Desjardins : coopérative mon œil

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Il fut un temps où Desjardins faisait notre fierté





Desjardins : coopérative mon œil? À vous de juger, pas à moi.


Je suis comme ben tanné de toujours porter des jugements et des commentaires négatifs sur notre crème économique et politique. Fini de critiquer nos créateurs de richesse et leurs «peddlers» formés de la milice d’universitaires lucides et de politiciens visionnaires, tous adeptes du bon vieux gros bon sens qui leur collent à la peau et à la tête.


Écoutez mes amis, je dois changer d'attitude, même si hélas, il commence à se faire tard. Pour moi, encore pire que pour Cendrillon, il est minuit passé. N'empêche, je ne dois en aucun temps céder au découragement et au désespoir et je me dois de quintupler d'ardeur si un jour j'espère enfin recevoir un quelconque titre honorifique, aussi petit soit-il, comme celui d'être nommé professeur «émérite» à l'UQAM ou de FCPA pour «fellow» comptable agréé, ou encore d'être affublé du titre «d'expert» par mes innombrables amis journalistes. Comme je suis un catholique pratiquant, l'espoir est ancré en moi.


Alors, dans mon texte d'aujourd'hui sur le Mouvement Desjardins et de sa glorieuse ex-présidente Monique Leroux, CPA comme moi, je m'abstiendrai d'interprétations et de conclusions tant positives que négatives. Je serai, à l'avenir, un modèle de neutralité, quitte à devenir fade. Je vous le dis, j'ai changé. À partir de maintenant, je ne ferai qu'exposer les faits et ça sera à vous de juger nos créateurs de richesse, aussi philanthropes, même s'ils s'adonnent régulièrement à de l'exil fiscal dans certains paradis fiscaux terrestres et à des magouilles fiscales et économiques.


Les meilleurs résultats de l'histoire. On l'applaudit


Mes amis, que votre joie surabonde à la lecture de cet article du 26 février 2016 paru dans Le Journal de Montréal : «Les meilleurs résultats de l'histoire chez Desjardins. Des excédents de près de 2G$ pour l'ensemble de l'exercice 2015». Les meilleurs profits de l'histoire et pas seulement de la dernière décennie. Création de richesse pour qui et comment? On verra.


Nouvelle époustouflante, car comme la théorie économique capitaliste le postule, plus gros profit rime avec créations d'emplois, investissements accrus, plus d'impôts payés et même baisses du prix des produits et des services commercialisés par la firme. Je ne tiens vraiment plus en place, je suis tout excité et suis sur le gros nerf. Enfin, une «coopérative» qui n'a pas été frappée par l'austérité. Faut bien que je l'admette, je sens qu'il me pousse des ailes et même des cheveux.


Ah ben, suppressions de postes plutôt qu'embauches. N'ajustez pas votre appareil.


Profits records historiques et licenciements. Mais, c'est pas pantoute ce que dit l'évangile économique : «Le Mouvement Desjardins pas à l'abri de suppressions de postes. Le nouveau président fait face à de grands défis» (Le Journal de Montréal, 6 mai 2016).


Les grands défis du nouveau p.d.g., monsieur Guy Cormier, sont de faire comme les autres banques canadiennes, qui forment de fait un oligopole, et de procéder à des mises à pied «préventives» : «à mots couverts [pas tant que ça], M. Cormier n'a pas nié une restructuration possible qui entraînerait l'élimination de postes, comme l'ont déjà fait plusieurs banques». Entendons-nous bien sur le terme de «plusieurs banques». Il se compare donc aux banques, pas si «plusieurs» que ça puisqu'il n'y a que cinq grandes banques canadiennes qui dominent le marché financier, contrairement à quelques centaines aux États-Unis. Et comme elles ont développé, avec Desjardins bien évidemment, une belle concertation qui fait qu'elles adoptent toutes les mêmes pratiques commerciales. Que c'est donc beau cette belle fraternité bancaire en lieu et en place d'une disgracieuse «guerre» des prix qui mènerait à des profits squelettiques et maigrichons qui appauvriraient les actionnaires, les sociétaires et les dirigeants.


C'est pas ce que vous voulez, j'espère? Soyons positifs, peut-être qu'à long terme, elles vont créer des jobs, si l'État les subventionnait bien naturellement. Pis vous, amis lecteurs, comment vous réagissez à cette patente de plus de profits et moins de jobs? Je vous en prie, allez-y mollo dans vos élucubrations, sinon... Je vous avise, je ne tolérai pas les jurons et les insultes.


