SASKATOON | La loi québécoise sur la laïcité n’a pas soulevé les passions lors du Conseil de la fédération, à l’exception du premier ministre manitobain qui a rencontré François Legault pour lui faire part de son opposition.
Alors qu’il avait longuement dénoncé, la veille, l’interdiction de signes religieux pour les nouveaux employés de l’État en position d’autorité, Brian Pallister s’est montré beaucoup moins critique jeudi au terme de sa rencontre avec le premier ministre François Legault, à Saskatoon.
Qualifiant son homologue « d’homme bien », le premier ministre manitobain a souligné que François Legault a obtenu un mandat de la population en campagne électorale pour faire adopter une loi sur la laïcité. « Je ne suis pas d’accord, les gens du Manitoba célèbrent la diversité, je crois que le pays le fait aussi. Je ne crois pas que nous devrions cacher cela », a-t-il toutefois rappelé en conférence de presse en compagnie des autres premiers ministres provinciaux et territoriaux.
Danger pour les libertés
Durant les trois jours de la rencontre du Conseil de la fédération, Brian Pallister a interpellé plusieurs de ses homologues pour dénoncer la loi québécoise sur la laïcité. Toutefois, aucun autre élu n’est sorti publiquement pour l’appuyer.
Le premier ministre François Legault a pour sa part qualifié la conversation avec son homologue manitobain de « courtoise » et « respectueuse ». « Au Québec, la question a été tranchée », rappelle-t-il, avec l’adoption du projet de loi 21.
La veille, Brian Pallister tenait pourtant un discours beaucoup plus critique devant les journalistes. Le premier ministre manitobain avait notamment qualifié la loi sur la laïcité de « danger pour les libertés que nous chérissons ».
L’interdiction de signes religieux « a le potentiel d’être ressentie » comme une forme d’oppression pour les personnes visées, avait-il ajouté.
Opposition mitigée hors Québec
Un sondage Nanos Research publié jeudi par le Globe and Mail démontre toutefois que l’opposition à la loi québécoise sur la laïcité n’est pas monolithique dans le reste du Canada.
Le sondage révèle qu’une courte majorité de Canadiens (53 %) s’oppose à la loi québécoise. Bien entendu, le fort appui du Québec fait augmenter la moyenne canadienne, mais l’interdiction des signes religieux trouve quand même des partisans dans le reste du Canada. Dans les Maritimes, 37 % de la population l’appuient, contre 36 % en Ontario, 39 % dans les Prairies et 45 % en Colombie-Britannique.