Une autre dure semaine pour le premier ministre, Jean Charest. Comme c'est souvent le cas, M. Charest a été en partie responsable de ses malheurs. Mais il a aussi été victime.
Rappelons trois incidents qui se sont produits au cours des derniers jours.
- Réagissant aux propos de Pauline Marois selon lesquels la maladie du ministre Claude Béchard pourrait aider le Parti québécois à renverser le gouvernement, les libéraux ont levé M. Béchard de son grabat pour le parader devant les caméras de télévision. Là, MM. Charest et Béchard ont pu s'indigner en choeur des propos de Mme Marois.
On dit que Jean Charest est proche de Claude Béchard et qu'il est très touché par la cruelle maladie qui le frappe. M. Charest a sans doute été réellement choqué par les paroles de sa vis-à-vis. Mais de là à se servir d'un malade à des fins partisanes...
- Au cours de la période de questions, le premier ministre s'est moqué de la «tête de Slinky» du leader parlementaire du Parti québécois, Stéphane Bédard. On a accusé M. Charest de s'en prendre au physique de ses adversaires. Vraiment? À ce que je peux voir, M. Bédard ne souffre d'aucune infirmité. C'est plutôt d'un comportement, d'une posture dont se moquait le chef libéral. Était-ce drôle au point de mériter à l'auteur une ovation du caucus libéral? Non. Est-ce une insulte grave? Étrange qu'une formation qui n'a pas cessé de traiter M. Charest de «menteur» se révèle tout à coup aussi pointilleuse.
- Jeudi, le premier ministre a annoncé qu'il renonçait au salaire de 75 000$ que lui verse le Parti libéral. M. Charest cède ainsi à une des conditions posées par le Parti québécois pour l'adoption du projet de loi sur le code d'éthique des députés de l'Assemblée nationale. Il est tout simplement indécent que les péquistes aient fait de la rémunération de M. Charest un objet de négociation. Jusqu'où ira-t-on dans cette voie?
L'argument selon lequel le chef libéral se retrouvait en conflit d'intérêts en raison de cette prime est spécieux. Le chef d'une formation politique est toujours en situation de dépendance face aux militants et donateurs du parti; ils ont sur lui droit de vie et de mort (politique). C'est vrai pour M. Charest, pour Mme Marois, pour M. Deltell.
Jean Charest était-il plus vulnérable en raison du salaire reçu de son parti? Non. Plus de 22 000 personnes donnent en moyenne 413$ par année au parti; lesquelles pourront exiger des faveurs du premier ministre?
Reprocher à M. Charest d'avoir gardé secrète cette rémunération était certainement légitime. De même, s'interroger sur le bien-fondé d'une telle pratique. Mais forcer un politicien à se priver d'une part substantielle de son salaire relève de la mesquinerie.
Exploiter la maladie d'un élu, sabrer la rémunération d'un autre: telle est la politique au Québec ces temps-ci. Tout est permis. L'Assemblée nationale est devenue étable. La soue nationale.
La soue nationale
De salaire et de Slinky
Exploiter la maladie d'un élu, sabrer la rémunération d'un autre: telle est la politique au Québec ces temps-ci. Tout est permis. L'Assemblée nationale est devenue étable. La soue nationale.
TOUS POURRIS, sauf Charest qui est propre, le PLQ qui est propre, la mafia qui est propre...
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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