Ah ben, pas de baisses, mais des hausses de prix. Que le party continue.


Mince alors, que vois-je comme titre d'article du 11 juin 2016 dans Le Journal de Montréal : «Desjardins: des forfaits et des frais bancaires de service haussés». Augmentation [une autre] du prix des services juste après avoir engrangé des bénéfices records: «Les frais des banques canadiennes grimpent malgré la croissance des profits» (La Presse canadienne, 15 juin 2016). Les banques canadiennes, ça comprend Desjardins. Hausse de profits record ... s'entend. Pourquoi faire? Je ne comprends pas très bien. Ce n'est pas ce qui était écrit dans mes livres d'économie de base. S'il accroît ses prix, Desjardins n'a-t-il pas peur de perdre des clients au profit de ses amicaux «concurrents» qui eux pourraient, au contraire, décider de les réduire? En tout cas, c'est ce que nous prêchent les adeptes de la concurrence vive et féroce.


Ah zut alors, que vois-je encore dans La Presse du 13 août 2015 : «Plus d'intérêts sur les cartes Desjardins». Dans son texte, la chroniqueuse Stéphanie Grammond écrit : «Ce changement apparemment anodin fait en sorte que les clients les plus vulnérables se retrouvent à payer des intérêts pratiquement pour l'éternité». Bande de chanceux va! Ça va vous prendre un budget et Desjardins pourra vous conseiller où couper afin de vous assurer de payer Desjardins. Pas le Mouvement Desjardins très porté sur la responsabilité sociale de l'entreprise [il finance d'ailleurs à cet effet une «prestigieuse» Chaire universitaire à l'UQAM dirigée par l'émérite professeure Corine Gendron] qui s'abaisse à faire de telle chose? C'est pas gentil et c'est même pas beau d'agir de la sorte pour une telle organisation «philanthropique» autoproclamée.


Ah ben sapristi, le gouvernement Couillard augmente radicalement en 2015 les frais de garderie (centre de la petite enfance) qui peut atteindre plus de 4000$ par année pour une famille, et voilà, que pour aider son prochain, Desjardins envoie par la poste à plus de 25 000 foyers une offre «philanthropique» de financement de ces nouvelles tarifications de services publics, dont le PLQ est passé maître, sous forme de prêts à seulement 16% l'an, soit un peu moins cher que les «shylocks» : «Controverse autour d'un prêt pour les frais de garde. Le Mouvement Desjardins a dévoilé une option de financement inusitée pour aider les parents» (Le Devoir, 17 mars 2016).


Pis vous mes amis, qu'en pensez-vous? Aimez-vous ma nouvelle retenue? Je me suis dit Léo, finies les folies. Comporte-toi en vrai universitaire. Ma mère est tellement fière de moi. Elle espère juste que ma nouvelle approche va durer et même ne pas retomber dans mes mauvaises habitudes, j'ai fait appel à mes thérapeutes Pancho et Igor.


Commission parlementaire sur les paradis fiscaux. Un club privé réservé aux notables


Ah ben bouleau noir, que vois-je comme titre d'article du 1er octobre 2015 publié dans Le Journal de Montréal : «Les banques et Desjardins ne veulent pas témoigner. La Commission sur les paradis fiscaux amorce ses travaux». L'évasion fiscale dans les paradis fiscaux pratiquée par notre classe dominante, très moraliste et très portée sur les leçons d'austérité pour le peuple, existe vraiment, implique des milliards de dollars chaque année et tue du monde. Mais l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux, ce sont les autres et pas nos banques canadiennes et surtout pas Desjardins. Du si bon monde généreux et des modèles de mécénat, moi je ne crois pas qu'ils peuvent faire ça. Et vous camarades?


Moi je crois sur parole nos institutions financières canadiennes quand elles disent et jurent que : «Les banques affirment freiner l'évasion et l'évitement fiscaux.» «Des avoirs canadiens de 300 milliards$ dorment [paisiblement] à l'étranger à abri de l'impôt» (Le Journal de Montréal, 18 novembre 2015). Et je crois aussi les gros bureaux de comptables (KPMG, Deloitte, Price Waterhouse, Ernst & Young et Raymond Chabot) quand ils disent : «Paradis fiscaux. C'est pas de notre faute, disent les comptables» (Le Devoir, 13 mai 2016). Si ce n'est pas les banques, les avocats, les comptables et l'élite économique, on doit donc conclure, pas simple déduction, que ce sont, encore une fois, les assistés sociaux, les chômeurs, les écolos, les cols bleus, etc.? Et vous, mes amis, croyez-vous sur parole les banques et les comptables?


