Bulletin ministériel

JJC - chronique d'une chute annoncée



Une réduction de 20 % des gaz à effet de serre d'ici 2020 peut sembler un objectif modeste, mais le Québec s'est attiré les félicitations d'Arnold Schwarzenegger pour son leadership en matière de lutte contre les changements climatiques. La politique d'enfouissement des déchets organiques présentée par Line Beauchamp a également été bien accueillie. Malheureusement, cela n'exclut pas la petite politique, par exemple retarder les audiences du BAPE à Mascouche pour favoriser la réélection d'un ami libéral à la mairie. A-
Dans le contexte budgétaire actuel, Monique Gagnon-Tremblay a réussi un véritable tour de force en faisant croire aux syndicats du secteur public qu'il y aurait de véritables négociations. La présidente du Conseil du trésor est à l'humour ce que M. Jourdain était à la prose. Elle a présenté le plus sérieusement du monde une politique pour «s'assurer que les organismes publics ne contractent qu'avec des entreprises honnêtes». B
Nathalie Normandeau a dû réécrire de A à Z le projet de régime forestier de son prédécesseur Claude Béchard. Même son vis-à-vis péquiste y a vu un progrès. Excellente vendeuse, elle a cependant dû concéder que le Plan Nord était une simple «démarche». Les divisions entre les chefs innus ont permis d'éviter que le lancement des consultations ne tourne au désastre. B
S'en tenant strictement aux dossiers économiques, Pierre Arcand semble parfaitement à l'aise dans le corridor étroit concédé aux provinces sur la scène internationale. En bon diplomate, il a même trouvé un avantage au chahut réservé au prince Charles: «C'est une image qu'on va voir un peu partout dans le monde. Ce n'est pas mauvais qu'on parle enfin un peu du Québec.» B
Même si elles s'inscrivent dans la fuite en avant législative visant à éviter une enquête publique sur l'industrie de la construction, il y a peu à redire des mesures proposées par le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, pour contrer la malversation dans l'octroi des contrats municipaux, si ce n'est qu'elles auraient dû être adoptées bien avant. B-
Le plan de lutte contre le décrochage scolaire de Michelle Courchesne a été plutôt bien accueilli. En revanche, son projet de loi sur la gouvernance des universités a soulevé un tollé dans la communauté universitaire. Alors que l'enseignement postsecondaire souffre de sous-financement chronique, elle s'est reconnue incapable de freiner l'appétit vorace des cadres supérieurs des universités. B-
En cette période de récession, le Pacte de l'emploi de Sam Hamad a eu des effets positifs, même si la perspective d'une faillite d'Abitibi-Bowater, dont le fonds de retraite est déficitaire, pose un défi de taille. Il a cependant dérapé grossièrement en associant les organisateurs du Moulin à paroles au FLQ. B-
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La ministre de la Justice, Kathleen Weil, semble être une des rares au Québec à n'avoir aucune opinion sur le jugement de la Cour suprême qui a légalisé les «écoles passerelles». Une situation embarrassante pour cette ancienne conseillère juridique d'Alliance Québec qui représente une circonscription à majorité anglophone. C
D'entrée de jeu, son appui passé au projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne est venu hanter le nouveau ministre du Développement économique, Clément Gignac. Sa première session s'est plutôt bien passée, mais son sens politique n'est pas évident. Sa réaction au rapport du vérificateur général sur les FIER laisse penser qu'il ne comprend pas le but du programme et qu'il confond légalité et éthique. C
Robert Dutil avait promis de régler avant l'été la question du crédit d'impôt aux régions-ressources, auquel s'oppose sa région de Beauce. Après Yves Séguin, il finira peut-être par comprendre qu'un ministre du Revenu ne décide pas grand-chose. C
Le départ de François Legault a été une véritable bénédiction pour Raymond Bachand. Le ministre des Finances a toutefois la fâcheuse habitude de réfléchir tout haut à d'éventuelles hausses de taxes ou de tarifs. Son arrogance lui a fait qualifier de «bouillie pour les chats» les revendications financières à l'endroit d'Ottawa, que sa prédécesseure avait pourtant annexées à son budget. C-
Que Marguerite Blais (Aînés) soit la ministre la plus populaire avec un bilan aussi mince a de quoi décourager tous ceux pour qui la politique n'est pas une simple affaire de relations publiques, mais d'engagement. C-
Manifestement, Yves Bolduc n'est pas fait pour la politique. On ne peut pas imputer au ministre de la Santé tous les cafouillages qui ont marqué le début de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1), qui se déroule finalement assez bien, mais il sème l'inquiétude dès qu'il ouvre la bouche. Qu'avait-il besoin d'insulter les infirmières? On ne voit plus la fin du cauchemar du CHUM. C-
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Claude Béchard devait donner du tonus aux Affaires intergouvernementales, mais aucune entente n'est en vue sur les bourses du Millénaire ou les terrains devant l'Assemblée nationale. Son projet de loi qui subordonne le resserrement des règles sur le financement des partis politiques à une refonte de la carte électorale selon ses désirs est indécent. D
La question linguistique continue de hanter Christine St-Pierre. Il était sidérant de l'entendre lancer à Pierre Curzi qu'en sa qualité de «fils d'immigrant», il ne devrait pas reprocher à sa collègue de la Justice son silence sur le jugement de la Cour suprême sur la loi 104. D
La fougueuse ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James, s'est royalement cassé la figure avec son projet de loi sur les accommodements culturels, retiré aussitôt présenté. D
Le ministre de la Famille, Tony Tomassi, s'est bien mal défendu des accusations du PQ, selon lequel les contributeurs à la caisse libérale ont été favorisés dans l'octroi des permis de garderie. «Ce n'est pas une condition sine qua non», a-t-il dit. Encore heureux! D
À quoi sert un ministre responsable des Affaires autochtones dont les autochtones ne veulent rien savoir? Pierre Corbeil est l'exemple parfait d'un mauvais casting. D
Ministre de la Sécurité publique et leader parlementaire du gouvernement, Jacques Dupuis a un rôle ingrat ces jours-ci, mais la mauvaise foi qu'il manifeste pour justifier envers et contre tous le refus d'une enquête publique sur l'industrie de la construction devient insupportable. Il a lamentablement échoué dans sa tentative de traîner devant une commission parlementaire la chef intérimaire de l'ADQ, Sylvie Roy, qui avait demandé si des membres du gouvernement avaient séjourné sur le bateau de Tony Accurso. E
Le vérificateur général n'a pas mâché ses mots pour dénoncer la collusion dans l'octroi des contrats du ministère des Transports. Il a également constaté que les règles ont été contournées pour favoriser la compagnie d'asphalte de l'ancien ministre du Travail, David Whissell. Si Julie Boulet ignorait tout cela, comme elle le prétend, c'est qu'elle n'a pas la compétence requise pour occuper ce poste. E
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mdavid@ledevoir.com


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