vous invite à en faire autant.
    Pierre Marcotte
    Saint-Pascal

  • Henri Marineau Répondre

    7 avril 2011

    Des pièces entraînantes en français?
    Je suis 100% d'accord avec vous sur le fond, M. Vallée! Par contre, quand vous concluez en disant: "Si ce sont les pièces entraînantes qui manquent au service des loisirs de Saint-Pascal, j'en ai quelques centaines en réserve pour eux, sur demande", j'avoue que j'ai certains doutes! Il me semble que les chansons québécoises modernes que j'entends tournent toujours autour de chansons à l'eau de rose arrosées d'une musique monotone...ce qui n'a rien "d'entraînant" à mon sens!
    Par contre si, comme vous le dites "vous en avez des centaines en réserve", faites-nous les connaître...ou mieux encore, proposez-nous la liste dans un article (prise 2) qui pourrait s'intituler "Enfn, du patinage à 80% en français". Je serais le premier à m'en réjouir, en plus d'enrichir mes connaissances sur la musique "entraînante moderne québécoise!
    Henri Marineau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2011

    Toujours pressé d'aller au moins une fois par hiver patiner dans le vieux port de Montréal, pour sa glace d'aréna à l'extérieur et pour la vue de la silhouette de la ville, j'avais choisi la voiture puisque le métro n'y va pas si près. Payé 17$ de stationnement et marché dans une piste embourbée au vent piquant... je m'apprêtais à maugréer contre la musique des autres.
    Surprise: la moitié du temps, on y jouait nos artistes à NOUS! Mais après tout, ce n'est que normal!

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2011

    Évidemment, on ne peut pas aimer ce que l'on n'entend pas. La responsabilité vient en premier lieu au diffuseur. La préférence culturel est un réflexe sain. À défaut de se responsbiliser pour la diffusion de la culture de la majorité, on devrait faire comme en France: exiger un contenu à 80% de langue française. Bien entendu, ça nous prendrait une instance relevant du Québec pour cela.
    Guy Le Sieur
    Vive la République de l'Amérique Française

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2011

    C'est comme ça partout. Nos jeunes, comme nous dans le passé, tendent à écouter des musiques anglophones qui nous viennent principalement de nos voisins américains.
    Est-ce à cause du fait que nous ne représentons que 2 % de tout ce qui se fait en Amérique, incluant les pièces musicales ? Probablement mais, sachant le danger couru par notre langue au Québec, les endroits publics pourraient bien se forcer un peu à intercaler, dans leur programme, de la musique francophone "minimum 25 %".