Salaires en forte hausse chez Desjardins


Quelle autre bonne nouvelle vois-je annoncée dans Le Journal de Montréal du 15 mars 2016 : «Salaires [des dirigeants] en forte hausse chez Mouvement Desjardins». Je tressaille de joie et j'exulte. Celle que tout le monde aime, ou presque, la divine ex-présidente de la coopérative, madame Monique Leroux, a vu son salaire être à 3,9 millions$ en 2015, lui qui était «seulement» de 1,6 million$ en 2008. Grosses augmentations itou pour les cinq autres tops dirigeants de la banque, oups pardon, de la coopérative. Admettez que l'on n'a plus les coopératives que l'on avait. Les temps changent.


Et le vilain animateur de radio Paul Arcand qui harcèle injustement madame Leroux sur sa grenaille de 3,9 millions$ en salaire pour 2015 : «Rémunération de banquiers. Monique F. Leroux défend difficilement les salaires» (Le Devoir, 7 avril 2016). Lâchez-la donc tranquille pôvre petite, sinon elle va décréter d'autres hausses de prix et d'autres coupures de jobs. Moi je dis qu'elle aurait mérité le double de son ridicule salaire annuel de 3,9 millions$. Êtes-vous d'accord avec moi? Hop là, que je ne vous prenne pas à chialer contre moi. Gare à vous!


L'austérité : le passage obligé des Québécois


La dame qui gagne des millions chaque année a tout de même lancé, en 2014, ce cri du cœur : «L'austérité : le passage obligé des Québécois.» (QMI, 6 octobre 2014). Veuillez m'excuser mes chers amis, je dois m'arrêter drette-là, car j'ai peur de récidiver et de me remettre à crier des noms à nos bonzes d'ici. Par contre, vous, oui, vous mes chers lecteurs, allez-y gaiement et défoulez-vous. Vous allez voir, ça fait du bien. Dans mon prochain texte, j'exposerai à frette la vraie nature de certains de nos médias d'information qui ont consacré plusieurs publi-reportage à la dame dirigeante coopérative. Léo, je te dis, c'est-à-dire, je me dis bravo pour ta modération. Tu es maintenant un modèle pour toutes et tous. Lâche pas la patate, Léo. Tes deux thérapeutes et ta mère sont fiers de toi.


Couillard a raison


Le gouvernement Couillard a raison quand il dit : «Québec admet que nous avons moins d'argent dans nos poches» (Le Journal de Québec, 30 mai 2015). Moins d'argent dans nos poches et plus de dettes, entre autres sur les cartes de crédit, gracieuseté de Desjardins et de ses consœurs bancaires qui, avec les pharmaceutiques, les pétrolières, etc., nous arnaquent continuellement afin de réaliser des profits records chaque année. Et Couillard et ses figurants ne bronchent pas. Ils sont plus costauds pour couper et tarifier les services publics et les salaires des commis d'État.


Au moins, Couillard est drôle, pour ne pas dire pathétique, sans s'en rendre vraiment compte quand il largue des inepties comme : «Mon seul parti pris, c'est le payeur de taxes» (Radio-Canada, 12 mai 2016). Et le monde ordinaire victime de «taxage» du gros privé, des corrupteurs et des élus affranchis, monsieur Couillard? Et pour en finir avec notre premier ministre libéral du Québec : «Couillard critique le «corporatisme» des syndicats» (La Presse, 28 septembre 2015). Il ne critique pas le corporatisme des banques qu'il vénère (trois de ses gros canons proviennent de cette fabuleuse industrie : Leitao, Daoust et Coiteux), mais bel et bien le corporatisme des syndicats et aussi la méchanceté de Greenpeace : «Québec déclare la guerre à Greepeace» (Le Devoir, 26 mai 2016).


Écoutez, même pour les voleurs du privé qui nous ont dérobé des milliards de dollars collectivement aux chapitres de la collusion et de la corruption, Couillard garde encore la foi en ces mécréants: «Fraude. Québec mise sur la bonne foi des entreprises» (Le Devoir, 14 novembre 2013). Mise sur la bonne foi de malfrats et de fripouilles, admettez avec moi que c'est fort et même suspect.




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